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La prolifération de ratons laveurs dans certaines communes wallonnes

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 17 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/09/2022
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le raton laveur s'est établi en Wallonie et cause de nombreux soucis dans notre Région. Certaines communes rapportent l'embarras vécu par ses habitants à cause de cette cohabitation. Ils vident les poubelles, détruisent les jardins et entrent parfois dans les maisons et peuvent s'en prendre aux animaux domestiques. Outre ces nuisances pour l'homme, la présence du raton laveur a un impact non négligeable sur l'équilibre des écosystèmes.

    Le raton laveur n'a pas de prédateur naturel et se reproduit donc à grande vitesse.

    Au vu des désagréments occasionnés, certaines communes mettent en place des plans pour les éradiquer. C'est le cas notamment de la Commune d'Yvoir.

    L'action du DNF se limite à protéger autant que possible les autres espèces animales menacées par le raton laveur.

    Au regard de la situation actuelle, Madame la Ministre compte-t-elle prendre des dispositions supplémentaires en vue de réduire la population de ratons laveurs ?

    Quelles sont les directives données au DNF en la matière ? Où en est l'étude des zones prioritaires ?
  • Réponse du 28/10/2022
    • de TELLIER Céline
    Le raton laveur est un carnivore opportuniste qui s’adapte à de très nombreux habitats naturels, mais également aux milieux urbanisés où il peut atteindre des densités très élevées. Ses capacités cognitives et reproductives font de ce mammifère une espèce exotique et envahissante particulièrement difficile à gérer.

    Observé pour la première fois en 1986, le raton laveur s’est propagé à partir de la frontière allemande et luxembourgeoise. Son expansion s’est fortement accélérée depuis les années 2010, avec aujourd’hui des densités d’observation particulièrement élevées au sud de la Wallonie (notamment dans le massif ardennais et en Gaume). Les densités en zone atlantique semblent pour l’heure beaucoup plus faibles, mais devraient augmenter dans un futur proche. Ainsi, l’éradication du raton laveur à l’échelle de la Wallonie ne peut plus être raisonnablement envisagée au vu des fortes densités observées sur le terrain, en ce compris au niveau des zones frontalières qui agissent comme autant de populations sources.

    Puisque l’éradication n’est pas un objectif réaliste, il y a lieu de réguler l’espèce afin de limiter ses dégâts. Ainsi et au vu de la situation actuelle alarmante, j’ai demandé à mes services de réaliser une identification des zones prioritaires d’intervention, tenant compte de la présence d’espèces sensibles, ainsi que la réalisation d’un plan de lutte détaillé. Ce plan pourra s’appuyer sur le test de lutte pilote qui a été mené en zone de la peste porcine africaine durant les années passées.

    Le raton laveur étant une espèce de la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union au sens du règlement européen 1143/2014, sa détention, son transport et son commerce sont déjà actuellement interdits.

    De plus, un arrêté du Gouvernement wallon sur les espèces exotiques envahissantes adopté ce jeudi 15 septembre va permettre l’opérationnalisation d’un plan de lutte et la délivrance d’agréments pour permettre à des opérateurs d’intervenir chez les particuliers en cas de nuisance.