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Les dispositifs de réaction aux feux de forêt

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 780 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/08/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La Belgique connaît des sécheresses depuis presque sept ans.

    Lors de différentes périodes durant cet été, tous les éléments étaient réunis pour avoir des départs de feu plus rapides que d'habitude selon l'officier de coordination de la protection civile.

    Pour faire face à d'éventuels incendies, la sécurité civile dispose d'autopompes forestières et de citernes installées dans les zones de secours. Elle peut compter sur l'appui de drones pour aider à réaliser les manœuvres tactiques. En cas de feux importants, l'appui aérien de la police fédérale peut intervenir avec son fameux « bambi bucket » , une poche d'eau d'une capacité de 1 000 litres transportée par hélicoptère. La police possède deux dispositifs de ce type. Mais la Belgique ne dispose pas d'avions de lutte contre les incendies. En cas de fortes flammes, les accords bilatéraux avec les pays frontaliers nous permettent d'avoir l'appui allemand ou les canadairs français.

    Selon le SLFP pompiers, tous les experts s'accordent à dire que les feux de champs, de broussailles et de forêts vont augmenter avec le changement climatique. Le syndicat estime que la Wallonie n'est pas équipée suffisamment et n'anticipe pas le phénomène notamment en formant dès maintenant les pompiers à ces risques.

    Que fait Madame la Ministre pour prévenir au maximum et limiter les feux de forêt en Wallonie ?

    A-t-elle eu l'occasion de discuter avec Madame la Ministre de l'Intérieur afin de préparer une réponse coordonnée des différents niveaux de pouvoir en cas de feu de forêt ?

    La Wallonie est-elle compétente pour acquérir des moyens supplémentaires d'intervention et pour la formation des pompiers ?

    Envisage-t-elle d'acheter des canadairs ?
  • Réponse du 05/01/2023
    • de TELLIER Céline
    En ce qui concerne plus spécifiquement le risque d’incendie, je souhaiterais rappeler que mes compétences, et celle de mon administration, se limitent à la prévention, la surveillance, l’entretien, la communication, la restriction éventuelle des accès … Le Département de la nature et des forêts (DNF) intervient également en soutien par le guidage des pompiers, l’ouverture des barrières, le dégagement de chemins, l’éloignement du public, et cetera. Le DNF ne dispose pas de compétence ni d’habilitation à entrer concrètement dans la lutte contre un incendie, comme son homologue l’Office national des Forêts (ONF) en France.

    Les services extérieurs du DNF prennent les mesures adéquates de prévention, définies notamment dans le plan interne d’urgence de lutte contre les incendies. Au-delà des éléments préventifs (surveillance, sensibilisation, entretien…), ce plan reprend une liste géoréférencée des sites sensibles. La surveillance soutenue des zones à risque (zones très sèches, zones à forte fréquentation…) est bel et bien d’actualité. Des actions d’information et de sensibilisation, à l’égard de l’ensemble des usagers de la forêt concernant le risque d’incendies, sont menées.

    Très concrètement, voici les principales mesures qui sont prises par le DNF au titre de prévention :
    - rappel général des instructions aux préposés (en référence à la circulaire relative aux incendies) ;
    - pose des affiches de sensibilisation au risque d’incendie aux principales entrées des forêts publiques et des zones les plus à risque ;
    - renforcement des tournées de surveillance, en les concentrant sur l’interdiction de feux en forêt et aux abords des massifs forestiers ;
    - information des camps de mouvements de jeunesse des risques d’incendie ;
    - accessibilité aux services de secours en tout temps, ouverture des barrières forestières ;
    - localement, en fonction de la situation, sensibilisation des bourgmestres par courrier pour une demande d'ordonnance interdisant les feux extérieurs, y compris dans les camps de scouts en forêt ;
    - information aux services de secours des sites de bivouacs, barbecues, aires de vision et prises d'eau aux communes ;
    - observation régulière depuis les points hauts, si aucun départ de feu n’est visible ;
    - mise en place d’un numéro de téléphone interne pour une information en temps réel des incidents ;
    - sollicitation des représentants des propriétaires forestiers privés pour les inviter à communiquer sur les mesures de prévention à adopter.

    Le DNF envisage de renforcer très rapidement son expertise dans le domaine de la prévention des incendies au contact, entre autres, de ses homologues français. Cette démarche s’inscrit dans l’important travail que celui-ci a entamé autour de la prévention et de la gestion des crises dont les incendies font partie.

    J’ai effectivement eu un échange avec ma collègue Annelies Verlinden, Ministre de l’Intérieur du Gouvernement fédéral, afin d’actualiser les procédures opérationnelles et coordonner les actions de nos services sur cette problématique importante.

    Comme l’honorable membre le précise dans sa question, les accords bilatéraux avec les pays frontaliers nous permettent d'avoir un appui de l’Allemagne ou des canadairs français.