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L’impact de la sécheresse sur la navigation sur la Meuse

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 1129 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 02/09/2022
    • de MAUEL Christine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Une des conséquences de cet été 2022 frappé par la sécheresse est que les canaux et fleuves sont de moins en moins navigables.

    Nous apprenons, ces derniers jours, que la Meuse fait l'objet d'une surveillance accrue du côté français en raison de niveau d'eau et du débit très faibles du fleuve en raison de la sécheresse de cet été.

    Le porte parole du SPW Mobilité et Infrastructures (MI) a précisé que des mesures ont été prises afin de maintenir des niveaux d'eau suffisants sur la Meuse. Ainsi, des bateaux ont été groupés dans les différentes écluses pour limiter la consommation d'eau faisant augmenter le temps d'attente entre 1 heure et 1 heure 30 en fonction de l'écluse.

    Sur le canal Albert, les mesures étaient plus strictes puisque les yachts de moins de 3,65 mètres n'étaient pas autorisés à utiliser l'écluse de l'île Monsin.

    Monsieur le Ministre peut-il me préciser si le SPW MI ou lui-même a pris des mesures spécifiques en vue de garantir la navigation sur la Meuse ? Toutes les liaisons ont-elles pu être assurées ?

    Le Gouvernement wallon a-t-il dégagé des moyens afin de mettre en place des infrastructures particulières pour atténuer ce phénomène ? Dans la positive, en quoi cela consiste-il ?
  • Réponse du 26/09/2022
    • de HENRY Philippe
    Je remercie l’honorable membre pour sa question et l’intérêt qu’elle porte à la navigation fluviale.

    Mon administration, que ce soient les directions territoriales des Voies hydrauliques ou la direction de la Gestion hydrologique, a été à la base des différentes mesures adoptées afin de maintenir la navigation durant la période de sécheresse que nous avons connue durant cet été.

    Je souligne que le réseau navigable a pu faire preuve d’une résilience importante dans un contexte de sécheresse exceptionnel. Nous avons en effet été témoin des débits proches des minima historiques. Un regroupement généralisé des bateaux aux écluses a été mis en place. Mais seule la Lys mitoyenne n’a que très temporairement dû réduire le tirant d’eau habituel de 10 centimètres. Que le tirant d’eau habituel ait pu être maintenu sur la quasi-totalité du réseau à grand gabarit est d’une importance de premier ordre pour le transport de marchandises par la voie d’eau.

    Il faut également souligner que ce résultat est le fruit d’une étroite collaboration avec nos voisins néerlandophones, de Flandre ou des Pays-Bas. La manière dont la Flandre manœuvre ses ouvrages sur le canal Albert peut en effet avoir une incidence sur notre réseau. À l’inverse, ceux-ci sont tributaires des débits acheminés par la Meuse. Des réunions hebdomadaires ont ainsi été organisées entre les services compétents pour maintenir les niveaux et donc la navigation.

    La Wallonie s’est préparée pour ces épisodes de sècheresses. Elle continuera de le faire.

    Je prendrai volontiers pour exemple celui du chantier de réhabilitation de l’écluse n°3, en cours sur le site éclusier de Lanaye. La remise en service de cette écluse permettra d’adapter la consommation d’eau au trafic fluvial.

    Si le gabarit et le nombre de bateaux devant franchir l’ouvrage le permettent, les éclusiers pourront ainsi privilégier l’usage de cette écluse plutôt que celui de l’écluse n°4 qui avec sa longueur de 225 mètres sur 25 de large consomme plus de double d’eau à chaque sassée.

    Je soulignerai également que de nombreux sites éclusiers sont aujourd’hui équipés de stations de pompage modernes. De cette manière, l’eau consommée par un sassement peut être remontée dans le bief supérieur après chaque opération de sassement. C’est notamment le cas des trois premières écluses du canal Charleroi-Bruxelles qui ont été récemment équipées de stations de pompages performantes. Là où les précédentes périodes d’étiage amenaient systématiquement un abaissement du tirant d’eau admis sur le canal, le tirant d’eau habituel a pu être maintenu tout au long de la sécheresse.

    Par ailleurs, les barrages de l’Eau d’Heure ont également joué leur rôle en soutenant les débits de la Sambre et ont permis de garantir la navigation sur la dorsale wallonne.

    Enfin, afin de se préparer à la répétition de ces situations extrêmes qui sont appelées de se reproduire avec le changement climatique démontrent l’importance de la centralisation, en cours de développement, de la gestion des eaux des voies hydrauliques depuis le Centre Perex.