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L’abattage à la ferme et le bien-être animal

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 765 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/08/2022
    • de LENZINI Mauro
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Avec son collègue en charge de l'agriculture, Madame la Ministre a commandé une étude relative à la concrétisation de l'abattage à la ferme en Wallonie.

    Tout comme le tir au pré au sujet duquel j'ai récemment interrogé Madame la Ministre, cette pratique favorise un approvisionnement en circuit court et le bien-être animal en évitant le stress du transport et l'arrivée à l'abattoir.

    L'étude relative à l'abattage à la ferme a été réalisée en analysant les éventuels besoins, mais aussi les expériences à l'étranger.

    Si le projet semble intéressant dans le cadre du bien-être animal, sa réalisation semble plus complexe avec des coûts (parfois exorbitant allant jusqu'à 1 250 euros pour un seul bovin) qu'il faudra répercuter sur la vente au détail, mais aussi avec les obligations sanitaires dictées par l'AFSCA.

    Suite à cette étude, la mise en place d'un projet-pilote a été récemment annoncée.

    Madame la Ministre peut-elle nous en dire un peu plus sur ce projet pilote ?

    Quel en sera le porteur ?

    Quels sont les freins éventuels à la mise en place de celui-ci ?

    Qu'en est-il de son financement ?
  • Réponse du 05/01/2023
    • de TELLIER Céline
    L’étude sur l'abattage à la ferme s’est en effet terminée au début de cette année. Les résultats ont fait l’objet d’une restitution en avril dernier, à travers l’organisation d’un moment d’échange avec le secteur agricole et le monde académique. Le rapport est disponible sur le portail du bien-être animal (http://bienetreanimal.wallonie.be/files/documents/Documentation/2022_Uli%c3%a8ge_RW_Abattageferme_public.pdf).

    De manière globale, il ressort que l’abattage à la ferme d’ongulés domestiques via une unité mobile d’abattage couplée à un transport de la carcasse vers un abattoir fixe rencontre des conditions de faisabilité intéressantes. Par ailleurs, de nombreux éleveurs de bovins se sont déclarés intéressés par l’abattage à la ferme dans le cadre de cette étude. Ils sont prêts à assurer un certain surcoût de l’abattage, qui s’amortira plus facilement au kilo de viande dans cette filière et pour cette espèce.

    Avant d’envisager la mise en place concrète d’un abattoir mobile suivi du transport de la carcasse vers un abattoir fixe, il est nécessaire de résoudre le principal frein sanitaire. En effet, s’il a pu être prouvé dans les expériences passées qu’un animal abattu à la ferme pouvait produire une viande de qualité organoleptique et sanitaire au moins semblable à celle d’un animal abattu classiquement, il semble que certains doutes persistent à cause d’un manque de données officielles sur les délais entre la saignée et l’éviscération, et leur conséquence sur la contamination microbiologique de la viande. Pour mieux aborder les aspects sanitaires en général, des discussions avec l’ASFCA sont nécessaires.

    C’est pourquoi, avec mon collègue Willy Borsus en charge de l’Agriculture, nous envisageons de compléter l’étude de l’Université de Liège par une étude satellite centrée sur l’aspect sanitaire. L’objectif est de faire valider auprès du Comité scientifique de l’AFSCA, la possibilité d’un allongement du délai entre la saignée et l’éviscération.

    La mise en place d’un projet pilote pourrait être proposée dans un second temps.