La filière wallonne de transformation du bois de feuillus
- Session : 2021-2022
- Année : 2022
- N° : 877 (2021-2022) 1
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Question écrite du 22/08/2022
- de LEPINE Jean-Pierre
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
L'objectif est de proposer une valorisation locale accrue de produits finis de qualité, limitant ainsi la dépendance à l'exportation.
Cette démarche vise à contrer le phénomène croissant d'exportation de nos bois laissant échapper une matière première qui perd une bonne partie de sa valeur ajoutée.
Deux appels à projets seront lancés. Le premier concernera la recherche industrielle et le développement expérimental. Le second projet se concentrera sur l'innovation dans la mobilisation, la transformation et la commercialisation des bois de feuillus wallons.
Développer une telle filière pourrait, en outre, permettre d'accroitre les prélèvements annuels en bois de feuillus et construire une forêt wallonne plus résiliente face aux dérèglements climatiques.
Monsieur le Ministre voudrait-il nous informer des mesures concrètes qu'il compte mettre en place pour aider l'éclosion de cette filière ?
Comment compte-t-il valoriser localement les circuits de vente de bois feuillus ? Quel budget sera-t-il consacré à ce projet ? Quels opérateurs seront sollicités ?
Réponse du 06/09/2022
- de BORSUS Willy
En effet, le projet « Valorisation des bois feuillus » fait l’objet d’une fiche (n°107) d’action au PRW 2022-2024. Elle se divise en deux sous appels à projets. L’un traitant de R&D et développement expérimental et l’autre d’investissements. Les objectifs sont :
1. offrir à la filière wallonne de valorisation des bois feuillus les capacités de s’adapter à la ressource future produite par une forêt plus résiliente ;
2. augmenter la compétitivité des entreprises wallonnes leur permettant d’être plus concurrentielles vis-à-vis des marchés étrangers qui absorbent une très grosse part de la matière première issue de nos forêts et la transforment avec des coûts de production inférieurs.
L’appel à projets a été lancé dans le courant du mois de juillet et les manifestations d’intention devaient être rentrées pour le 29 août. Ce ne sont pas moins de 43 dossiers qui ont été introduits par des entreprises et des centres de recherche. Au vu des conditions d’intervention et après une première évaluation, il semble que nous soyons en bonne voie quant à ce dossier entraînant la consommation complète de l’enveloppe consacrée au sujet. Cela démontre une volonté forte du secteur de s’adapter aux nouvelles conditions du marché des produits forestiers locaux et le souhait de perdurer sur leur marché respectif voire également et c’est sans doute le plus important d’en occuper de nouveaux à base d’une ressource renouvelable et locale.
Les opérateurs sollicités dans l’opération, outre l’OEWB, sont la Direction de la Recherche et développement technologique du SPW, le service financier du SPW EER, mais aussi en soutien des compléments d’investissement et de soutien à l’innovation, le pôle innovation de la Sowalfin, ainsi qu’Investsud Bois (anc. Financière du Bois). Sont aussi présents, pour le soutien scientifique : les universités, les hautes écoles, les centres de recherche agréés et les centres publics de recherche.
In fine, une meilleure valorisation du bois feuillu local devrait mener les entreprises à plus de compétitivité et à une plus grande facilité d’accès à la matière première en étant plus concurrentielles à l’achat vis-à-vis des exportateurs.
Elles sont et continueront à être aidées pour cet accès par les ventes de gré à gré pour les scieurs feuillus et, pour la promotion et la commercialisation de leurs produits, par la marque collective « Bois local, Notre savoir-faire », ainsi aussi évidemment que par l’OEWB.
Au-delà de la motivation du secteur de se développer et de se moderniser, les différents contacts établis par l’OEWB dans la gestion de cette fiche semblent également révéler l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché de la transformation des bois feuillus motivés par la transformation d’une ressource locale marquée par une « histoire » et la nécessité d’une réactivité face au phénomène de l’exportation de matière vers des horizons très lointains.
De nombreux projets de scieries mobiles sont aussi en émergence. La seconde transformation wallonne semble soucieuse d’investir de plus en plus dans le sciage afin de maitriser ses approvisionnements en termes de prix, de délai, de qualité et de caractéristiques en liaison plus étroites avec ses exigences, en réponse avec la flambée des prix des matières premières post Covid.
Ce phénomène fera l’objet d’une analyse plus poussée de la part de l’OEWB afin de trouver des solutions d’accompagnement appropriées et faciliter leur mise en place.