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La réduction des déchets vestimentaires et la promotion du réemploi

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 782 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 25/08/2022
    • de MAROY Olivier
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En Europe, 4 millions de tonnes de déchets vestimentaires sont jetées par an. 170 000 tonnes de vêtements se retrouvent à la poubelle chaque année en Belgique ! Cela fait des Belges les plus grands producteurs de déchets textiles d'Europe. En moyenne, c'est environ 60 pièces, soit près de 15 kg, qui sont jetés par personne.

    Dès le 1er septembre, Oxfam lancera une campagne destinée à promouvoir l'achat de vêtements de seconde main.

    Que fait Madame la Ministre pour encourager et promouvoir le réemploi en ce qui concerne les vêtements, ce que l'on appelle aussi « seconde main » ?

    Comment pourrait-on éviter selon elle qu'autant de tonnes de vêtements finissent à la poubelle chaque année ?

    Ne pourrait-on pas impliquer plus grandement les ressourceries dans cet objectif ?

    A-t-elle une stratégie en la matière ?
  • Réponse du 04/01/2023
    • de TELLIER Céline
    La production de déchets textiles est effectivement un problème pour lequel des solutions appropriées doivent être trouvées. J’ai lancé une étude permettant d’identifier les quantités de textiles mises sur le marché en Belgique d’une part et les quantités de déchets générées d’autre part.

    Il en ressort, selon les premières estimations, qu’entre 110 et 150 ktonnes de vêtements, linge de maison et chaussures auraient été mises sur le marché en Belgique en 2019. La fédération Comeos a réalisé une étude sur le marché global de la seconde main, dont le chiffre d’affaires global est estimé à 324 millions d’euros. Selon cette étude, ce marché est constitué d’environ 2,1 millions d’acteurs belges, soit 18 % de la population. Elle met également en évidence la progression de la vente en ligne par rapport aux boutiques tenues par l’économie sociale.

    Pour ce qui concerne l’aval de la filière, on retrouve encore 5,3 kg/hab. par an de déchets textiles dans les ordures ménagères en Wallonie, dont 4,5 kg/hab. sont encore potentiellement réutilisables. La collecte sélective des textiles atteint 7,2 kg/hab. en Wallonie. La réutilisation locale représente 11 % des débouchés de ces textiles en Wallonie, ce qui permet de développer des emplois locaux notamment au niveau des entreprises d’économie sociale. La réutilisation locale rencontre cependant des difficultés économiques liées à la baisse de la qualité des textiles (due à la fast fashion), au développement de la vente en ligne et au coût d’investissement des boutiques.

    Il convient de maintenir la réutilisation comme premier débouché, car elle représente les plus grands gains environnementaux. Afin d’atteindre cet objectif, plusieurs chantiers sont en cours :
    - la mise en œuvre progressive du principe de la responsabilité élargie du producteur (REP), qui vise à imposer aux producteurs l’atteinte d’objectifs chiffrés de réutilisation et de recyclage ;
    - la révision du mécanisme d’aide régionale aux entreprises d’économie sociale ;
    - le renforcement du service minimum adressé aux communes dans le cadre de l’AGW relatif au coût-vérité concernant la collecte des textiles.

    Le PWD-R prévoit également des actions et notamment :
    - l’augmentation de l’attractivité des boutiques de seconde main ;
    - la professionnalisation des boutiques de seconde main (site web, facilités de paiement et de livraison ...) ;
    - l’organisation de formations commerciales pour les vendeurs du secteur de la réutilisation ;
    - le renforcement de la connaissance des points de vente en Wallonie ;
    - le développement de la couverture territoriale des collectes sélectives en vue de la réutilisation ;
    - le développement de collectes sélectives innovantes.

    Ces actions sont visées par des appels à projets, notamment l’appel à projets « Réutilisation » et l’appel à projets « Collectes sélectives innovantes ».

    Les textiles font également partie des chaînes de valeur prioritaires de la stratégie Circular Wallonia et font donc l’objet d’un groupe de travail dédié.

    Enfin, je tiens également compte des travaux au niveau européen et notamment la stratégie sur les textiles et le projet de règlement écoconception pour des produits durables.