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La saturation des refuges pour animaux

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 14 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/09/2022
    • de BELLOT François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La période estivale et des vacances scolaires amène chaque année son lot d'abandons d'animaux. Depuis la pandémie, ce phénomène s'est encore exacerbé, ce qui implique que la plupart des refuges pour animaux sont aujourd'hui complètement saturés.

    Durant les confinements successifs, les citoyens ont adopté des animaux de compagnie de façon excessive, voire compulsive. Malheureusement, depuis la reprise des activités, de l'école, du travail selon un rythme normal, les refuges font face à des abandons à la chaîne. Et parallèlement, il y a très peu de nouvelles demandes d'adoptions. Les refuges, leurs employés et bénévoles sont donc dépassés.

    Le coût de la vie peut expliquer que les citoyens se tournent moins vers les refuges à l'heure actuelle. Malheureusement, c'est le manque de revenus qui pousse aussi les propriétaires à se séparer à contrecœur de leur animal, ce que l'on appelle un "abandon d'amour".

    Ce phénomène induit un réel problème d'équilibre entre les entrées et sorties de refuges.

    Dès lors, Madame la Ministre envisage-t-elle de soutenir la création de nouvelles structures d'accueil de ces animaux ?

    Des aides concrètes sont-elles envisagées pour pallier ce manque de places dans les refuges actuels ? Phénomène qui risque encore de s'empirer du fait de l'inflation ?

    Par ailleurs, une attention est à porter aux personnes isolées qui souhaiteraient garder leur animal, malgré des contraintes tant physiques que financières. Afin de soulager les refuges et lutter contre l'isolement, garantir un épanouissement à ceux qui en ont le plus besoin, des structures offrant des soins à domiciles, un abri de nuit, et cetera, selon des conditions strictes sont-elles prévues ?

    Va-t-elle lancer une campagne afin de sensibiliser les citoyens à ne pas s'engager trop rapidement dans l'achat d'un animal ?
  • Réponse du 06/10/2022
    • de TELLIER Céline
    Les refuges m’ont fait part des difficultés rencontrées à la suite de la crise sanitaire. En effet, alors que l’accueil des animaux se poursuivait, les rentrées financières se sont amoindries, notamment en raison de l’annulation d’événements caritatifs. C’est la raison pour laquelle, dès 2020, j’ai mis en place des forfaits de soutien aux refuges pour un montant total de 4 500 euros par refuge. Ces subventions aident ceux-ci dans leurs activités quotidiennes comme les soins vétérinaires ou l’achat d’alimentation pour animaux.

    En 2021, j’ai également lancé un appel à projets pour les soutenir d’une manière plus significative avec une enveloppe totale de 350 000 euros. L’objectif de cet appel était notamment de soutenir les refuges dans l’accroissement de leur capacité d’accueil ou l’aménagement d’infrastructures favorisant le bien-être des animaux.

    Fin décembre 2021, une autre subvention d’un montant total de 741 793,29 euros a été octroyée à 33 porteurs de projets, dont des communes, CPAS, associations et refuges, pour faciliter l’accès et le soin aux animaux des publics fragilisés. Ce projet, qui me tient particulièrement à cœur, fait d’ailleurs partie d’un volet du Plan wallon de lutte contre la pauvreté.

    Au-delà du soutien indispensable pour aider les refuges à accueillir les animaux, la sensibilisation et la lutte contre les achats impulsifs restent bien sûr nécessaires pour agir en amont de la problématique.

    Ainsi, la mise en application du permis de détention d’un animal constitue un levier important pour éviter des achats impulsifs et donc les abandons.

    Par ailleurs, en bonne collaboration avec l’administration et le Conseil wallon du Bien-être des animaux, nous avons préparé une campagne de sensibilisation sur les questions à se poser avant d’accueillir un animal. À cet égard, une campagne d’affichage sur les TEC vient de commencer dans toutes la Wallonie. Des informations complémentaires sont également disponibles dans une brochure diffusée aux établissements agréés et aux communes, et une page spécifique sur le portail du bien-être animal y est également dédiée.

    Je suis convaincue que le soutien des refuges, combiné à la lutte contre les achats impulsifs, nous permettra de mieux lutter contre ces abandons, et donc la saturation des refuges.