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La stratégie pour combler les déficits fourragers

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 1 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 07/09/2022
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Signe particulièrement visible de la sécheresse que nous connaissons, les prairies totalement roussies n'ont pas par permis aux coupes d'herbes habituelles d'avoir lieu, si bien que les stocks de foin prévus pour l'hiver ont déjà été entamés dans la plupart des fermes d'élevage et que nombreux sont les agriculteurs à envisager la vente d'une partie de leur cheptel, amputant, de la sorte, leurs capacités productives dans des opérations qui ne s'annoncent pourtant pas gagnantes.

    D'autres s'attendent à devoir débourser des sommes conséquentes pour acquérir du fourrage ou des substituts sur un marché qui pousse les prix à la hausse au vu de la demande qui s'annonce conséquente à l'échelle européenne, l'ensemble de l'Union étant touchée de plein fouet par la sécheresse. Les calculs sont difficiles et les marges de manœuvre de nos agriculteurs, tout comme leur trésorerie, réduites. Bref, l'hiver approchant, l'incertitude et l'angoisse conséquente s'emparent du monde agricole.

    Face à la pénurie fourragère, quels sont les mécanismes d'indemnisation sur lesquels le monde agricole pourra compter ?

    Pour permettre un apport en fourrage, ne pourrait-on pas organiser l'accès aux terrains détenus et entretenus par des opérateurs publics, comme les communes, les intercommunales ou la Région, notamment les terrains attenants aux aéroports, voire à certains terrains privés ?

    Face au déficit fourrager, comment faire en sorte que les agriculteurs concernés conservent une stratégie qui préserve la rentabilité économique de leurs exploitations ?
  • Réponse du 29/09/2022
    • de BORSUS Willy
    Face à la pénurie fourragère, une des possibilités d’indemnisation est celle octroyée par le Fonds wallon des calamités agricoles. Pour cela, si tous les critères sont rencontrés, le Gouvernement wallon peut proposer une reconnaissance de la sécheresse comme calamité agricole. Il faut respecter la procédure et une éventuelle indemnisation ne pourrait intervenir rapidement. Elle n’aiderait donc pas immédiatement les producteurs pour compenser cette perte de fourrages.

    La plupart des terrains exploitables détenus par les opérateurs publics sont déjà exploités par des agriculteurs (aisances communales mises en location). Les autres terrains non exploités ne le sont pas, car ils sont tout simplement inexploitables ou pourraient présenter un risque lors de l’exploitation. Ils peuvent contenir des éléments dangereux pour le bétail (canettes ou déchets le long des routes, par exemple) ou les machines.

    En outre, ces zones non exploitées sont soit dans le même état que les parcelles des agriculteurs (et donc peu intéressantes au niveau quantité ou qualité de fourrages) soit envahies par une végétation peu compatible avec un affouragement pour le bétail. Par ailleurs, le centre pilote qui suit les prairies, « Fourrages Mieux », confirme que ces terrains laissés à l’abandon ne fourniraient pas un fourrage de qualité et que la flore développée sur ces parcelles ne serait pas idéale à exploiter. Enfin, d’après Fourrages Mieux, il semble que du fourrage reste disponible sur le marché.

    Face aux nouveaux défis climatiques auxquels les agriculteurs font face, les centres pilotes et les centres de recherche peuvent fournir une aide importante et utile en matière de bonnes pratiques. L’administration a également pris cette matière à bras le corps. Elle a développé un site internet relatif à la sécheresse. Ce site, destiné à évoluer, reprend une série d’informations et de conseils pour faire face à la sécheresse. Il constitue un outil supplémentaire pour les producteurs.