/

L’éco-construction

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 20 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/09/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Quand il s'agit de faire des économies d'énergie dans le bâtiment, que ce soit pour la rénovation comme la construction, on envisage encore trop rarement la piste du choix des matériaux. L'éco-construction a le mérite d'avoir son propre cluster et son propre centre de compétences en Wallonie, mais est-ce suffisant ?

    Bien qu'inscrite dans la Déclaration de politique régionale, le secteur pointe régulièrement l'absence d'impulsion politique même si une amélioration est observable.

    En sa qualité de Ministre du Logement, Monsieur le Ministre a-t-il des statistiques mettant en lumière le recours à l'éco-construction par rapport aux techniques que l'on pourrait qualifier de traditionnelles ?

    Qu'en est-il dans le logement public aujourd'hui ?

    Fait-on appel aux techniques d'éco-construction dans les chantiers de rénovation et de construction ?

    Ces projets bénéficient-ils de suppléments de subventions à l'image des surprimes offertes aux particuliers ?

    Comment va-t-il inciter les acteurs locaux, communes et sociétés de logement, à intensifier le recours à l'éco-construction ?
  • Réponse du 26/10/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    En réponse à la question écrite de l’honorable membre, il est porté à sa connaissance les éléments suivants :

    La Société wallonne du Logement (SWL) soutient déjà depuis quelques années le développement de l’écoconstruction et du recours aux matériaux bio et géosourcés pour ce qui concerne le logement d’utilité publique. Au cours des 10 dernières années, elle a en effet développé une culture de l’écoconstruction au travers de différentes publications à l’attention des SLSP. Plus récemment, elle s’est également pourvue d’un service en grande partie destiné à promouvoir les innovations écoresponsables en matière de construction et de rénovation.

    Cette maturité volontairement tournée vers le développement durable a permis au cours de cette législature d’apporter un bon qualitatif en matière d’écoresponsabilité dans les différents programmes de rénovation et de création de logements qui ont été lancés.

    Le premier exemple de cette transition environnementale s’est matérialisé au travers du plan de rénovation 2020-2024. Les modalités de mise en œuvre de ce plan sont en lien direct avec les objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050 et de transition écologique de l’ensemble du bâti wallon. L’éligibilité des opérations a été soumise à la réalisation par opération d’une étude technico-financière des possibilités de mises en œuvre durables dans les travaux (par exemple : l’emploi de matériaux biosourcés, assemblages mécaniques, mises en œuvre sèches …). Quoique le recours aux matériaux biosourcés n’est pas rendu obligatoire dans ce plan, la réflexion à tenir sur le sujet lors du montage des opérations, a permis de sensibiliser les SLSP à cette démarche et à initier une prise en compte systématique de la dimension environnementale dans les projets de travaux.

    Les deux programmes de création de logements lancés depuis le début de la législature s’inscrivent également pleinement dans cette dynamique d’écoresponsabilité.

    Le premier programme visant la création de 215 logements comportait des critères d’éligibilité et de sélection clairement orientés dans le sens d‘une démarche durable. Parmi ces critères figurait le recours aux matériaux biosourcés.

    Sur l’ensemble des projets retenus, tous ont recours aux matériaux biosourcés dans une proportion de minimum 3 % du prix de revient.

    Le second visant la création de 800 nouveaux logements s’articule autour de la démarche de Haute Qualité Environnementale. Toutes les opérations qui seront sélectionnées devront rencontrer des objectifs de bioconstruction et de géoconstruction.

    Parallèlement à ces programmes, j’ai révisé en profondeur l’ensemble des AGW de financement du logement public. Cette révision a été l’occasion de rehausser considérablement les montants de subside, mais également de créer des incitants environnementaux, dont l’octroi d’une subvention de 5 000 euros par logement si le recours aux matériaux bio(géo)sourcés représente au minimum 30 % du prix de construction.

    Enfin, face au contexte inflationniste actuel et aux enjeux sociaux et environnementaux, il me semble plus que jamais indispensable d’activer toutes les filières innovantes susceptibles d’apporter une réponse au droit au logement décent et abordable.

    À cette fin, la voie de la construction durable intégrant la dimension biosourcée me parait de plus en plus devenir une approche incontournable pour les futurs programmes de construction et de rénovation du logement public.