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La plantation de haies

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 46 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/09/2022
    • de DUPONT Jori
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Lors des auditions « la stratégie intégrale sécheresse » du 22 septembre en Commission de l'environnement, nous avons eu l'occasion de discuter du plan de plantation de haies de Madame la Ministre.

    D'une part, pourrait-elle m'expliquer comment comptabilise-t-elle ces haies ?

    S'agit-il de chiffre et d'objectif nets ?

    Quel monitoring des haies existantes a-t-elle mis en place pour avoir également une idée du nombre de haies perdues sur la même période ?

    Combien de haies ont été perdues depuis le début de son mandat ?

    D'autre part, comment a-t-elle intégré ces plantations de haies dans une politique de gestion de l'eau ?

    Quel est le nombre de nouvelles haies plantées perpendiculairement aux flux d'eau pour augmenter la retenue d'eau ? Et quels sont ses objectifs en la matière ?
  • Réponse du 18/11/2022
    • de TELLIER Céline
    Comme l’honorable membre le sait, le programme « Yes We Plant » a comme objectif la plantation massive d’arbres et de haies.

    Afin d’identifier comment sont comptabilisées les plantations, il est d’abord nécessaire de définir ces deux termes. Nous considérons les « arbres » comme des plants destinés à présenter une silhouette bien distincte à maturité et les « haies » comme un ensemble de plants qui, du fait de leur proximité et de l’axe unidirectionnel de leur plantation, constitueront un élément linéaire du paysage dont les entités ne seront plus discernables à moyen terme. Seuls les arbres et haies en milieux ouverts sont pris en compte dans les compteurs (pas les plantations en forêt ou en lisière de celles-ci).

    Généralement, les haies sont plantées sur un, deux ou trois rangs. Nous comptabilisons les haies plantées sur plusieurs rangs de la même manière que les haies simples. Pour les haies qui nous sont renseignées en nombre de plants, nous considérons par défaut qu’un plant est disposé en moyenne tous les 50 cm, ce qui se rapproche très fortement de la réalité.

    Le compteur est divisé en deux parties :
    - les arbres et les haies déjà implantés ;
    - les arbres et les haies dont la plantation fait l’objet d’une promesse ferme (engagement d’acteurs institutionnels, demande de subvention…).

    Ces deux parties sont détaillées sur le site internet du programme « Yes We Plant ».

    Les chiffres alimentant les compteurs, qu’il s’agisse de promesses fermes ou de plantation effectivement réalisées, proviennent principalement :
    1. D’actions encadrées par le SPW (par exemple la subvention à la plantation de haies, d’alignements d’arbres ou de vergers, la Semaine de l’arbre, le subside BiodiverCité, et cetera) ;
    2. De déclarations volontaires de citoyens sur le site Yes We Plant, ou encore ;
    3. De déclarations volontaires d’acteurs plus importants, comme par exemple, la SPGE, Natagora, Natagriwal, les provinces et communes, le SPW MI, Valbiom, les Parcs naturels, Infrabel, l’AWAF, les GAL, certaines entreprises, les Contrats rivières , les mouvements de jeunesse, et cetera.

    Concernant les plants distribués lors de la Semaine de l’arbre, ils sont généralement comptabilisés dans le compteur des « arbres ». Néanmoins, les plants distribués dans le cadre de la semaine de l’arbre 2022, dont le thème est « La haie – refuge de biodiversité » ainsi que les plants de haies, provenant de pépiniéristes wallons, distribués gratuitement pour réaliser des projets d’envergure seront comptabilisés en tant que haie, selon la méthodologie citée ci-dessus.

    Le compteur de plantation est avant tout un outil de communication visant à montrer le succès du programme et inciter de nouveaux acteurs à le rejoindre. Il n’est donc pas dans ses objectifs d’être une image parfaitement scientifique de l’évolution des linéaires de haies wallonnes. D’une part parce que toutes les haies plantées ne sont pas nécessairement renseignées, et d’autre part parce que les linéaires de haies perdus du fait des sécheresses, arrachages, ou autres causes ne sont pas comptabilisés. Cependant, mes services travaillent à l’élaboration d’un cadastre des haies wallonne, mis à jour par image satellite, qui pourra rendre compte avec précision de ces questions.

    L’interaction entre les haies et l’eau est en effet importante à plusieurs égards, tant pour limiter les dégâts des inondations et des coulées boueuses que celles des sécheresses. Retenir l’eau et la faire pénétrer dans le sol est aussi important en cas de fortes pluies et de crues qu’en matière de lutte contre la sécheresse : cela permet un rechargement des nappes et de l’humidité des sols en surface dans la zone racinaire de nombreuses plantes. Les haies permettent également de protéger les parcelles du soleil et du vent, deux facteurs de dessèchement de la végétation. Dans ce cas, il n’est d’ailleurs pas nécessaire que les haies soient perpendiculaires aux pentes, mais plutôt aux vents dominants pour limiter l’évapotranspiration.

    Une mesure importante de protection des cours d’eau introduite dans le code de l’eau en 2019 et mise en œuvre à partir de l’automne 2021 consiste en l’obligation d’un couvert végétal permanent de 6 mètres de large sur toutes les terres arables qui bordent un cours d’eau. Ces bandes rivulaires constituent un milieu prioritaire et privilégié pour planter des haies et c’est la raison pour laquelle, en collaboration avec la SPGE et Natagriwal, nous avons mis en place un régime de soutien particulier et très favorable à la plantation dans ces zones. L’entièreté des frais du chantier de plantation est prise en charge et une petite indemnité est même proposée.

    Au-delà de cette mesure, la cellule GISER du SPW ARNE travaille activement à conseiller communes, agriculteurs et citoyens, afin de mettre en œuvre des dispositifs de lutte contre les inondations et coulées boueuses, dont font partie les haies. D’autre part, je subventionne également la structure d’accompagnement Natagriwal ASBL qui conseille les agriculteurs dans la mise en place de mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC), dont certaines ont pour but la lutte contre l’érosion.