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L'adaptation des pratiques agricoles à la lutte contre la sécheresse

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 33 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/09/2022
    • de DUPONT Jori
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Lors des auditions "la stratégie intégrale sécheresse" du 22 septembre 2022 en Commission de l'environnement, Madame Aurore Degré a pu attirer notre attention sur l'urgence de repenser les méthodes d'agriculture en fonction des enjeux que nous posent les changements climatiques.

    Elle nous a informés qu'en Flandre, par exemple, la culture en ligne interbutte des pommes des terres était obligatoire.

    Qu'en est-il en Wallonie ?

    Quelle part de la culture des pommes de terre se fait-elle sous cette forme ?

    Monsieur le Ministre compte-t-il prendre des mesures pour étendre cette pratique ainsi que d'autres pratiques agricoles visant à une meilleure rétention de l'eau ?
  • Réponse du 19/10/2022
    • de BORSUS Willy
    Les équipements de cloisonnement « interbutte » dont il est question sont des solutions initialement mises en place pour lutter contre l’érosion des sols, des produits sanitaires et engrais lors d’épisodes pluvieux. Ces solutions maintiennent l’eau où elle tombe. Par conséquent, l’humidité au sol de ces parcelles est plus homogène et mieux répartie, ce qui permet donc indirectement de lutter contre la sécheresse. Selon le Centre Pilote de la pomme de terre – Fiwap ASBL – la moitié des surfaces wallonnes seraient cloisonnées. La Fiwap est, en effet, très active dans la promotion de cette technique en mettant notamment à disposition de l’ensemble des producteurs wallons, moyennant une contribution modique, cet équipement à tester dans leurs parcelles.

    Une seconde réponse à cette problématique passe par la recherche variétale et, notamment, par la convention signée en 2018 et portée par le CRAW, la Fiwap et Biowallonie « Pomme de terre robuste bio ». Une pomme de terre robuste, c’est une pomme de terre qui peut garantir un rendement suffisant et de qualité, en conditions peu favorables. Elle peut également résister à la sécheresse tout en garantissant un rendement suffisant aux producteurs. Ainsi, depuis 2018, de nombreux essais variétaux ont permis d’identifier 34 variétés répondant en tout ou partie aux différents critères repris dans la convention.

    Enfin, selon une première recherche bibliographique réalisée par la Fiwap, d’autres pistes sont testées dans les pays voisins : l’incorporation dans la couche superficielle du sol de granules polymère rétenteur d’eau, le paillage pour limiter l’évaporation ou encore différentes techniques de drainage.

    Des mesures relatives à la gestion du travail du sol en vue de réduire le risque de dégradation et d’érosion des sols et tenant compte de la déclivité liée aux cultures sur butte sont prévues par les bonnes conditions agricoles et environnementales proposées par la PAC 23-27, selon le niveau de sensibilité à l’érosion de la parcelle (élevée, très élevée ou extrême)

    À côté de cette spécificité des pommes de terre, des subventions sont octroyées à des producteurs qui souhaitent expérimenter de nouvelles pratiques culturales liées aux changements climatiques. Il s’agit des essais démonstratifs et des centres de recherche et d’expérimentation, dont les thèmes d’expérimentation peuvent donner lieu à des dispositifs permettant de mieux résister aux dégâts liés aux changements climatiques.