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Le projet pilote sur l’abattage à la ferme

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 779 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/08/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Avec son collègue le Ministre Borsus, Madame la Ministre a décidé de lancer un appel à projets pour réaliser une étude sur l'abattage à la ferme et c'est l'Université de Liège qui s'est penchée sur cette thématique durant six mois.

    L'étude a été réalisée en analysant les éventuels besoins, mais aussi les expériences à l'étranger. Avec trois pistes possibles : l'abattage à la ferme et le transport de la dépouille vers un abattoir, vers un abattoir mobile partagé ou encore le travail complet à la ferme.

    Si le projet semble intéressant dans le cadre du bien-être animal, sa réalisation semble plus complexe avec des coûts parfois exorbitants (allant jusqu'à 1 250 euros pour un seul bovin) qu'il faudra répercuter sur la vente au détail, mais aussi avec les obligations sanitaires dictées par l'AFSCA.

    La situation des abattoirs wallons est complexe. Madame la Ministre peut-elle nous faire un point sur le sujet ?

    Comment appréhende-t-elle les conclusions de l'étude réalisée par l'Université de Liège ?

    En a-t-elle discuté avec la Fédération wallonne des Agriculteurs ? Qu'est-il ressorti de ces échanges ?

    Que souhaite-t-elle mettre en place prochainement concernant l'abattage à la ferme ? Envisage-t-elle de commander des études complémentaires ?
  • Réponse du 04/01/2023
    • de TELLIER Céline
    L’étude sur l'abattage à la ferme s’est terminée au début 2022. Les résultats ont fait l’objet d’une restitution en avril dernier, à travers l’organisation d’un moment d’échange avec le secteur agricole, dont la FWA et la FUGEA, et le monde académique. Le rapport est disponible sur le portail du bien-être animal.

    De manière globale, il ressort que l’abattage à la ferme d’ongulés domestiques via une unité mobile d’abattage couplée à un transport de la carcasse vers un abattoir fixe rencontre des conditions de faisabilité intéressantes. Par ailleurs, de nombreux éleveurs de bovins se sont déclarés intéressés par l’abattage à la ferme dans le cadre de cette étude. Ils sont prêts à assurer un certain surcoût de l’abattage, qui s’amortira plus facilement au kilo de viande dans cette filière et pour cette espèce.

    Avant d’envisager la mise en place concrète d’un abattoir mobile suivi du transport de la carcasse vers un abattoir fixe, il est nécessaire de résoudre le principal frein sanitaire. En effet, s’il a pu être prouvé dans les expériences passées qu’un animal abattu à la ferme pouvait produire une viande de qualité organoleptique et sanitaire au moins semblable à celle d’un animal abattu classiquement, il semble que certains doutes persistent à cause d’un manque de données officielles sur les délais entre la saignée et l’éviscération, et leur conséquence sur la contamination microbiologique de la viande. Pour mieux aborder les aspects sanitaires en général, des discussions avec l’ASFCA sont nécessaires.

    C’est pourquoi, avec mon collègue Willy Borsus en charge de l’agriculture, nous envisageons de compléter l’étude de l’Université de Liège par une étude satellite centrée sur l’aspect sanitaire. L’objectif est de faire valider auprès du Comité scientifique de l’AFSCA, la possibilité d’un allongement du délai entre la saignée et l’éviscération.

    La mise en place d'un projet pilote pourrait être proposée dans un second temps.