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Le risque d’incendie dans les forêts wallonnes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 767 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/08/2022
    • de EVRARD Yves
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Nous sommes nombreux à nous poser les bonnes questions en matière de sylviculture et des choix à opérer pour la forêt de demain, une forêt plus adaptée aux changements climatiques tout en assurant sa fonction économique.

    Sans être toujours d'accord sur le fond et sur la manière d'assurer la résilience de notre forêt et de garantir un approvisionnement de la filière bois, il reste une question qui devient progressivement prégnante, puisque la météo de ces dernières années nous amène à faire face à des épisodes importants de sécheresse et de manière inhérente à un risque considérable d'incendies.

    Nos voisins français en font l'amère expérience avec déjà plus de 48 500 hectares brûlés depuis le début de l'année. Plus récemment et bien plus proche de chez nous, puisque cela s'est déroulé dans la Province de Luxembourg, c'est la Commune de Vaux-sur-Sûre qui a vu 10 hectares d'un site protégé de Natagora partir en fumée.

    Plusieurs casernes de la Province ont été mobilisées. Ils ont pu bénéficier de l'appui d'agriculteurs du coin, d'un hélicoptère de la police et de la protection civile. L'incendie a pu être rapidement maîtrisé et nous les en remercions.

    Mais les pompiers de l'ensemble de la Région wallonne ne sont pas en reste avec de nombreux départs de feu à maîtriser.

    Dans ce contexte, sommes-nous prêts, en Wallonie, à faire face à des incendies d'ampleur ?

    Comment appréhendons-nous la chose ?

    Madame la Ministre a-t-elle des contacts au niveau européen pour analyser ce phénomène et trouver des solutions ?

    Faut-il compartimenter la forêt pour éviter la propagation d'un éventuel incendie ?
  • Réponse du 28/09/2022
    • de TELLIER Céline
    Nos forêts sont effectivement soumises aux aléas climatiques de ces dernières années. Le stress hydrique que nous connaissons a de nombreuses conséquences directes (changement de couleur du feuillage, mortalité de certains individus), mais également indirectes en favorisant par exemple les attaques d’insectes comme ce fut le cas pour le scolyte de l’épicéa, mais aussi les départs d’incendies.

    En ce qui concerne plus spécifiquement le risque d’incendies, particulièrement présent cet été avec les conditions de sécheresse que nous connaissons, il paraît utile de rappeler que mes compétences et celles de mon administration se limitent à la prévention, la surveillance, l’entretien, la communication, la restriction éventuelle des accès … Le Département de la nature et des forêts (DNF) intervient également en soutien par le guidage des pompiers, l’ouverture des barrières, le dégagement de chemins, l’éloignement du public, et cetera.

    Le DNF ne dispose en effet pas de compétence ni d’habilitation à entrer concrètement dans la lutte contre un incendie, comme son homologue l’Office national des Forêts (ONF) en France.

    Les services extérieurs du DNF prennent par ailleurs les mesures adéquates de prévention, définies notamment dans le Plan interne d’urgence de lutte contre les incendies. Au-delà des éléments préventifs (surveillance, sensibilisation, entretien…), ce plan reprend une liste géoréférencée de sites sensibles. La surveillance soutenue des zones à risque (zones très sèches, zones à forte fréquentation…) est bel et bien d’actualité. Des actions d’information et de sensibilisation, à l’égard de l’ensemble des usagers de la forêt concernant le risque d’incendies, sont menées.

    Je suis particulièrement attentive à l’évolution de cette situation. Nous avons par ailleurs anticipé les choses au travers d’un des projets du Plan de relance de la Wallonie qui concerne la prévention et la gestion des crises. Ce projet devra notamment identifier des mesures de prévention plus fortes et plus ciblées que ce qui existe actuellement (création et entretien de coupe-feux, amélioration des outils de communication, adaptation de la législation en vigueur …). Dans ce cadre, le DNF va également renforcer son expertise dans le domaine de la prévention des incendies au contact, entre autres, de ses homologues français.

    Enfin, dans la perspective d’améliorer l’efficacité de nos services respectifs en cas d’incendies de forêt, j’ai bien l’intention de faire un retour d’expérience et d’échanger avec ma collègue Annelies Verlinden, Ministre de l’Intérieur.