/

Les alternatives en matière d’utilisation de l’eau par le secteur agricole pour faire face à la sécheresse

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 4 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 08/09/2022
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La sécheresse nous frappe de plein fouet avec des conséquences bien fâcheuses pour nos agriculteurs.

    Ce phénomène climatique extrême s'annonçant récurrent, pour l'agriculture, la demande en eau risque d'augmenter significativement à l'avenir.

    Pour y faire face, il s'agira de proposer des solutions raisonnées, économiques et en phase avec les besoins effectifs du secteur agricole, un secteur qui souffre, en n'éludant certainement pas la recherche d'alternatives.

    Parmi celles-ci, Madame la Ministre a déjà eu l'occasion d'évoquer la valorisation des eaux d'exhaure ou encore la réutilisation des eaux usées de stations d'épuration, qu'elles soient d'origine urbaine ou industrielle, moyennant le respect de standards de qualité édictés dans la circulaire européenne afférente.

    Où en est la recherche en la matière ? Dispose-t-on, à ce jour, de retours d'expérience quant à ces pratiques ? D'autres alternatives ont-elles retenu son attention ?

    Comment seront-elles rendues effectives et/ou élargies afin de rendre notre agriculture effectivement résiliente aux chocs climatiques ?

    Quelle place ces alternatives tiendront-elles dans sa stratégie intégrale sécheresse ?
  • Réponse du 28/10/2022
    • de TELLIER Céline
    Le dérèglement climatique va accentuer la variabilité des précipitations et des approvisionnements en eau de surface et souterraine, ce qui aura une incidence sur les besoins en eau des cultures. Cela rend indispensable une utilisation raisonnée de la ressource en eau et nécessaire la mobilisation de ressources en eau alternatives qui ne sont pas ou peu exploitables à ce jour.

    C’est pourquoi la Stratégie intégrale Sécheresse, le Plan de relance ainsi que la stratégie Circular Wallonia convergent pour prévoir des projets de valorisation de nouvelles ressources pouvant être mises à disposition pour des usages agricoles et industriels.

    Ces projets ont pour objectif général de garantir l’approvisionnement en eau de qualité adaptée au(x) besoin(s) en développant des modèles intégrant les eaux usées traitées par station d’épuration, eaux d’exhaure, eaux de démergement, eaux de nappe alluviale et les eaux pluviales (projets 103 et 105 du PRW).

    Dans ce cadre, 3 projets pilotes de recherche & développement débutent afin de permettre la maitrise des risques éventuels sur base des retours d’expérience. Ensuite, une dizaine de projets sera développée afin de choisir les modèles les plus pertinents pour assurer l’équilibre offre/demande sur le territoire. Le déploiement à plus grande échelle ne pourra être envisagé que si au minimum un projet permet de satisfaire à des critères de viabilité économique, de reproductibilité et de maturité, tout en ayant un impact environnemental positif sur les ressources en eau et sur la biodiversité.

    Un autre projet est développé pour évaluer la faisabilité de stimuler artificiellement la recharge de certaines masses d’eau souterraine vulnérables à cause notamment des périodes de sécheresse répétées qui réduisent la recharge naturelle et augmentent les prélèvements notamment pour l'agriculture. Celui-ci doit permettre d’identifier des gisements d’eau peu ou pas exploités et de qualité suffisante pour une infiltration dans la masse d’eau souterraine à recharger.

    Un autre projet du PRW, le projet 104 intitulé « Améliorer l'infrastructure agro-environnementale et mettre en œuvre des structures de stockage d'eau et d'irrigation via l'aménagement foncier » s’adresse exclusivement au secteur agricole et bénéficie d’un budget de 3 millions d’euros.

    Le projet est structuré en 3 phases :
    - phase 1 : analyse de la vulnérabilité à la sécheresse et des besoins agricoles en eau ;
    - phase 2 : sélection des sites à aménager et conception des aménagements de site ;
    - phase 3 : mise en œuvre des aménagements de site.

    Les phases 1 et 2 sont estimées à 1 million d’euros environ et font l’objet d’un marché public en cours.

    Le périmètre d’étude couvre 17 communes du Hainaut occidental correspondant à une surface totale de 1 130 km² C’est une région où sont associés grandes cultures et élevage bovin. Cette zone comprend 15 périmètres d’aménagement foncier situés au nord, le long de l’autoroute A8 (Bruxelles-Lille) et de la ligne TGV Bruxelles-Paris. Ces aménagements fonciers représentent une surface de 19 000 ha environ.

    Ces projets pourront à terme délivrer des enseignements qui devraient être reproductibles à plus grande échelle.