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Les appellations d’origine protégée du vin wallon

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 880 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 25/08/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le vin belge commence à prendre ses marques, avec une production de quelque 2 millions de litres en 2020, et 1,350 million l'année dernière en raison de mauvaises conditions météorologiques. Il y a encore du chemin à parcourir : nos voisins luxembourgeois ont produit quant à eux 10 millions de litres en 2020 et 13,5 millions en 2019. 37 % des vignerons belges travaillent en Wallonie.

    Les vins wallons bénéficient de plusieurs appellations d'origine protégée (AOP) depuis 2004, qui garantissent l'origine des raisins et le processus de fabrication. Des conditions strictes doivent être respectées. L'AOP est à la fois une protection du producteur et du consommateur.
     
    Quelles sont les différentes AOP présentes en Wallonie ?

    Quelles sont leurs particularités respectives ?

    Quelle a été leur évolution sur les dernières années ?

    Monsieur le Ministre a-t-il abordé cette thématique avec l'Association des vignerons de Wallonie ?

    Quelles sont leurs demandes sur le sujet ?

    Comment envisage-t-il de promouvoir ces appellations auprès du public ?
  • Réponse du 19/09/2022
    • de BORSUS Willy
    La Wallonie dispose de trois appellations d’origine protégées (AOP) vinicoles : « Côtes de Sambre et Meuse » en vins tranquilles, « Crémant de Wallonie » et « Vin mousseux de Qualité de Wallonie » en vins effervescents. S’y ajoute l’indication géographique protégée (IGP) « Vin de Pays des Jardins de Wallonie » qui concerne des vins tranquilles.

    La zone définie pour la production des vins bénéficiant de l’AOP « Côtes de Sambre et Meuse » est constituée par le bassin hydrographique de la Meuse. Les trois autres appellations doivent être produites en Wallonie.

    Les trois AOP ne peuvent être élaborées qu’à partir de cépages rattachés ou assimilés à l’espèce Vitis vinifera tandis que l’IGP peut être produite à partir de cépages dits interspécifiques non assimilés à ladite espèce. Les AOP nécessitent la mise en œuvre de raisins issus à 100 % de la zone définie tandis que pour l’IGP, 15 % des raisins peuvent provenir de Flandre.

    En vins tranquilles, le cahier des charges de l’AOP mène en théorie à des vins plus qualitatifs que ceux qui bénéficient de l’IGP. Par exemple, le rendement maximum autorisé pour l’AOP est de 65 hl / ha et 1,5 l / pied contre 90 hl / ha et 2,1 l / pied pour l’IGP.

    En vins effervescents, le Crémant de Wallonie se distingue par exemple du Vin mousseux de Qualité de Wallonie par la récolte des raisins qui se doit d’être manuelle.

    Les vins wallons labellisés représentent bon an mal an 30 % de la production wallonne. L’évolution du volume labellisé est donc parallèle à celle de la production globale. Mais c’est sur le plan qualitatif que la progression est la plus spectaculaire : depuis 2004, année des premières reconnaissances en vins tranquilles (2008 pour les effervescents), la qualité organoleptique des vins n’a cessé de s’améliorer. La rigueur observée lors du processus de reconnaissance (analyses physicochimiques et jury de dégustation) y a sans doute contribué, tout comme le vieillissement des vignes, mais c’est surtout l’augmentation du savoir-faire de nos vignerons leur permettant de tirer parti au mieux de nos terroirs qui a marqué l’évolution qualitative de nos vins. Ceci, conjugué avec l’évolution climatique récente, conduit à des vins blancs et effervescents de haute qualité, mais aussi à des vins rouges qui peuvent maintenant rivaliser avec ceux d’autres régions vitivinicoles bien connues.

    La thématique des appellations vinicoles wallonnes me tient à cœur et je veille à répondre aux demandes du secteur représenté par l’Association des Vignerons wallons (AVW). Plus récemment, je viens de charger l’administration, à la demande de l’AVW, d’accélérer le processus de modification des cahiers des charges liés aux appellations de manière à ce que les spécifications soient plus en adéquation avec les évolutions que connaissent nos productions vitivinicoles.

    Concernant la notoriété des appellations wallonnes, l’APAQ-W s’est, par exemple, fortement investie récemment dans le programme « EuroFoodArt » ((https://fr.eurofoodart.eu/,https://www.apaqw.be/fr/evenements/eurofoodart), programme de promotion des indications géographiques cofinancé par l’Union européenne. D’autres actions sont menées en continu, comme l’action « Trinquons local » (www.trinquonslocal.be).

    Les vignerons sont bien conscients du fait que les appellations sont un facteur fort de différenciation et une garantie de qualité. Une appellation est nécessaire pour se différencier sur le marché, pour rassurer, surtout à l’international. Et il est fort à parier que les Belges, avec une production en développement exponentiel et un marché qui va devenir de plus en plus concurrentiel, devront eux aussi miser sur les appellations pour conquérir des parts de marché.

    J’ai reconduit en début d’année pour deux ans une subvention octroyée à l’AVW destinée essentiellement à la promotion des vins wallons.

    L’association a pris conscience de la nécessité de s’atteler à la tâche et des outils de communication devraient être développés rapidement, à commencer par la création d’un onglet dédié aux appellations sur le site internet de l’AVW. Je ne manquerai pas de suivre de près ces initiatives.