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Le niveau alarmant de substances polluantes

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 49 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 30/09/2022
    • de DUPONT Jori
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le 2 mai dernier, le journal La Dernière Heure faisait état d'analyses menées auprès de citoyens issus de 28 pays d'Europe par un projet de biomonitoring auquel participent l'Université d'Anvers et le centre de recherche flamand Vito sur la contamination du sang et de l'urine des habitants par un grand nombre de polluants.

    Pourquoi aucun acteur wallon ne participe à cette étude ?

    Madame la Ministre a également entrepris plusieurs travaux de biomonitoring. Ses résultats ont-ils été globalisés dans cette étude ou d'autres études internationales ?

    Voit-elle des enseignements à tirer pour notre Région de cette étude à l'échelle européenne ?
  • Réponse du 05/01/2023
    • de TELLIER Céline
    L’initiative à laquelle l’honorable membre fait référence est le « Projet HBM4EU » (« Human Biomonitoring for Europe »). Il s’agissait d’un effort conjoint de 30 pays, de l'Agence européenne pour l'environnement et de la Commission européenne, cofinancé dans le cadre d'Horizon 2020. Ce projet visait à coordonner et à faire progresser la biosurveillance humaine en Europe en générant des preuves de l'exposition réelle des citoyens aux produits chimiques et leurs effets possibles sur la santé. Ces résultats étaient in fine destinés à soutenir l'élaboration des politiques globales par les décideurs.

    Ce projet d’une durée de 5 ans (2017-2021) était placé sous la coordination de l'Agence allemande pour l'environnement UBA (Umweltbundesamt pour « Bureau fédéral de l'environnement »). Au cours de cette période, les travaux ont été axés sur 18 substances (ou groupes de substances) auxquelles les citoyens européens étaient exposés via des produits de consommation courants, des cosmétiques, des aliments, l'air intérieur et extérieur ou d'autres influences environnementales. Cette liste comprenait, entre autres, les phtalates, les bisphénols, des retardateurs de flamme, des composés per- et polyfluorés, le cadmium et le chrome hexavalent (Chrome VI).

    Le projet est à l’heure actuelle terminé. Le rapport final est disponible en ligne. Par ailleurs, 17 des pays participants ont fourni des données qui ont alimenté un « tableau de bord » consultable par tous sur le site officiel du Projet (https://www.hbm4eu.eu/).

    Au lancement de cette première initiative européenne, seules des institutions flamandes disposant de compétences dans le domaine du biomonitoring humain s’y sont inscrites (viz. le VITO et l’Université d’Anvers).

    La Région wallonne avait alors entamé des discussions avec l’Université de Liège afin de leur accorder son soutien en vue de participer à cette initiative européenne. En effet, l’ULg était une des quelques universités wallonnes, si pas la seule à l’époque, disposant d’un profil de compétence lui permettant de participer à ce projet. Faute de pouvoir avancer 50 % sur fond propre, cela n’avait malheureusement pas abouti.

    Depuis janvier 2019, l’Institut scientifique de Service public (ISSeP) a été chargé de la mise en œuvre d’un projet de Biomonitoring Wallon, le « Projet BMH-Wal » financé dans le cadre du Plan ENVIeS. Pour ce faire, l’ISSeP n’est pas seul à la barre, mais est le coordinateur d’un Consortium comprenant des Universités (dont celle de Liège).

    C’est sur base de cette expérience reconnue que ce Consortium « Biomonitoring wallon » a pu intégrer le « Projet PARC EU », le projet européen qui s’inscrit dans le prolongement du « Projet HBM4EU ».

    Le « Projet PARC EU » (« Partnership for the Assessment of Risks from Chemicals for Europe ») est un partenariat de 7 ans (2021-2027) entre différentes institutions de recherche européennes s’inscrivant dans le cadre d'Horizon Europe. Coordonné par l’ANSES (« Agence nationale (française) de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail »), ce partenariat a pour ambition de concevoir une méthode d’évaluation des risques des substances chimiques de nouvelle génération afin de mieux protéger la santé et l’environnement (e.g. les PFAS). À ce titre, les résultats passés (et futurs) engrangés dans le cadre du « Projet BMH-Wal » ont été (ou seront) intégrés au projet européen. Ces résultats avaient été conçus dès le départ en prenant en compte des standards propres à ces différents projets européens comme, à titre d’exemple, la définition des classes d’âges.