La précarité menstruelle
- Session : 2022-2023
- Année : 2022
- N° : 35 (2022-2023) 1
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Question écrite du 26/09/2022
- de CRUCKE Jean-Luc
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
La manière dont nous combattons les inégalités sociales reflète bel et bien la société que nous sommes et celle que nous aimerions être.
Le projet pilote de lutte contre la précarité menstruelle, qui consistait en la mise à disposition de 2,5 millions de protections hygiéniques dès le mois d'avril, va dans ce sens.
Une subvention de 440 000 euros a été consacrée à ce projet pilote en Wallonie via les trois antennes régionales des Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS) telles que Charleroi, Namur et Liège, avec le déploiement de quelques dizaines de distributeurs de serviettes hygiéniques.
Dans sa réponse du 31 août 2022 à la question écrite de Mme Mathilde Vandorpe sur le projet pilote de lutte contre la précarité menstruelle, Madame la Ministre précisait le réseau de partenaires ainsi que les détails de ce projet d'envergure.
Pourrait-elle transmettre plus d'informations quant à la progression de ce projet ?
Quels sont les lieux clés et les méthodes de distribution ?
Quelle est la situation actuelle ? Y a-t-il des obstacles ?
Comment les différents acteurs au sein du réseau mentionné travaillent-il en concertation ?
Réponse du 20/10/2022
- de MORREALE Christie
Ces projets, coordonnés par les Centres de Planning familial Sofélia de Liège, Charleroi et Namur, ont été construits sur la base d’une consultation de terrain, en collaboration avec des associations des provinces de Liège, du Hainaut et de Namur pour assurer une distribution ciblée des protections hygiéniques.
Le dernier comité d’accompagnement s’est tenu le 13 octobre dernier. La province de Namur a connu des difficultés de démarrage dans la mesure où elle n’a pu engager sa coordinatrice de projet que dans le courant du mois de juin. Dans les 3 provinces, plus de 80 ASBL partenaires issues de tous secteurs (hautes écoles, maisons de jeunes, maisons médicales, centres de planning familial, épiceries sociales, refuges, abris de jour/nuit, infirmiers de rue, services d’accompagnement des femmes victimes de violences, centrent Fedasil, soutien aux personnes prostituées …) ont rejoint le réseau et les contacts se multiplient pour élargir les partenariats.
Près de 600 000 serviettes ont été livrées et d’autres livraisons sont encore attendues. Par ailleurs, 20 distributeurs par province sont aussi disponibles et répartis sur le territoire en fonction des demandes des partenaires. Ces distributeurs permettent l’accès gratuit aux protections hygiéniques à tout moment. Pour faciliter la visibilité et l’accès aux lieux de distributions à Charleroi, ceux-ci sont répertoriés sur la carte « je suis là », disponible en version papier et en version online interactive via le CPAS de Charleroi.
La distribution se fait, dans chaque province, soit « de la main à la main » via les ASBL partenaires, ce qui permet d’avoir un échange avec la personne bénéficiaire et d’aborder notamment des questions de santé, soit de manière autonome et discrète via les distributeurs automatiques. Ces deux modes de distribution permettent de toucher un public large, en tenant compte de la sensibilité et de la pudeur de chacune.
Les commandes de protections hygiéniques sont réalisées par les porteurs de projet, pour en assurer la distribution aux ASBL partenaires au départ d’un point de collecte. Si l’ASBL ne peut se déplacer, la livraison des produits est assurée par le porteur de projet. Les protections commandées respectent bien évidemment des critères de qualité stricts. Les capacités de stockage tant des ASBL partenaires que des porteurs de projet n’étant pas infinies, les commandes et la distribution doivent impérativement s’opérer par phases. Il y a donc un échange régulier entre les partenaires afin d’évaluer les stocks disponibles.
Les 3 provinces collaborent pour réaliser des brochures d’informations et de sensibilisation sur les protections et la santé menstruelle adaptées aux besoins et spécificités des différents publics (femmes racisées et/ou d’origine étrangère, jeunes, SDF, personnes transgenres …). Elles seront disponibles en version numérique et papier.
Une nouvelle rencontre avec les trois porteurs de projets est prévue le 7 novembre prochain. Si l’évaluation positive se confirme, j’espère poursuivre le projet et l’élargir aux provinces du Luxembourg et du Brabant wallon en 2023 moyennant les moyens financiers disponibles.