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Les défis des petites et moyennes entreprises (PME) face à la pénurie de main-d'œuvre

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 876 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/08/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Selon le baromètre semestriel de l'emploi d'Acerta, ETION et VKW Limburg, les patrons de PME sont préoccupés par la pénurie de main-d'œuvre.

    Attirer les collaborateurs adéquats, mais surtout les garder, tels seront les deux principaux défis RH auxquels seront confrontées les PME dans les prochains mois, selon elles. Six dirigeants sur dix estiment en effet que la rétention des travailleurs au sein de leur entreprise sera une tâche ardue ; elle arrive en tête des préoccupations pour 31,8 % des 500 répondants.

    Parmi les autres défis RH qui occuperont les entreprises, les dirigeants évoquent : veiller au bien-être mental des collaborateurs ou l'améliorer (30,3 %), offrir des salaires compétitifs (23,2 %), proposer des possibilités de formation et de développement (25 %) et trouver suffisamment de personnel (21,7 %).

    Pour garder leurs collaborateurs, les dirigeants de PME estiment que l'accent doit surtout être mis sur le bien-être (86 %) et sur un package salarial attrayant (78 %).

    60 % investissent ou veulent investir dans des solutions de mobilité pour les travailleurs. Les avantages qu'ils proposent restent toutefois classiques : l'indemnité vélo, le remboursement des transports en commun, la voiture de société et la carte de carburant.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de ce baromètre ? Qu'en pense-t-il ?

    Comment la Wallonie travaille-t-elle à réduire les pénuries de main-d'œuvre notamment pour nos PME ?

    Quelles impulsions donne-t-il à l'IFAPME afin de favoriser l'emploi en Wallonie ?
  • Réponse du 08/09/2022
    • de BORSUS Willy
    Le baromètre semestriel de l’emploi des PME publié par Acerta, ETION et VKW Limburg en août dernier est effectivement intéressant et il apporte un éclairage particulier sur les mesures prises par le Gouvernement dans le but de dynamiser le marché du travail en Wallonie et de soutenir notre économie en cette période particulièrement difficile.

    Force est de constater que la liste des métiers en pénurie et des fonctions critiques est très longue, avec 141 métiers répertoriés par le Forem en 2022, et que le nombre de postes vacants en Belgique est élevé, avec environ 40 000 postes vacants rien que pour la Wallonie.

    Le Gouvernement wallon attache une très grande importance à cette problématique et a déjà pris plusieurs mesures essentielles dans le cadre de la relance et de la reconstruction.

    Mon ambition est forte pour soutenir les PME dans la recherche et la rétention de leurs talents. J’y travaille activement avec ma collègue, Madame Christie Morreale, en charge de l’Emploi et de la Formation.

    Dans le cadre de la reconstruction, le Gouvernement wallon, en concertation avec l’IFAPME, le FOREm et le secteur de la construction, a décidé de la mise en œuvre des mesures suivantes pour les secteurs de la construction, de l’électrotechnique et du bois :
    - une prime pilote à la formation reconstruction de maximum 2 000 euros est accordée sous certaines conditions aux apprenants de l’IFAPME et aux demandeurs d’emploi inscrits en formation au FOREm ou dans un Centre de compétence ;
    - un chèque permis de conduire « Passeport Drive Construction » d’un montant maximum de 2 190 euros est également prévu ;
    - une campagne de communication sur l’image de la Construction a été lancée par le secteur https://jeconstruismonavenir.be.

    Plus spécifiquement pour cette rentrée 2022 dans le cadre de la relance, le Gouvernement wallon a chargé l’IFAPME :
    - de rembourser le minerval aux adultes qui s’inscrivent en formation en alternance sous convention de stage dans un métier en pénurie ou une fonction critique ;
    - d’octroyer une prime de 750 euros aux entreprises qui forment un apprenant adulte en alternance pour toute convention de stage de plus de 270 jours, à l’instar de ce qui existe pour le contrat d’alternance ; une prime d’un même montant sera aussi accordée à l’indépendant qui signe une première convention de stage ;
    - complémentairement pour les jeunes, et pour l’ensemble des métiers, l’IFAPME remboursera les frais scolaires des apprenants sous contrat d’alternance à concurrence de 60 euros par apprenant.

    De manière globale, 109 formations organisées par le réseau IFAPME conduisent à un métier en pénurie ou à une fonction critique. Le reste du catalogue de formation IFAPME porte sur des métiers essentiels, d’avenir ou de niche.

    Un quota d’heures de cours additionnels a d’ailleurs été accordé à l’IFAPME dans le cadre de la relance pour augmenter l’offre de formation dans un métier en pénurie ou un métier d’avenir.

    Par ailleurs, j’incite les opérateurs de formation à collaborer plus intensément, en matière d’investissement dans des infrastructures et des équipements de pointe et pour développer de nouvelles formations, notamment via le dispositif Wallonie Compétence d’avenir, qui rassemble le Forem, le réseau des Centres de compétence et l’IFAPME, dans le but d’apporter des réponses structurées aux besoins urgents de compétences des entreprises et des PME.

    À titre d’exemple, des collaborations sont établies entre l’IFAPME et les Centres de compétence (Technifutur, Technofutur, Apt@skil, et cetera) pour les métiers de l’industrie, de l’usinage, du numérique … ; dans le secteur de la mobilité, des actions sont menées avec EDUCAM, le centre de connaissance et de formation du secteur automobile, pour diffuser une communication positive sur les métiers du secteur et sur la plus-value de l’alternance.

    Comme l’honorable membre le constate, j’attache une très grande importance à cette problématique de la pénurie de main-d’œuvre. L’investissement dans le capital humain est plus que jamais indispensable à la prospérité de nos PME et au redressement global de la Wallonie.

    Je l’invite d’ailleurs à contacter la Ministre de l’Emploi et de la Formation pour prendre connaissance des dispositions relatives à l’activation des demandeurs d’emploi et à la formation continue des travailleurs.