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La mise en œuvre du projet n° 117 du Plan de relance de la Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 812 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 05/09/2022
    • de DESQUESNES François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    J'ai récemment pris connaissance de l'approbation par le Gouvernement des projets n° 114, 115, 117 et 118 du Plan de relance de la Wallonie lors du Conseil des ministres du 19 juillet.

    Le projet n° 117 vise à assurer l'accès à des services de conseils orientés spécifiquement sur l'amélioration de la qualité organique et biologique des sols et développer, si c'est possible, le module CarboneFaST qui se basera sur les résultats des analyses de sols que les agriculteurs recevront des laboratoires de manière électronique. Le premier prototype de l'outil FaST était prévu pour mai 2022. A-t-il pu voir le jour ?

    La Wallonie a-t-elle déjà pu commencer les tests et les adaptations ou cela sera-t-il réalisé en cours des projets n° 114 et 115 ?

    Quels sont les partenaires visés pour ce projet? Qu'en est-il du module CarboneFaST ? Le fonctionnement détaillé a-t-il été discuté comme Madame la Ministre me l'indiquait fin 2021 ?
  • Réponse du 30/09/2022
    • de TELLIER Céline
    Dans le cadre de la future réglementation relative à la PAC post 2020, il est prévu que les États membres de l’Union européenne instaurent pour le début de l’année 2024 un outil électronique de gestion durable des nutriments à l’échelle de la parcelle agricole (Farm Sustainability Tool for Nutrients ou FaST). L’objectif du développement de cet outil est de soutenir la performance à la fois agronomique et environnementale des exploitations agricoles. La mise en œuvre de FaST, initialement reprise dans le cadre de la conditionnalité agricole, a été finalement déplacée dans le Service de conseil agricole (SCA).

    La Wallonie a été l’une des régions pilotes retenues par la Commission européenne pour le développement du prototype de l’outil FaST au niveau européen. Ce prototype européen devra ensuite être décliné dans chaque État membre. Au niveau wallon, le prototype a été adapté au niveau informatique par le consultant PwC et délivré comme convenu en mai 2022. À ce stade, il s’attache à la gestion de l’azote, mais il est prévu qu’il soit étendu ultérieurement à la gestion du phosphore et du potassium.

    La plateforme d’utilisation de l’outil FaST a été transférée à l’OPW qui a contractualisé avec des prestataires externes afin d’assurer son hébergement et pérenniser son maintien en conditions opérationnelles, sans prévoir toutefois d’évolution fonctionnelle pendant la première année de reprise.

    L’outil actuel a été développé en fonction des bases de données disponibles et en adaptant certains outils et plateformes wallons déjà existants. À terme, l’outil FaST wallon fournira une aide à la prise de décision par les agriculteurs à l’échelle de la parcelle, en commençant par des fonctionnalités minimales de gestion des nutriments.

    Le prototype nécessite encore quelques adaptations et des améliorations, ainsi que certaines phases de validation car, à ce jour, l’outil n’a été testé que chez une dizaine d’agriculteurs. En conséquence, la plateforme n’a pas encore été mise à la disposition de l’ensemble des agriculteurs wallons et un test à plus grande échelle doit encore être réalisé afin de valider la fiabilité de l’application. Cette démarche de validation n’est pas inscrite dans le cadre de la réalisation des fiches du Plan de Relance wallon.

    Au-delà de la gestion des nutriments minéraux par les agriculteurs, il s’agit de prendre également en compte la nécessité de maintenir et d’améliorer la qualité des sols, dont la teneur en carbone organique est l’un des principaux indicateurs. Cette approche est justifiée parce que les systèmes de conseils fournis aux agriculteurs sont actuellement lacunaires sur la thématique spécifique de la protection des sols. Il faut donc pouvoir déterminer scientifiquement les meilleures pratiques agricoles en vue de préserver la qualité des sols, de s’assurer de la mise à disposition des informations nécessaires aux conseillers et de pouvoir développer les outils d’aide à la décision nécessaire à la délivrance des conseils relatifs à la qualité des sols.

    Dès lors, le projet n° 117 du PRW, qui s’inscrit dans la période 2022-2025, est basé sur deux activités principales, à savoir : (i) le développement d’un support scientifique et (ii) le développement d’un module CarboneFaST.

    La première activité vise (i) à lister et décrire les techniques et pratiques vertueuses ou innovantes qui permettent d’améliorer la qualité des sols, quel que soit l’usage du sol considéré (agricole, forestier, urbain, naturel…), (ii) à déterminer l’efficacité de ces pratiques au regard des indicateurs de la qualité des sols et (iii) à calculer le rapport coûts-bénéfices de ces pratiques.

    Les réflexions seront basées notamment sur les méthodologies et les divers résultats obtenus au terme des projets i-SoMPE (Innovative Soil Management Practices across Europe) et CLIMASOMA (CLIMAte change adaptation through SOil and crop Management) mis en œuvre dans le cadre du projet européen EJP-SOIL.

    Les structures d’encadrement et associations existantes concernées par la gestion des sols (tels que Greenotec, les centres pilotes, les pépiniéristes…) seront consultées pour valider les pratiques innovantes et déterminer les freins et les leviers pour leur mise en place. À chaque pratique innovante de gestion des sols sera associée une valeur de Carbone Use Efficiency. Cette valeur fournira une information quantitative de la capacité de la pratique agricole à stocker le carbone organique dans les sols. Il est ensuite prévu que ces informations fassent l’objet d’un guide de bonnes pratiques, de formations à destination des conseillers et de restitutions auprès des autorités et décideurs politiques.

    La deuxième activité prévue sur la période 2023-2024 est centrée sur les sols agricoles et prévoit le développement d’un module complémentaire et interopérable avec l’outil FaST décrit ci-avant, consacré au carbone organique et dénommé « CarboneFaST ».

    Le processus de développement et le contenu définitif du module CarboneFaST seront discutés plus en détail lors du démarrage du projet prévu fin 2022, de même que la liste définitive des partenaires qui seront impliqués dans le projet en plus du CRA-W. En particulier, il s’agira de pouvoir valider les résultats du module avec la participation d’exploitations agricoles de différents horizons, dont celles pratiquant l’agriculture de conservation. Les structures d’encadrement, dont les centres pilotes qui ont déjà des liens étroits avec le CRA-W, joueront un rôle clé dans le processus de validation du module.

    L’ensemble des activités du projet 117 seront menées dans le cadre d’une convention in house avec le CRA-W (Unité 6 - Agriculture, Territoire et intégration technologique et Unité 7 - Sols, Eaux et productions intégrées). Le budget consacré au projet est constitué d’une enveloppe unique de 500 000 euros couvrant essentiellement des frais de personnel. Une fois l’outil FaST wallon implémenté avec son module CarboneFaST, des mises à jour périodiques seront nécessaires. L’estimation des coûts qui y sont liés fait partie intégrante du projet.