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La crédibilité du biocombustible comme alternative au mazout fossile pour le chauffage domestique

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 22 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 19/09/2022
    • de LENZINI Mauro
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La BRAFCO, Fédération des négociants en combustibles, met en garde contre les conséquences possibles de l'instauration du Plan Air Climat Energie proposé par le Ministre Henry. Elle affirmait d'ailleurs dans la presse : « en interdisant les chaudières à mazout, nous allons droit à la catastrophe ». Selon cette Fédération, les chaudières à mazout ont encore un avenir en proposant une alternative au mazout fossile : les biocombustibles.

    Des solutions existent déjà comme l'utilisation de l'HVO (Hydrotreated Vegetable Oil) qui est déjà produit pour se chauffer ou rouler en remplacement du diesel d'origine fossile.

    Comment Monsieur le Ministre réagit-il à cette déclaration ?

    Envisage-t-il comme une alternative crédible, à l'échelle wallonne, cette technologie qui emploie des huiles végétales en substitution du mazout fossile ?
    Dans l'affirmative, quelle serait dès lors l'origine de ces biocombustibles : des huiles et graisses recyclées ou des cultures spécifiquement dédicacées à cette utilisation ?

    Enfin, quelle que soit la source de ces biocarburants, une production pérenne est-elle envisageable et envisagée par lui ?
  • Réponse du 13/10/2022
    • de HENRY Philippe
    Par rapport aux bornes de chargement pour véhicules électriques, dont il est généralement entendu que le déploiement doit être dense et assez généralisé, les autres carburants alternatifs doivent être évalués plus posément afin d’éviter des lock-ins ou des investissements à perte et afin d’éviter de mal anticiper l’intérêt des technologies innovantes.

    Une hiérarchie des usages est à respecter en Wallonie : l'alimentaire en premier, suivi par la valorisation matière, puis par l'énergie et ensuite la mise en décharge.

    N’étant pas disponibles en quantités illimitées, les biocombustibles auxquels vous faites référence feront, comme pour les autres ressources, l’objet d’une compétition des usages. Ils devraient, assez logiquement, être utilisés prioritairement dans les domaines où les alternatives sont peu nombreuses, voire inexistantes : tels que le transport lourd (qu’il soit routier ou aérien) et les applications industrielles demandant de la chaleur haute température (typiquement >1 000°C). Les biocombustibles auxquels vous faites référence pourront probablement trouver un débouché en Wallonie, mais ne pourront pas être produits en quantités tel qu’ils remplaceront l’utilisation actuelle du mazout.

    Contrairement aux utilisations reprises ci-dessus, le chauffage des bâtiments présente toute une série d’alternatives crédibles à ces biocombustibles. De ce fait, travailler dès à présent à un changement de source d’énergie pour le chauffage domestique me semble approprié.