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La déconnexion des installations photovoltaïques pendant les périodes d'ensoleillement intense

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 18 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 19/09/2022
    • de FONTAINE Eddy
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Nous connaissons un été avec de fortes périodes d'ensoleillement. On pourrait croire à une aubaine pour la production d'électricité pour ceux qui ont fait le choix de panneaux photovoltaïques. Mais un trop grand ensoleillement peut aussi provoquer une surcharge sur le réseau. Par sécurité, la production solaire est automatiquement arrêtée lorsque l'installation photovoltaïque envoie une tension supérieure de 10 % à celle du réseau. En Allemagne, des entreprises installées en Bavière ont été déconnectées du réseau électrique plus de la moitié du temps depuis le début de l'année.

    Le découplage ainsi créé peut atteindre jusqu'à 20 à 25 % de perte. Des solutions sont à l'étude comme le renforcement du réseau ou encore le stockage du surplus par de grosses batteries pour la récupération de l'énergie électrique. Mais, celles-ci s'avèrent encore très coûteuses.

    Une bonne pratique peut répondre à cette situation : faire coïncider les phases de consommation et de production des ménages et des entreprises, autrement dit s'adapter à la fluctuation des énergies renouvelables.

    Comment récupérer ce surplus de production d'énergie renouvelable à court et moyen termes ?

    Un renforcement du réseau wallon est-il prévu pour le stockage du surplus de production d'énergie renouvelable pendant les périodes d'ensoleillement intense ?

    Où en sont les avancées sur les batteries de stockage ?

    Monsieur le Ministre compte-t-il explorer la dimension de bonnes pratiques en vue d'une adaptation du comportement des consommateurs ?

    Qu'en est-il de l'état d'avancement des arrêtés d'exécution sur les communautés d'énergie ?
  • Réponse du 13/10/2022
    • de HENRY Philippe
    La question de la déconnexion des onduleurs est récurrente depuis l’apparition des premières installations photovoltaïques. Elle semble prendre en effet de l’ampleur ces dernières années avec l’accélération du déploiement du photovoltaïque domestique et les périodes de fort ensoleillement comme durant cet été.

    Pour remédier à cette problématique, diverses mesures peuvent être mises en place.

    La plus simple reste, comme l’honorable membre le dit, l’autoconsommation aux périodes de pics de production. L’électricité étant directement consommée, elle ne transite pas par le réseau et ne risque donc pas de le saturer. Une meilleure synchronicité de la consommation de l’ensemble des clients avec la production améliorera également la situation.

    Grâce au déploiement progressif des compteurs communicants et à l’évolution des technologies, dont la domotique, les prosumers, mais également l’ensemble des consommateurs, pourront être mieux informés voire automatiser leur consommation lors de ces périodes de forte production. C’est notamment pour ces raisons que la prime à l’installation de compteurs communicants et la prime domotique ont été mises en œuvre.

    Dans la même optique, la nouvelle méthodologie tarifaire devrait inciter les citoyens à déplacer leur consommation lors des périodes de grande disponibilité de l’énergie qui sont celles de forte production PV.

    Comme il le souligne également, lorsqu’il est déployé à un niveau local, le partage d’énergie peut également limiter les surtensions sur le réseau et faciliter l’intégration des énergies renouvelables. Le projet d’arrêté du gouvernement wallon permettant d’exécuter le décret en ce qui concerne les notions d’autorités locales, de gouvernance, de bâtiment, de proximité et précisant les procédures a été adopté en première lecture le 25 juin. Les différents organes consultés ont remis leurs avis qui font actuellement l’objet d’analyses. Le texte devrait être soumis au Gouvernement en 2e lecture en octobre afin d’être adopté définitivement à la fin de l’année. Le cadre devrait donc être effectif dès le début de 2023 comme je l’ai déjà annoncé.

    Au niveau technique maintenant, les GRD disposent de plusieurs solutions. La plus simple est de changer de phase le raccordement du prosumer. Si cette solution n’est pas réalisable, ils peuvent rééquilibrer les départs des cabines. Ce n’est que lors d’un 3e temps qu’un renfort du réseau est envisagé.

    En outre, j’ai proposé une action de « smartisation » des réseaux dans le cadre du Plan de relance. Grâce à celle-ci, les GRD auront une meilleure connaissance des flux sur leurs réseaux et pourront automatiser sa gestion et piloter à distance certaines actions qui aideront à solutionner les déconnexions objet de votre question.

    J’en viens maintenant à la question des batteries. L’installation conjointe de batteries et de panneaux photovoltaïques peut être rentabilisée en 6 ou 7 ans. Avec la hausse actuelle des prix de l’énergie, certains estiment qu’en deux à trois ans, l’installation peut être rentable. Les experts estiment que le prix de l’électricité restera particulièrement haut pendant encore plusieurs années. Aussi l’investissement prendra-t-il tout son sens, et ce, même si les batteries ne sont pas soutenues.