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Les difficultés dans le secteur de l’arboriculture fruitière face à la flambée des prix de l’énergie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 902 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 02/09/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Continuer de vendre à perte ou laisser pourrir les fruits. C'est le dilemme auquel les vergers wallons font face aujourd'hui. Ici, cela n'a rien à voir avec les conditions climatiques mais avec la facture énergétique des exploitations.

    Chaque année, à cette période de l'année, les frigos sont mis en route pour assurer la conservation des fruits et pouvoir les écouler tout au long de l'année.

    En 2020, le megawattheure coûtait 60 euros. L'an dernier, il avait grimpé à 200 euros. On en est désormais à plus de 800 euros. Autant dire que le surcoût est énorme et devra être répercuté dans les prix. Pour les Vergers de Barry en Wallonie picarde, la facture aura augmenté de 50 000 euros.

    Les clients, distributeurs et consommateurs, sont-ils prêt à payer leurs pommes et leurs poires dix fois plus cher ? On peut en douter. Les exploitants doivent-ils continuer à vendre à perte comme c'est le cas actuellement ?

    La survie des exploitations voire d'un secteur entier est en péril. Dans l'exemple que j'ai cité, c'est 25 équivalents temps pleins qui sont sur la sellette. Alors que l'on pousse le citoyen à consommer local, ne risque-t-on pas de voir des fruits de l'étranger arriver sur nos étals ?

    Quelles mesures d'urgence Monsieur le Ministre peut-il prendre ? Le CODECO énergie se penchera-t-il sur le sort des PME qui ont autant de difficultés que les ménages à faire face à la flambée des prix ?

    A moyen et long terme, des pistes peuvent-elles être envisagées ? Les énergies renouvelables en seraient-elles une ?
  • Réponse du 29/09/2022
    • de BORSUS Willy
    L’horticulture est un secteur qui repose essentiellement sur de nombreuses PME familiales, intensif en main-d’œuvre (une exploitation horticole emploie 3 fois plus de travailleurs réguliers qu’une exploitation agricole) et en intrants (engrais, substrats, énergie, infrastructures, produits phyto). Ce sont deux éléments qui, dans le contexte de crises actuelles, pèsent lourd sur le secteur.

    Le Gouvernement wallon a déjà pris certaines mesures de soutien pour les entreprises et indépendants :
    - soutien aux entreprises : divers dispositifs existent : Easygreen à destination des PME et WalEnergie pour les plus grandes entreprises. Toutes les demandes des entreprises liées à la crise sont centralisées via le 1890. Par ailleurs, une « task force » a été mise en place avec le Gouvernement, les outils économiques et l’administration ;
    - accélération des procédures : toute demande qui concerne une réduction d’un impact énergétique sera traitée par une procédure accélérée (isolation, photovoltaïque, et cetera).

    - par ailleurs, le cadre européen d’intervention figure parmi les pistes étudiées par la Région wallonne pour soutenir les entreprises les plus impactées.

    Le dispositif Easy’Green, Novallia, filiale du Groupe Sowalfin, conseille, accompagne et aide financièrement les TPE et PME wallonnes qui souhaitent réduire leur facture énergétique tout en diminuant les émissions de CO2.

    Par ailleurs, je plaide pour que nous puissions activer des aides directes dans le cadre européen tel que repris dans la Communication de la Commission relative à l’encadrement temporaire de crise pour les mesures d’aide d’État visant à soutenir l’économie à la suite de l’agression de la Russie contre l’Ukraine 2022/C 131 I/01, tel qu’amendée le 20 juillet 2022 en réorientant des moyens venant du Plan de relance relatif à des projets moins prioritaires, accusant des retards, et cetera.

    De manière plus générale, je renvoie l’honorable membre aux différentes interventions formulées en Commission du Parlement, notamment lors de la séance du 20 septembre 2022, dans le cadre de l’examen d’une question orale de M. François Bellot sur « les conséquences de la guerre en Ukraine pour les agriculteurs wallons » et de Mme Hélène Ryckmans sur « les aides aux secteurs agricole et alimentaire face au coût de l'énergie ».