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La diminution drastique de l’utilisation des pesticides chimiques à l’horizon 2030

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 788 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 25/08/2022
    • de LENZINI Mauro
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'un des objectifs majeurs du Pacte vert européen, qui se veut très ambitieux, est de réduire de moitié (par rapport à la moyenne 2015-2017) l'utilisation des produits phytopharmaceutiques chimiques, et par là même diminuer les risques qui y sont liés.

    Ce 22 juin, la Commission européenne a proposé un règlement sur l'utilisation durable des pesticides, et de rappeler que l'utilisation de pesticides chimiques dans l'agriculture pollue les sols, les eaux et l'air et elle est responsable de la perte de biodiversité.

    Cette diminution drastique de pesticides chimiques utilisés en Europe (-58 % pour la Belgique) devrait se faire à l'échéance 2030. Et 2030 c'est demain !

    Selon le média Politico.eu du 8 août (cité dans l'Écho de ce 12 août), l'Italie serait le pays qui devrait réduire le plus rapidement son utilisation de pesticides chimiques (-62 %) et le Portugal celui qui devrait fournir l'effort le plus important en matière de pesticides dangereux (-68 %), introduisant de facto deux classes différentes : les pesticides chimiques et les pesticides dangereux.

    En Wallonie existe-t-il un classement correspondant aux pesticides chimiques et aux pesticides dangereux ?
    Le cas échéant ces deux listes sont-elles disponibles ?

    Pour chacun des produits de ces deux catégories connaît-on la quantité utilisée en Wallonie ?

    Par rapport à l'effort global belge de -58 % demandé par l'Europe, quelle est la part que devra porter la Wallonie ?

    Pour chacun des produits des deux catégories reprises ci-dessus, connaît-on le pourcentage de diminution qu'il faudrait lui appliquer pour arriver à l'objectif européen en 2030, c'est-à-dire demain ?

    Ou alors la diminution se ferait de façon linéaire sur chaque substance ?
  • Réponse du 04/01/2023
    • de TELLIER Céline
    Comme l’honorable membre le souligne, travailler à la diminution de l’utilisation des pesticides chimiques est un enjeu important qui nécessite des actions fortes et coordonnées, en agissant chacune et chacun selon les compétences dont nous disposons.

    Le classement des pesticides en Belgique est lié à leur autorisation de mise sur le marché qui est une compétence fédérale. Il n’y a donc pas spécifiquement de classement wallon des pesticides. Tous les pesticides autorisés en Belgique sont repris sur le site officiel Phytoweb géré par le SPF SPSCAE. En ce qui concerne les pesticides « plus dangereux » autrement dit les « candidats à la substitution », la liste est même européenne.

    Depuis 2008, l’Administration a confié à l’ASBL CORDER le travail d’estimation des quantités de PPP utilisées en Wallonie sur la base de deux types de données : d’une part, les données de vente du SPF SPSCAE avec un système de clé de répartition et, d’autre part, les données comptables du réseau intégré de comptabilité agricole (RICA) gérées par la Direction de l’Analyse économique agricole (DAEA) du SPW-ARNE.

    Dans le cadre du Programme wallon de réduction des pesticides 2023-2027 (PWRP 3), il est également prévu que CORDER travaille sur la faisabilité d’un enregistrement électronique des utilisations de PPP en Wallonie de manière à disposer d’informations plus précises que les estimations actuelles.

    Pour l’instant, les seules statistiques officielles sont des statistiques nationales à l’échelle de la Belgique. Le travail d’estimation des quantités utilisées réalisé par CORDER en Wallonie a son équivalent pour la Flandre. On pourrait donc estimer la répartition des quantités vendues et utilisées entre les différentes régions du pays. La question de savoir quelle part de l’effort devra être supportée par la Wallonie, Bruxelles et la Flandre n’est pas qu’une question statistique. C’est aussi un enjeu politique important, car les retombées de ces efforts sur les secteurs utilisant majoritairement des PPP (essentiellement l’agriculture) ne seront pas négligeables.