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Les revêtements routiers antibruit destinés à la diminution des nuisances sonores sur les voiries régionales

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 54 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 22/09/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Notre environnement est largement impacté par le bruit dégagé par la circulation automobile. Cette empreinte sonore est le fait des moteurs, mais aussi des nuisances sonores qui émanent du roulement des pneumatiques et qui gênent assez fortement les personnes qui résident à proximité des routes et des autoroutes plus particulièrement.

    Jusqu'ici, les pouvoirs publics dressaient des murs antibruit pour protéger les populations de ces nuisances.

    Depuis l'année dernière, un projet pilote est mené sur le ring d'Anvers. Il est prévu que l'Agentschap Wegen en Verkeer (AWV) imprime des rainures longitudinales directement sur le revêtement. Les travaux s'inscrivent dans le cadre d'une étude qui porte sur l'utilisation de ce qu'on appelle la « Next Generation Concrete Surface » (NGCS), c'est-à-dire d'un béton fonctionnalisé à faible niveau de bruit.

    Cela contribue à réduire les frottements des pneumatiques à la surface et donc les bruits de roulement. La NGCS, qui est déjà largement utilisée en Allemagne, présente des avantages évidents par rapport aux murs antibruit, car la réduction peut se faire à la source. Selon, l'AWV, on peut s'attendre à une réduction de trois à quatre décibels.

    Le Centre de recherches routières a-t-il étudié ce nouveau dispositif ?
    Le cas échéant, que ressort-il de cette recherche ?

    La Wallonie envisage-t-elle de mener des projets pilotes identiques sur son territoire ?

    Monsieur le Ministre a-t-il discuté de la problématique avec son homologue flamande ?
    Si oui, qu'est-il ressorti des discussions ?
    Sinon, envisage-t-il de le faire ?

    Sur quelles autres pistes travaille-t-il afin de réduire les nuisances sonores des routes et des autoroutes wallonnes ?
  • Réponse du 08/11/2022
    • de HENRY Philippe
    La Wallonie a des contacts réguliers avec ses homologues flamands, bruxellois et européens entre autres, au sein de la conférence européenne des directeurs des routes.

    Le Centre de recherches routières (CRR) a quant à lui, a bien participé au projet flamand GHRANTE (2018-2022), qui étudie ce qu’on appelle la Next Generation Cement Concrete Surface (NGCS) dont l'objectif est de fournir un revêtement routier en béton, durable, avec une texture durable et peu bruyante.

    Les conclusions de cette recherche ne sont pas encore disponibles, car le rapport final du projet GHRANTE n’est, à ce jour, pas encore approuvé.

    Quant au Service public de Wallonie, il envisage plusieurs pistes afin de réduire le bruit à la source soit par l’utilisation de surfaces moins bruyantes ou par l’amélioration du frottement des pneus. Des tests sur des revêtements moins bruyants sont par ailleurs en cours de réalisation sur le district autoroutier d’Awans.

    Actuellement, la Wallonie procède également, avec le Centre de recherches routières (CRR) à une cartographie des revêtements routiers afin de déterminer quels sont les revêtements les plus bruyants, et ce, suivant la méthode Close ProXimity (CPX).

    Cette méthode CPX est une méthode où le bruit pneu-revêtement est mesuré à l’aide de microphones placés près du pneu d’une roue qui roule sur un revêtement. Le but principal de la méthode CPX est d’évaluer tant la qualité acoustique que l’homogénéité d’un revêtement routier sur un trajet déterminé.

    Outre les revêtements et la qualité de celui-ci, le contrôle et l’amélioration des joints de dilation ainsi que l’utilisation de diffracteurs sont des pistes qui sont à l’étude, tout comme la diminution de la vitesse qui est une piste souvent utilisée en France lors de la traversée de zone plus urbanisée.

    Les diffracteurs sont une invention récente qui peut contribuer à réduire l’exposition des habitations situées à proximité d’axes routiers. Ils consistent en une série de fentes étroites de profondeurs variées, disposées parallèlement à l’axe de la route. Le bruit de la circulation qui se propage par le sol et passe sur le diffracteur en direction des maisons voisines fait vibrer l’air dans les fentes comme s’il s’agissait de longs tuyaux d’orgue plats. Les différentes fentes vibrent à des longueurs d’onde différentes et forment à leur tour des sources de bruit secondaires, dont le bruit dévie vers le haut le bruit excessif de la circulation. Il en résulte une réduction de l’exposition au bruit de la circulation au niveau des habitations.

    L’ensemble de ces dispositifs sont à l’étude au sein de la Direction des études environnementales et paysagères du Service public de Wallonie Mobilité et Infrastructures.