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L'entretien des bordures publiques le long des champs

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 6 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 07/09/2022
    • de WAHL Jean-Paul
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    De nombreux fermiers longeant la E411 et la Nationale 25 se plaignent du non-entretien des arbres plantés. Les entretiens du SPW se concentrent principalement côté route et jamais côté champ.

    Ces arbres occasionnent de l'ombrage à plus de 150 mètres durant l'automne empêchant une implantation efficace et productive des cultures hivernales. Sur les trente premiers mètres, les feuilles mortes empêchent la survie des céréales d'hivers, car toute photosynthèse est impossible. Enfin à la sortie de l'hiver et de ses tempêtes (ou durant les orages d'été) de nombreux bris de branches ou même carrément d'arbres se retrouvent par terre, occasionnant souvent des casses de matériels (semoirs, barres de coupe des moissonneuses…).

    Ces autoroutes traversent des zones agricoles et il ne faudrait pas que les talus se transforment en zones forestières avec le temps.

    Pour rappel nous sommes dans une période d'inflation notamment du blé, il est donc nécessaire de valoriser au mieux chaque parcelle des terres les plus fertiles de Wallonie.

    Monsieur le Ministre est-il au fait de cette problématique ?

    Quels sont les usages en matière d'entretien le long des routes régionales ?

    Comment peut-il répondre aux demandes de ces agriculteurs en veillant à maintenir la biodiversité des talus ?

    Lorsque des agriculteurs demandent un recépage d'entretien côté champ, il semblerait que le SPW leur réponde qu'il n'en a pas de budget. Et lorsque des agriculteurs prennent l'initiative de suppléer le SPW pour ces entretiens, ils sont passibles d'amendes et de procédures judiciaires. De nombreuses communes wallonnes parviennent à retirer un profit d'une gestion dynamique de leurs arbres en les transformant en bois de chauffage par exemple.

    La Wallonie s'intègre-t-elle dans cette logique ?

    Ne serait-ce pas la solution pour un entretien efficace des milliers de kilomètres de talus en Wallonie ?
  • Réponse du 17/10/2022
    • de HENRY Philippe
    En effet, mes services sont consultés quelques fois par an pour ce genre de problème et en fonction des marchés et des budgets disponibles tentent d’y répondre le mieux possible.

    L’entretien des massifs et cordons boisés le long des voies de communication est réalisé sur base de la circulaire ministérielle du 19 avril 2019 relative à la gestion des espaces paysagers présents sur le domaine des infrastructures régionales. Le principe de base est une gestion raisonnée et durable du patrimoine paysager alliant les enjeux environnementaux, l’équilibre des coûts de gestion, le confort et la sécurité des usagers.

    Cette gestion des massifs et cordons boisés invite au maintien des cordons écologiques. Il préconise ainsi la création de lisières étagées du côté des voies de communication. Du côté des riverains et des champs, il est préconisé un abattage sélectif des arbres morts ou une mise à blanc sans extraction plus restreinte côté champs afin de maintenir la biodiversité et un écran visuel. Le maintien des arbres est important, il offre de l’ombre quelques heures sur la journée propice à un maintien de températures plus fraiches, de l’ombre pour les pâtures, et retient les coulées de boues. Les feuilles offrent également un apport en matière organique. Les arbres sont aussi un réservoir de biodiversité importante dans la lutte biologique contre les ravageurs.

    Concernant l’abattage des arbres par les agriculteurs, si cet acte est réalisé de manière concertée avec le Service public de Wallonie Mobilité et Infrastructures et dans le respect des législations et de la circulaire, celui-ci est et sera autorisé. En effet, la réclamation d’amendes ou de procédures judiciaires n’est activée que si les riverains ont agi sur les arbres du Service public de Wallonie sans autorisation ou sans respecter la législation en vigueur (période de nidification, abattage d’arbre ou de haies remarquables …).

    Les districts routiers et la direction des études environnementales et paysagères sont et restent à la disposition des citoyens y compris des agriculteurs pour répondre à leurs demandes.

    Quant à la gestion dynamique des arbres, les cahiers des charges prévoient la valorisation énergétique des coupes d’arbres se déroulant le long du réseau, mais pour des raisons de sécurité routière et de signalisation, l’octroi de coupes de bois de chauffage au privé n’est pas pensable le long des infrastructures régionales de transport.