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La pénurie de production de pellicules pour la photographie argentique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 868 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/08/2022
    • de LENZINI Mauro
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Depuis quelque temps, en photographie, on observe un phénomène mondial de retour vers l'argentique. Ce phénomène fait toutefois face à un problème important de pénuries de pellicules.

    Les fabricants ne peuvent plus suivre la demande, les prix grimpent, et les délais de livraison se font de plus en plus longs.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur ce secteur en Wallonie ?

    Existe-t-il une opportunité de développement et de production de pellicules en Wallonie ?

    Qu'en est-il par ailleurs d'éventuelles filières de recyclage de ce type de matériaux ?
  • Réponse du 06/09/2022
    • de BORSUS Willy
    Malgré l’attrait pour la photographie argentique, le marché des pellicules photographiques semble d’une taille mineure en Wallonie.

    En effet, les chiffres les plus récents du commerce extérieur de la BNB indiquent qu’en Wallonie, pour l’année 2021, on dénombre à peine 22 428 euros d’importations de pellicules photographiques, dont près de 50 % proviennent des États-Unis, 45 % d’Europe et le reste d’Asie.

    N’ayant pas connaissance de producteur wallon de telles pellicules, nous pouvons douter que les difficultés temporaires que l’honorable membre relève en termes d’approvisionnement constituent une réelle opportunité pour le développement d’une telle production dans notre Région.

    Par ailleurs, nous pouvons souligner que les hausses tarifaires que l’honorable membre mentionne ne se limitent pas à la Belgique. Fujifilm, l’un des principaux producteurs mondiaux de pellicules photographiques, justifiait notamment sa hausse globale de prix au printemps dernier par une demande plus faible qui ne compenserait pas la hausse des coûts des matières premières et du transport (Source : https://www.dpreview.com/news/6444872490/fujifilm-confirms-film-prices-will-increase-by-up-to-60).

    Par rapport à sa question relative à des filières potentielles de recyclage, les principaux responsables de la mise sur le marché de produits photographiques se sont rassemblés au sein de l’ASBL « Fotini » qui a été créée spécifiquement par les principales entreprises représentatives du secteur des produits photographiques pour assumer l'obligation de reprise des déchets photographiques. Fotini se charge, au nom de ses membres, de l’exécution de toutes les obligations émanant de la convention environnementale. Son siège est établi à Gand. Elle regroupe les importateurs des produits photochimiques. (Kodak, Fuji, Carestream, Ilford, et cetera).

    Fotini a conclu avec la Région wallonne le 19 décembre 2008 une convention environnementale pour exécuter l’obligation de reprise des déchets photographiques produits tant par les ménages que par les utilisateurs professionnels. La convention vise à atteindre les objectifs suivants :
    - le développement de la prévention, notamment la sensibilisation des consommateurs en matière d’utilisation optimale des produits photographiques et la manière de s’en défaire ;
    - la collecte d’au moins 70 % des déchets photographiques collectables dont les quantités sont déterminées en tenant compte des dilutions nécessaires lors de l’utilisation des produits photographiques ;
    - le traitement des déchets photographiques collectés conforme aux législations en vigueur au niveau national, fédéral et européen. La priorité est donnée au traitement des déchets photographiques par valorisation de l’argent qu’ils renferment.

    Cette convention a été publiée au Moniteur belge le 7 mai 2009. Conclue pour une période de cinq ans, elle est arrivée à échéance en 2014, mais continue dans les faits à produire implicitement ses effets.

    La convention organise la reprise des déchets photographiques d’origine ménagère et d’origine professionnelle. Le système de reprise des déchets photographiques diffère selon qu'il s'agit des déchets produits par les ménages ou des déchets produits par les utilisateurs professionnels. Pour ce qui concerne les déchets photographiques des ménages, la reprise continue à se faire, comme c'est le cas depuis plusieurs années via le réseau de parcs à conteneurs de la Région wallonne moyennant la conclusion d'une convention d'utilisation et de rétribution des parcs avec les personnes morales de droit public concernées. La collecte au départ des parcs à conteneurs ainsi que le traitement sont assurés actuellement dans le cadre d'un marché régional.

    Le traitement pratiqué sur ces déchets vise la récupération de l’argent contenu principalement dans les déchets de révélateurs photographiques. Les déchets photographiques sont traités en Région flamande ou à l’étranger.

    Ces quantités collectées n’ont cessé de diminuer au fil des années, passant de 1 356 431 kg en 2010 à 317 939 kg en 2017 pour les déchets d’origine professionnelle. Les quantités de déchets photographiques ménagers collectés dans les parcs à conteneurs en Wallonie s’élèvent à 4 322 kg en 2016 et 4 215 kg en 2017.

    En raison de la forte progression de la photographie numérique, tant chez les photographes professionnels que chez les amateurs, mais aussi dans le secteur de l’imagerie médicale et, progressivement, dans le secteur graphique, le volume des bains photographiques usagés est en chute libre. Les quantités de produits photographiques mis sur le marché en Wallonie ont chuté de près de 54,54 % entre 2012 et 2017.

    Au vu de ces chiffres, l’opportunité de développement d’une filière liée aux pellicules en Wallonie est donc extrêmement limitée. Ainsi dans le cadre de Circular Wallonia, nous avons décidé de concentrer les moyens sur des filières à potentiel pour la Région, en croisant les facteurs liés à la consommation en matières et la productivité des ressources, la production de déchets, les opportunités en termes d’emplois et les priorités stratégiques au niveau européen. Ces filières porteuses sont : la construction, la métallurgie, les plastiques, l’alimentation, l’eau, le biobasé et les textiles.