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Les nombreuses dérives en forêt

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 804 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 02/09/2022
    • de EVRARD Yves
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Lors de l'inauguration du « Demo Forest » à Bertrix, épilogue forestier de la Foire agricole de Libramont, Madame la Ministre a rappelé l'importance des « Assises de la forêt », lancées fin février et censées apaiser les tensions et créer un dialogue entre tous les acteurs de la forêt.

    800 propositions ont d'ailleurs été formulées et devraient être discutées et analysées en vue d'arriver à un « Programme forestier régional en 2023 ». Seulement, ces propositions n'ont pas l'air de satisfaire les acteurs regroupés au sein d'un « Collectif ruralité ». Fait assez rare que pour être souligné, ce sont des associations avec des objectifs différents qui se sont regroupées au sein de collectif autour d'une même revendication : une circulation encadrée dans les forêts.

    Ces associations dénoncent « les dérives d'associations socio-récréatives et d'activistes qui s'approprient l'espace forestier et rural ». Elles réclament également que « la Région wallonne et les communes maitrisent le domaine public ».

    En effet, on ne peut pas faire n'importe quoi en forêt, toute la forêt n'est pas accessible au public, que ce soit à pied en VTT ou en quad. Ces comportements, de plus en plus fréquents et non respectueux des consignes, ont des effets préjudiciables sur la faune et la flore.

    Les dérives en forêt se multiplient et les perspectives du programme forestier régional ne semblent pas satisfaire une série d'acteur du secteur. Bien qu'il faille valoriser la ruralité en termes touristiques, quelles mesures compte-t-elle prendre pour baliser de manière incontestable les chemins accessibles au public et mieux sanctionner les dérives afin de favoriser une cohabitation harmonieuse des différents acteurs de la forêt ?
  • Réponse du 28/09/2022
    • de TELLIER Céline
    Les positions et intérêts respectifs des différentes parties prenantes et collectifs qui s’expriment en ce moment et habituellement sur cette thématique sont bien connus. Le collectif que l’honorable membre mentionne relève par ailleurs davantage les dérives en termes de « postures » ou de « positions » d’autres parties prenantes que l’augmentation des dérives sur le terrain.

    Quoi qu’il en soit, en ce qui concerne mes compétences en matière de circulation, c’est-à-dire celles relatives au Code forestier et dans les aires protégées, la loi est claire et s’applique de la même manière pour tous les citoyens, associations ou collectifs. Le chapitre IV, articles 13 à 29, permet de définir les normes en vigueur en forêt, et d’identifier ce qui est contraire à l’esprit de la loi.

    Lors des réunions qui se sont tenues dans le cadre de la Table ronde organisée conjointement par le CGT et le SPW ARNE, la plupart des acteurs qui sont à l’origine des agitations qu’il mentionne étaient présents. Malgré les oppositions, et malgré le contexte difficile du déconfinement, cette Table ronde a néanmoins permis de déboucher en 2021 sur la charte « Apaisons la forêt », issue de la concertation entre propriétaires, ayants droits et usagers de la forêt, qui en ont tous validé le contenu et la forme.

    Par ailleurs, après la première phase des Assises de la Forêt, la deuxième phase, celle de la concertation, est en cours et se déroule dans un climat globalement très constructif et respectueux, malgré certaines prises de position unilatérales et sorties médiatiques. Il est attendu de ce processus qu’il permette de rapprocher certains points de vue et mette en évidence certaines divergences ; il s’agit là du but même de la démarche. Identifier les sujets de désaccords et entendre les arguments de chaque partie prenante est une étape nécessaire pour pouvoir arriver à une position commune.

    L’esprit de la charte « Apaisons la forêt » reste toujours au cœur des réflexions actuelles et futures afin de continuer à concilier au mieux les attentes des diverses parties prenantes du monde de la forêt.

    Le futur programme forestier régional, qui s’appuiera notamment sur le fruit des Assises de la Forêt, devra permettre de continuer à avancer sur cette voie. Au-delà, avec mon administration, nous continuerons bien entendu à lier le dialogue entre acteurs et à chercher les meilleures solutions communes dans le respect des intérêts de tous et de chacun.