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Les Journées du patrimoine 2022

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 17 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 19/09/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Les Journées européennes du patrimoine (JEP) sont des manifestations nationales et internationales annuelles, elles permettent au public la découverte de nombreux édifices et autres lieux qui ne sont souvent qu'exceptionnellement ouverts au public, ou de musées dont l'accès devient alors exceptionnellement gratuit ou à prix réduit.

    Chaque année, les Journées du patrimoine proposent, le 2e week-end de septembre, de découvrir le patrimoine wallon. Ces 10 et 11 septembre 2022, les liens entre l'innovation et le patrimoine seront entre autres mis à l'honneur au gré d'activités reprises sous le thème Patrimoine & Innovation.

    Quelles sont les nouveautés de cette édition 2022 ?

    Quels sont les objectifs de Madame la Ministre concernant ces journées ?

    Comment aide-t-elle les associations qui se chargent de l'organisation de ces journées ?
  • Réponse du 17/10/2022
    • de DE BUE Valérie
    Cette 34e édition des Journées européennes du patrimoine en Wallonie, consacrées au thème de l’Innovation, a en effet été marquée par de nombreuses nouveautés.

    La brochure-programme, qui présente les différents lieux ouverts dans le cadre des Journées du Patrimoine, a cette année pris une autre forme. Elle a été remplacée par deux fascicules au design renouvelé. L’un était consacré au programme proprement dit, avec de nouveaux pictogrammes, tandis que l’autre, complémentaire, développait la thématique au travers d’articles de fond et d’illustrations. Ce second ouvrage vise à permettre une meilleure connaissance du sujet afin que chacun puisse se l’approprier. Les deux tomes partagent le même visuel et forment un « objet unique », diffusé gratuitement. Ce nouveau concept a été très apprécié.

    Concernant le thème des Journées, si une thématique annuelle était toujours proposée, l’adéquation de l’activité avec celui-ci n’était plus obligatoire pour entrer dans le programme. La catégorie « hors thème » a été supprimée au profit d’une catégorie « patrimoine ouvert ». Tous les lieux patrimoniaux pouvaient ouvrir, même s’ils ne rentraient directement pas dans le thème annuel. L’objectif que je poursuis via cette évolution est l’inclusion au sens large. En effet, le patrimoine est un ensemble de biens reconnus par la société qui permet d’établir un lien entre les générations, tant passées qu’à venir. Cette dimension collective implique que sa connaissance et sa conservation relèvent de l’intérêt général. C’est pourquoi je désire que ces Journées soient l’occasion d’ouvrir les biens patrimoniaux au public le plus large possible.

    C’est également en vue de poursuivre cet objectif d’inclusion que j’ai souhaité supprimer le cocktail inaugural en faveur de deux spectacles gratuits le vendredi soir et le dimanche après-midi. Ceux-ci ont été accueillis dans le très beau site du Grand Hornu, inscrit depuis 2012 sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité. C’était à mes yeux, une belle occasion de mettre en valeur et de faire découvrir à un large public l’un des plus beaux lieux de la révolution industrielle de notre pays et qui fut, faut-il le rappeler, un fabuleux laboratoire technologique.

    Notre patrimoine immobilier est un héritage qui perdurera au travers des générations futures si nous en prenons soin. Pour ce faire, afin de le pérenniser et de l’inscrire dans notre future société, il est important d’envisager son évolution.

    Il y a lieu de constater qu’aujourd’hui les grands enjeux de notre société tels que le développement durable, les questions énergétiques, la densification des zones urbanisées, l’accessibilité ne peuvent plus être ignorés. Le patrimoine est un écosystème dont les éléments sont interdépendants… Il n’est pas envisageable de le laisser se nécroser si on veut le sauver.

    Mon souhait était cette année de remettre en cause les discours pessimistes régulièrement tenus à l’égard de l’avenir des biens patrimoniaux en démontrant que patrimoine et innovation ne sont pas incompatibles. Cette thématique était en effet l’occasion de mettre en avant les matériaux innovants au travers des âges, les techniques de pointe qui sont développées par les restaurateurs (architectes, artisans, entreprises) afin d’apporter des réponses novatrices aux questions qui se posent dans le cadre de la restauration ou de la reconversion des biens patrimoniaux. Elles sont presque aussi diversifiées qu'il y a de bâtiments, et vont de l'analyse structurelle à la numérisation 3D, en passant par l'assistance pour sculpter la pierre ou l'utilisation de lasers pour la nettoyer, à l’analyse de sites archéologiques entiers sans destruction (photo aérienne, lidar, géoradar). Et que dire des outils de réalité augmentée qui permettent aujourd’hui à chacun de découvrir le patrimoine tel qu’il ne l’aurait jamais vu, voire imaginé sans ceux-ci ?

    Parmi les sites ouverts cette année, le Pôle de la pierre à Soignies qui a proposé aux visiteurs d’assister à des démonstrations d’outils anciens et d’équipements de pointe, comme les technologies numériques en support aux métiers patrimoniaux illustre parfaitement mon propos. Je peux également citer la cathédrale de Liège dont la restauration a profité des techniques les plus récentes ou encore la Grotte Scladina, qui a été l’occasion de faire découvrir aux visiteurs les nouvelles technologies utilisées dans le cadre de l’archéologie : drone, numérisation, imprimante 3D ou encore photogrammétrie étaient au rendez-vous.

    Au-delà de toutes ces techniques, le but de ces Journées était aussi de faire connaître ceux qui les font, les feront ou les ont fait émerger, car l’innovation est avant tout portée par des hommes et des femmes et n’est évidemment pas propre à notre époque. Diverses conférences portées par la thématique de l’innovation ont été organisées en Wallonie et ont permis aux spécialistes et aux simples curieux de se rencontrer et d’échanger sur des sujets variés tels que « l’Innovation coulée dans le béton » à Namur.

    Dans le cadre de ces Journées du patrimoine, des subventions pour le guidage, l’encadrement et le nettoyage (pour les propriétaires privés uniquement) sont accordées aux organisateurs qui en font la demande. Le montant des subventions correspond à 50 euros par guide et par jour presté ; 25 euros par encadrant et par jour presté, 25 euros pour le nettoyage, au bénéfice des propriétaires privés uniquement. Depuis cette année, il n’y a plus de distinction entre les dossiers dans le thème et ceux qui sont repris dans la section « patrimoine ouvert ».

    Afin d’obtenir ces subventions, chaque organisateur doit communiquer les chiffres de fréquentation de son site dans les trois semaines qui suivent l’évènement (début octobre). Un formulaire d’évaluation est envoyé par voie électronique à chaque organisateur. Le dossier des subsides 2022 est en cours de finalisation au secrétariat des Journées du patrimoine.

    Pour conclure, je tiens à souligner le succès rencontré pour cette édition malgré une météo mitigée, avec environ 350 000 visiteurs et 350 activités, dont deux spectacles grand public.