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Les actions du Gouvernement face aux impacts environnementaux induits par le numérique

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 30 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/09/2022
    • de HARDY Maxime
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Câbles sous-marins pour relier les continents, mines de lithium pour faire fonctionner nos smartphones, data centers, et cetera : les infrastructures liées au numérique induisent une utilisation de ressources et une pollution directe, qui n'est pas négligeable. La Wallonie possède sur son territoire plusieurs de ces infrastructures, notamment 5 data centers gérés par Google qui sont de grands consommateurs d'eau, indispensable aux systèmes de refroidissement. Selon certaines estimations, un data center de 10 000m2 consommerait autant d'énergie qu'une ville de la taille de Verviers.

    Par ailleurs, les quantités de données échangées ne cessent d'augmenter et cela induit des consommations de matières premières polluantes ou une consommation énergétique particulièrement élevée.

    Si je suis convaincu des potentialités économiques du développement du numérique dans notre région, celui-ci ne doit pas se faire au détriment de la société et de l'environnement.

    Existe-t-il un cadastre des pollutions induites par le numérique en Wallonie ? Pourrait-il être un outil afin d'évaluer les impacts du numérique sur l'environnement ?

    Quelles sont les actions que le Gouvernement met, ou pourrait à l'avenir mettre en place, afin de limiter cette pollution, tout en assurant la connectivité de notre région ?
  • Réponse du 28/10/2022
    • de TELLIER Céline
    Le développement du numérique nécessite en effet la plus grande attention quant à ses impacts éventuels sur l’environnement, sa consommation d’énergie et de ressources et ses émissions de gaz à effet de serre.

    Il n’existe pas de cadastre complet des pollutions induites par le numérique en Wallonie, notamment parce que les impacts n’ont pas uniquement lieu sur notre territoire (extraction des matières premières, production des appareils à l’étranger).

    Néanmoins, conscient des impacts, le Gouvernement wallon a mandaté l’Agence du Numérique, via son Ministre de tutelle, afin de réaliser une étude sur les impacts environnementaux du numérique. Le Gouvernement wallon en a pris acte le 21 décembre 2021. Ce rapport relève notamment l’impact important du numérique sur le climat, puisqu’il représente 2 à 4 % des émissions.

    Dans le cadre du déploiement de la 5G, un groupe d’experts a également été mis en place par le Gouvernement wallon. Celui-ci conclut notamment que, si la technologie 5G est plus économe que la 4G, en termes de consommation électrique absolue, les gains permis par la 5G se trouveraient annulés dans les prochaines années, vu la croissance soutenue de la consommation de données mobiles, ce qui représente un challenge pour les engagements climatiques pris par la Région wallonne.

    Dans une perspective à long terme, le Gouvernement est donc conscient qu’il est nécessaire de prendre des mesures pour encadrer le développement du numérique, maximiser son impact positif sur l’environnement et minimiser son impact négatif. Aussi, a-t-il pris certaines dispositions :
    - le Ministre du Numérique a été chargé, d’ici décembre 2022, de confier à l’Agence du Numérique une mission d’observation des impacts des technologies numériques sur le climat, l’environnement et la biodiversité. L’Agence devra notamment réaliser une étude annuelle documentant les impacts des pratiques du numérique en lien avec les questions environnementales, formuler des recommandations à destination du Gouvernement wallon, et établir un cadre facilitateur en vue de la collecte de données territoriales visant à enrichir les études à partir de 2023 ;
    - le Ministre du Climat et de l’Énergie va mettre en œuvre une campagne de sensibilisation des citoyennes et citoyens à l’impact (positif et négatif) énergétique et climatique du numérique ;
    - le Ministre-Président a mis en place une « task force » composée de représentants du Gouvernement et des opérateurs de téléphonie mobile, dont la mission est de rédiger une charte reprenant des engagements sur les volets suivants :
    1. L’importance des Investissements de connectivité dans les zones rurales ;
    2. Les mesures des opérateurs pour limiter leur consommation énergétique ;
    3. La politique de décarbonation des opérateurs à l’horizon 2050 ;
    4. La mutualisation des infrastructures et l’interopérabilité.

    En ce qui me concerne, j’examine avec l’ISSeP la possibilité de proposer un protocole d’étude longitudinale des impacts des champs électromagnétiques sur la santé et la biodiversité.