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Le soutien en faveur des chefs cuisiniers wallons

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 36 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/09/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Alors que cela peut paraître futile, le repas reste un outil de négociation et de communication, ainsi qu'un « soft power » considérable.

    Dès lors, la Wallonie se doit d'être fière de ses chefs cuisiniers, qui à travers leurs mets gastronomiques, portent fièrement notre région et représentent ainsi un atout économique de taille.

    Cependant, lorsqu'il s'agit de la gastronomie wallonne, il paraît que la situation est pour le moins décriée.

    Récemment, M. Martin Volkaerts, jeune chef belge talentueux et reconnu, a fait une sortie critique dans la presse, dénonçant le manque de soutien de la part du politique vis-à-vis des chefs wallons face à la forte augmentation des prix de l'énergie et des denrées alimentaires.

    L'on peut se poser la question du soutien politique régional vis-à-vis des chefs de restaurants. Il serait fâcheux de voir l'un des fleurons touristiques wallons s'affaiblir de la sorte.

    Face à cette situation, Monsieur le Ministre peut-il nous préciser quelles sont les politiques en place pour soutenir la restauration gastronomique en Wallonie ?

    Y a-t-il une réflexion à ce sujet ?
  • Réponse du 19/10/2022
    • de BORSUS Willy
    La gastronomie, c’est de l’art de vivre, mais c’est aussi de l’économie. Et j’ai au moins deux raisons d’y être sensible : en tant que Ministre de l’Économie et en tant que ministre de l’Agriculture.

    Certes, l’attribution des étoiles du Michelin en Belgique met en évidence des disparités régionales, du moins dans l’absolu, avec un rapport de 4 à 10 en faveur de la Flandre. Mais cette différence est assez conforme au rapport numérique entre les deux Régions, tant au niveau de l’HORECA – il y a deux fois plus de restaurants en Flandre qu’en Wallonie - qu’au niveau démographique. Cela ne signifie toutefois pas que la Wallonie soit dispensée d’évaluer les actions qu’elle déploie pour développer le secteur HORECA et singulièrement les restaurants de haut de gamme.

    J’entends d’ailleurs les attentes exprimées par le chef Martin Volkaerts : nous devons soutenir la restauration wallonne. J’avoue être particulièrement sensible, en outre, au fait que la qualité des acteurs de la restauration aille de pair avec leur recours aux produits locaux. N’oublions pas, en effet, que le développement d’une dynamique économique rurale en Wallonie constitue une dimension de notre économie régionale. Ce sont là deux objectifs qui se soutiennent mutuellement.

    Via le Plan de relance, je soutiens la relance de proximité, la création de valeur et le développement endogène de la filière agricole. Une fiche-projet vise nos restaurants. Un budget de 2,450 millions d’euros est prévu pour mettre en valeur nos chefs., via des campagnes de promotion ou encore des évènements lors de divers salons (notamment la Foire de Libramont).

    La création du réseau « Tables de terroir » de l’APAQ-W a déjà donné lieu à la labellisation de 47 établissements, et d’autres sont dans l’antichambre de la labellisation. Il s’agit là déjà d’une mesure destinée à soutenir nos restaurants, notamment dans leur rôle d’attractivité touristique.

    Concernant la restauration haut de gamme, celle-là même qui est traditionnellement parée d’étoiles, en collaboration avec mon cabinet et des représentants de la restauration de haut de gamme, l’APAQ-W travaille à la mise en place d’un réseau « Excellence de terroir ». L’objectif est de fédérer les restaurants de haut de gamme (étoilés ou reconnus par un guide de référence) qui acceptent de jouer le jeu de l’approvisionnement en produits locaux. Bien évidemment, il ne s’agit pas seulement de les fédérer. Il s’agit aussi de leur donner une plus grande visibilité et de valoriser le choix sociétal qu’ils posent au travers des produits locaux. J’espère pouvoir lancer formellement le réseau début 2023, au plus tard, avec à la clé un plan de communication destiné à mettre en lumière nos excellences de terroir.

    De plus, mon Cabinet et l’Agence sommes également en contact avec le secteur du tourisme. Le but est de mettre en place une synergie entre tous ces acteurs afin de sublimer au mieux notre gastronomie. Tout cela est en phase de réflexion et d’analyse. J’espère pouvoir en dire plus à l’honorable membre dans les semaines à venir.

    Enfin, nos chefs cuisiniers n’échappent hélas pas au contexte de hausse du prix de l’énergie et des denrées alimentaires, comme pour tout chef d’entreprise dans l’HORECA. Je me permets, à ce propos, de le renvoyer aux échanges intervenus lors de la séance de la Commission du 18 octobre 2022, dans le cadre des différentes réponses que j’ai apportées aux questions concernant la crise énergétique et la réponse que le Gouvernement a apportée afin de soutenir les secteurs impactés par celle-ci.