/

Les mesures nécessaires à la prévention des feux "zombie"

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 16 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 20/09/2022
    • de BELLOT François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La sécheresse de cet été nous a rappelé les risques et les conséquences dévastatrices des incendies.

    Différents types de feux peuvent ainsi survenir sur notre territoire et il en est un plus compliqué à repérer et à prévenir, je veux parler du feu « zombie » ou feu « de tourbe ».

    Lorsqu'un incendie détruit les arbres et la végétation en surface et que le feu est ensuite éteint, il se peut que celui-ci se poursuive sous terre là où se trouve du charbon fossilisé issu de la décomposition de débris végétaux.

    Dans des conditions de faible humidité, ce feu peut ainsi couver durant plusieurs mois, à entre quelques dizaines de centimètres et à plusieurs dizaines de mètres sous terre. Il se nourrit de tourbe qui, devenue sèche, est un excellent combustible et d'oxygène présent dans la lignite.

    Cette combustion sans flamme peut alors voir ses braises remonter à la surface et un feu peut dès lors reprendre spontanément plusieurs kilomètres plus loin à la faveur d'un couvert végétal sec.

    Quelles mesures nécessaires à la prévention des feux « zombie » Madame la Ministre a-t-elle déjà prises ?

    Sur quelle action préventive dans la lutte contre ce type de feux travaille-t-elle, particulièrement dans le contexte de grande sécheresse actuel ?

    Pour surveiller la survenance des feux de tourbe, a-t-elle établi un impératif de relevés ponctuels des sols après un incendie ?

    A-t-elle mis en place des formations spécifiques pour les intervenants en forêt afin de leur permettre d'identifier plus facilement ces feux ?

    Afin de localiser les zones à risque, travaille-t-elle à établir une cartographie des sous-sols contenant de la tourbe à suffisance pouvant favoriser la survenance de feux « zombie » ?
  • Réponse du 06/10/2022
    • de TELLIER Céline
    Dans le domaine des feux de tourbe, la principale mesure concerne la surveillance. Les forestiers du Département de la nature et des forêts (DNF) mènent une surveillance accrue particulièrement en période de sècheresse et après les incendies pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de reprises de feu.

    Plusieurs mesures de prévention ont déjà été prises :
    - l’information et la sensibilisation à l’égard de l’ensemble des usagers de la forêt concernant le risque d’incendie ;
    - en période de sécheresse, les affichages préventifs sont renforcés ainsi que les tournées de surveillance des gardes forestiers. Celles-ci sont orientées vers les zones les plus fréquentées par le public ou estimées les plus à risque ;
    - le DNF est particulièrement vigilant dans les zones tourbeuses comme les Hautes-Fagnes. Lorsqu’un feu s’y déclare, la surveillance post-incendie y est assurée sur le long terme ;
    - dans un contexte de grande sécheresse, comme nous l’avons connu ces derniers mois, il est possible de limiter ou d’interdire la circulation du public dans les zones tourbeuses comme partout en forêt. Les Hautes-Fagnes disposent de leur propre dispositif de fermeture en cas de risque accru, matérialisé par un fanion rouge.

    Je souhaite rappeler ici que mes compétences et celles de mon administration concernent notamment la prévention, la surveillance, l’entretien, la communication ou encore la restriction éventuelle des accès. Le DNF intervient également en soutien par le guidage des pompiers, l’ouverture des barrières, le dégagement de chemins, l’éloignement du public, et cetera. Le DNF ne dispose donc pas de compétence particulière en matière de typologie des feux, tout au plus des notions de base. L’expertise dans ce domaine relève de celle des services d’incendie, seuls habilités à mettre en place des stratégies de lutte contre les incendies, adaptées au milieu et aux circonstances météorologiques.

    Pour terminer, je mentionnerai que le DNF devrait acquérir rapidement une expertise supplémentaire dans le domaine de la prévention des incendies au contact, entre autres, de ses homologues français. Le développement d’un support cartographique pourrait être envisagé dans ce cadre.