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Le manque de personnel dans les établissements accueillant des personnes en situation de handicap

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 26 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 21/09/2022
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Nous avons une volonté affirmée de faire de notre société, une société inclusive. Et pourtant, bien que la volonté politique soit présente, il semble que des acteurs du terrain soient quant à eux difficilement en mesure d'assumer leurs missions quotidiennes. En effet, nous pouvions récemment prendre connaissance de l'alarme lancée par la Directrice de l'Irsa, l'Institut Royal pour Sourds et Aveugles, qui peine à trouver des éducateurs, du personnel médical et des enseignants pour son centre d'Uccle. Le monde du grand handicap n'attire pas grand monde comme le souligne la Directrice, bien que, cette fonction soit enrichissante tant émotionnellement qu'humainement.

    Madame la Ministre a-t-elle été sensibilisée à pareilles situations en Wallonie ?
    Le cas échéant, quelles sont les difficultés rencontrées ?

    Un programme d'aides spécifiques est-il à ce jour envisagé ?

    La question étant transversale, comment est-elle abordée avec ses homologues en charge de l'enseignement obligatoire, de l'enseignement supérieur et de l'égalité des chances en Fédération Wallonie-Bruxelles ?
  • Réponse du 20/12/2022
    • de MORREALE Christie
    En ce qui concerne le secteur de l’accueil et de l’hébergement des personnes en situation de handicap en Wallonie, des inquiétudes remontent effectivement du terrain et en particulier pour certaines fonctions.

    Les raisons sont probablement multiples. En effet, la gestion de la crise Covid a été très éprouvante et a généré des remises en question par rapport à l’orientation professionnelle de certains membres du personnel des services.

    Par ailleurs, d’autres secteurs sont plus attractifs en termes de salaires pour certains profils de fonctions ; des services font donc parfois face à des départs de leur personnel vers des secteurs « plus attractifs ».

    En outre, il semblerait que le travail dans le secteur est souvent ressenti comme plus lourd que par le passé eu égard, d’une part, aux situations de handicap de plus en plus complexes et d’autre part, à la responsabilité qui semble peser davantage sur les services eux-mêmes compte tenu du désinvestissement constaté de plus en plus de familles dans la situation de leur proche en situation de handicap.

    Le métier est aujourd’hui vécu par nombre de professionnels comme plus pénible qu’auparavant ; les burnout liés au Covid ont conduit une série de personnes à réorienter leur carrière. Le secteur semble ne pas suffisamment attirer les jeunes travailleurs qui lui préfèrent d’autres opportunités professionnelles.

    Sensible à cet état de fait, et ainsi que l’honorable membre le sait, j’ai dégagé des moyens considérables dans le cadre de l’accord non-marchand 2021-2024 (100 millions d’euros en 2021, 150 millions d’euros en 2022, 200 millions d’euros en 2023 et 260 millions d’euros à partir de 2024).

    J’ai souhaité baliser un certain nombre de mesures visant à rencontrer, du moins en partie les problématiques que l’honorable membre évoque, en l’occurrence revaloriser le personnel et améliorer leurs conditions de travail notamment en allégeant la charge de travail par des engagements complémentaires.

    Cela permettra également de susciter de nouvelles vocations notamment chez les jeunes.

    Pour le secteur de l’accueil, de l’hébergement et de l’aide en milieu de vie l’enveloppe budgétaire s’élève à environ 30 millions d’euros.

    Le FOREm organise par ailleurs, via notamment son site Internet, de la promotion pour les métiers relevant des secteurs de la santé et de l’action sociale. À titre d’exemple, un lien vers l’emploi d’éducateur spécialisé https://jeunes.leforem.be/diplome-d-educateur.

    Que l’honorable membre soit assuré que je resterai attentive à cette situation. Depuis le début de la législature, les fédérations patronales du secteur sont rencontrées régulièrement en mon Cabinet afin d’échanger concernant les difficultés qu’elles rencontrent et les informer concernant l’évolution de la politique du handicap.