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Le soutien aux magasins de vrac et bios en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 41 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 21/09/2022
    • de BELLOT François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    3,5 millions ont déjà été dégagés par le Gouvernement wallon en faveur des acteurs de l'alimentation durable et du circuit court, ce qui est une bonne initiative.

    Toutefois, force est de constater que malgré une certaine effervescence au sein de la population durant la pandémie, les magasins de vrac éprouvent de plus en plus de difficultés à subsister et ferment les uns après les autres, en raison notamment de la crise économique, et par conséquent, de la diminution du pouvoir d'achat.

    Une autre raison de l'essoufflement de ce nouveau genre de commerce est bien souvent la distance à parcourir entre les villages et la ville, les ménages se tournant par facilité et par souci d'économie de carburant vers des supermarchés, dans le but de globaliser leurs approvisionnements.

    Madame la Ministre a-t-elle prévu des aides à l'installation de commerces en vrac, bio, favorisant le circuit court au cœur des villages, ou bien des aides pour proposer un système de vente itinérant dans les villages?

    Afin que les personnes désireuses de consommer différemment puissent trouver un service à proximité sans devoir faire des kilomètres?

    Étudie-t-elle la possibilité de créer des PPP en travaillant avec les maisons de repos, les crèches, les écoles, les CPAS, pour la commande des produits nécessaires à la confection des repas? Ce qui assurera une survie de ces magasins à moyen ou long terme.

    Au niveau communication, une subvention vient d'être octroyée par le Gouvernement wallon à une ASBL afin de promouvoir le vrac. Sur base de quels critères a-t-elle choisi cette ASBL plutôt qu'une autre ?

    A-t-elle procédé à un appel public pour choisir un organisme et cette ASBL ?

    Comment cette campagne de communication sera-t-elle réalisée ?

    Visera-t-elle un public diffus ou bien sera-t-elle orientée par catégorie d'âges, par profil, par secteur ?

    Le but étant soit de refidéliser la population, de lui faire découvrir, ou de la réconcilier avec ce type de vente.
  • Réponse du 02/11/2022
    • de TELLIER Céline
    Comme l’honorable membre le mentionne, le Gouvernement wallon a dégagé depuis plusieurs années des moyens financiers pour soutenir la nécessaire transition de l’alimentation vers un système alimentaire durable. En effet, conscient de la nécessité de doter la Wallonie d’un système alimentaire solide et résilient, capable de fournir aux citoyens des denrées alimentaires de qualité, en suffisance, produites dans le respect des écosystèmes et à un prix juste tant pour les consommateurs que pour les producteurs, le Gouvernement wallon a souhaité donner les moyens aux circuits courts de se développer et de rapprocher géographiquement le producteur du consommateur via la relocalisation alimentaire et la création d’emplois non délocalisables.

    Or, les crises se suivent et ne se ressemblent pas. Si la crise du Covid-19 a bouleversé les comportements de consommation des Wallons, qui se sont tournés massivement vers les commerces de proximité pour s’approvisionner en nourriture produite près de chez eux et en produits de qualité et diversifiés, les conséquences du conflit en Ukraine et la crise énergétique qui y est liée touchent durement les secteurs du circuit court et du commerce en vrac. Cette crise du pouvoir d’achat nécessite un soutien indispensable au secteur du vrac, aux produits locaux et bio.

    C’est pourquoi j’ai décidé de 2 mesures de soutien aux circuits courts, dont une, en collaboration avec la Ministre de l’Économie sociale, Christie Morreale. Un montant de 3,5 millions d’euros vient d’être dégagé pour les acteurs de l’alimentation durable et du circuit court afin de soutenir toute la chaîne qui gravite autour des commerces de vrac et de circuits courts : producteurs locaux, maraîchers, petits transformateurs, sous-traitants, artisans, etc. Les actions portent sur la mise en place de mécanismes de soutien et de pérennisation de l’achat dans les points de vente du circuit court et sur le soutien aux acteurs de l’alimentation durable et du circuit court via un financement de projets d’investissement et de développement d’activités de sociétés d’économie sociale. Sont visés par ce soutien, les produits issus du bio, du vrac et du circuit court avec comme objectif de maintenir les acteurs en place et de les soutenir dans la mise en place et la promotion de mécanisme d’abonnement, livraison, adaptation de l’offre aux changements de comportement du consommateur en cette période de crise économique.

    La seconde mesure s’adresse plus spécifiquement aux commerces de vrac pour promouvoir une consommation durable, locale et zéro déchet. Une subvention de 200 000 euros a été octroyée à l’ASBL ConsomAction, ASBL représentant et fédérant les commerces de vrac en Région wallonne et bruxelloise. L’objectif de ce soutien est de fédérer et de représenter les acteurs du vrac wallons, afin d’assurer leur présence et leur développement sur le territoire. À l’inverse du bio et des circuits courts, jusqu’à présent les acteurs du vrac n’étaient pas fédérés et leurs besoins spécifiques (qui ne sont pas liés qu’à de l’alimentaire) n’étaient peu ou pas relayés. En complément, un budget de 150 000 euros a été mobilisé pour réaliser des actions de sensibilisation auprès du grand public. Cette sensibilisation sera réalisée par un prestataire externe via un marché public.

    Par ailleurs, comme il le mentionne, ce type de commerce peut souffrir également de contraintes telles que la distance à parcourir pour les atteindre. Un dispositif multiservice tel qu’un tiers lieu est une réponse souple et modulable afin de rencontrer au mieux les besoins des populations rurales : besoins de services de proximité, de services adaptés, notamment en matière d’approvisionnement en denrées alimentaires, de nouvelles dynamiques.

    Ceci constitue précisément l’objet de l’appel à projets « Tiers lieux ruraux » que je viens de lancer avec mon collègue Philippe Henry, Ministre de la Mobilité. Il a pour objectif de multiplier et/ou renforcer des lieux de centralité attractifs et pourvoyeurs de services en zone rurale. Il s’agit de créer de nouvelles opportunités de développement de l’économie résidentielle dans les campagnes et dans les petites villes wallonnes.

    Tous ces dispositifs viennent compléter d’autres initiatives prises précédemment, notamment l’appel à projets lancé en 2020 visant à « soutenir la relocalisation de l’alimentation en Wallonie” et trois nouveaux appels à projets complémentaires, visant le soutien à la structuration et au développement de quatre filières émergentes : les fruits, les légumes, les céréales et les protéines végétales.

    Comme il peut le constater, différentes actions sont en cours pour soutenir la transition du système alimentaire, et ce, à tous les maillons de la chaîne, le soutien au circuit court, vrac et bio lancé en juillet était une réponse rapide préparée en collaboration avec les acteurs des circuits courts qui identifiaient déjà combien la crise énergétique que nous vivons actuellement risquait d’être impactantes pour ce secteur en plein essor.

    En tant que Ministre du développement durable et avec l’ensemble de mes collègues du Gouvernement wallon, je resterai attentive à l’évolution de cette question et aux initiatives à mettre en œuvre pour améliorer l’accès à l’alimentation durable pour tous tout en soutenant le secteur du circuit court, du bio et du vrac, en prise avec une phase critique de sa croissance.