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La vie affective et sexuelle des personnes porteuses d'un handicap

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 743 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 06/09/2022
    • de PECRIAUX Sophie
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Actuellement, les personnes en situation de handicap éprouvent encore de grandes difficultés à accéder à une vie affective et relationnelle épanouie.

    Pourtant en Wallonie, de nombreuses actions ont été ou sont plébiscitées en matière de sexualité, facteur essentiel à l'équilibre physique et psychologique de tous les êtres humains.

    Je pense notamment à la campagne d'information « Nous avons tous droit à l'amour » qui vise à briser les tabous et les idées préconçues, quant à la sexualité des personnes en situation de handicap.

    On peut également citer, le Centre de ressources Handicaps et Sexualités qui s'adresse à toute personne désireuse de renseignements dans le champ de la vie affective, relationnelle et sexuelle des personnes en situation de handicap. Sans oublier, le développement de l'EVRAS (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle) qui concerne les jeunes.

    Toutefois, comme rappelées plus avant, de nombreuses difficultés existent encore.

    Le Centre de ressources se situe à Namur, et c'est parfois fort compliqué de s'y rendre pour de nombreuses personnes souffrant de handicap.

    Madame la Ministre a-t-elle prévu de multiplier ce type d'initiatives dans toute la Wallonie ?

    Quelles sont les actions complémentaires qui pourraient être implémentées pour aider les personnes handicapées à avoir une vie sexuelle épanouie ?
  • Réponse du 22/09/2022
    • de MORREALE Christie
    Le respect de la vie relationnelle, affective et sexuelle des personnes en situation de handicap est un sujet qui retient particulièrement mon attention et je remercie donc l’honorable membre de s’intéresser également à cette thématique.

    Cet intérêt est de plus en plus largement partagé en Wallonie et le succès du salon enVIE d’amour qui a accueilli plus de 6 500 personnes en mai dernier démontre que le côté tabou a disparu : on en parle ! La campagne médiatique dont elle fait écho vient amplifier l’effet du salon et sensibilise la population de manière très large. Ainsi, de nombreuses questions arrivent au téléphone vert de l’AViQ.

    Parler de cette thématique et écouter les personnes en situation de handicap est un premier pas et je souhaite surtout apporter un maximum de réponses concrètes aux différentes demandes. Je veille à soutenir des initiatives en ce sens à différents endroits.

    Lors du prochain forum Handicom les 4 et 5 octobre prochain au CEME à Charleroi, il y aura une vitrine d’enVIE d’amour avec notamment un espace réservé à tous les services qui favorisent la rencontre et l’entrée en contact.

    On y retrouvera notamment le service d’accompagnement SAPHA qui a développé un projet spécifique de mise en liens pour les personnes déficientes intellectuellement, mais aussi :
    - le projet « Yuugi » (www.yuugi.be). Il s’agit d’un service de correspondance gratuit qui permet aux différents publics de lier de nouvelles connaissances en s’envoyant du courrier, des mails ou en se téléphonant ;
    - le projet « Toc, toc, toc » permettra à des personnes avec une déficience intellectuelle légère de communiquer entre elles pour les amener à ce qu’elles développent elles-mêmes des activités qui les rassemblent.

    Ceci étant, il y a un public pour lequel cette possibilité de rencontre et d’entrée en relation se heurte à la lourdeur du handicap. Dès lors, l’ASBL ADITI organise l’accompagnement sexuel en Wallonie et à Bruxelles. Depuis le début de mon mandat, je subventionne ce service et j’ai demandé à l’AViQ d’assurer la pérennisation de tels services.

    Par ailleurs, il faut aussi souligner :
    - la nouvelle page internet « enVIE d’amour » qui a vu le jour sur le site de l’AViQ. Elle est davantage interactive et participative et contribue à une meilleure prise en compte de la vie relationnelle affective et sexuelle des personnes en situation de handicap ;
    - le catalogue de formations AViQ qui reprend une dizaine de thématiques autour de la vie relationnelle, affective et sexuelle. Ces formations ont attiré un large public de professionnels. Pour répondre à toutes les demandes, j’ai donc demandé à l’Agence de prolonger cette action ;
    - les sensibilisations notamment organisées par le Centre de ressources handicaps et sexualités à la demande des écoles de futurs professionnels, des services d’accompagnement, d’accueil et d’hébergement ou de tout autre organisme concerné par la vie relationnelle, affective et sexuelle. Le Centre de ressources se déplace, mais il est aussi accessible par tous les moyens de communications actuels et aux personnes à mobilité réduite. Mon intention est également de le pérenniser via un cadre réglementaire ad hoc ;
    - enfin, un groupe de travail largement représentatif en Wallonie termine un état des lieux autour de la parentalité des personnes en situation de handicap. Il me présentera des propositions pour soutenir les personnes en situation de handicap et en grandes difficultés qui souhaitent enfanter.

    Voici quelques exemples qui démontrent que la Wallonie est proactive et prend bien en compte les dispositions de la convention internationale du droit des personnes en situation de handicap quant aux respects de leurs droits sexuels et génésiques. UNIA, Centre interfédéral pour l’égalité des chances, chargé de veiller au bon respect de cette législation, est d’ailleurs présent à chacun des salons enVIE d’amour.