L'augmentation du nombre d'accidents occasionnés par des véhicules électriques

• Session : 2022-2023
• Année : 2022
• N° : 36 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

• Question écrite du 03/10/2022

  • de GALANT Jacqueline
  • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
  Il y a quelques jours, l'assureur Axa a dévoilé les résultats d'une étude d'accidentologie chez les conducteurs de véhicules électriques, avec un constat frappant : ces automobilistes ont plus de risques d'être impliqués dans un accident de la route que ceux conduisant un véhicule thermique.
  
  Ce sont principalement ceux qui possèdent de puissantes voitures qui causeraient deux fois plus d'accidents. Certains conducteurs expliqueraient en effet être surpris par la nette accélération des véhicules électriques par rapport aux thermiques.
  
  Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de cette problématique ?
  
  Que compte-t-elle mener afin de sensibiliser les conducteurs de voitures électriques aux spécificités de leur véhicule ? Des formations spécifiques pour les conducteurs de voitures électriques sont-elles prévues ?

• Réponse du 25/10/2022

  • de DE BUE Valérie
  Comme l’honorable membre l’indique dans sa question, selon une étude publiée récemment par l’assureur AXA, les voitures électriques sont plus souvent impliquées dans des accidents de la route que les autres. Sur base de l'échantillon analysé de 1 285 clients, il ressort que les véhicules électriques ont un risque de 50 % de collisions en plus que les voitures à moteur à combustion.
  
  Selon AXA, la raison principale réside dans la réactivité de la voiture lorsqu’on appuie sur la pédale d’accélérateur, qui est beaucoup plus sensible dans une voiture électrique que dans une voiture à moteur à combustion. Les utilisateurs doivent s’habituer à cette spécificité qui peut se traduire par des accélérations involontaires par à-coups pour un conducteur inexpérimenté.
  
  À ce jour et vu l’étroitesse actuelle du marché, l’AWSR dispose de peu de données spécifiques concernant les statistiques d’accidents impliquant des véhicules électriques en Wallonie. Peu d’études à propos de l’influence de la motorisation électrique sur les comportements de conduite existent par ailleurs. Toutefois, le comportement de conducteurs sans expérience préalable de la conduite d’un véhicule électrique a été évalué immédiatement après la prise en main d’un véhicule électrique et 5 mois plus tard dans une étude allemande. Elle conclut sur les éléments suivants :
  - les vitesses moyennes pratiquées sont identiques entre la conduite en véhicule thermique et électrique ;
  - quand ils prennent le véhicule électrique en main, les conducteurs ont tendance à produire des accélérations et des freinages plus forts et soudains qu’avec le véhicule thermique ;
  - au contraire, après 5 mois d’expérience, les accélérations et freinages avec le véhicule électrique sont plus doux que ceux effectués en véhicule thermique.
  
  Les auteurs en concluent donc que, passé une période d’adaptation dont on ne connaît pas la durée exacte, le comportement de conduite d’un véhicule électrique s’adapte, notamment pour profiter des avantages du freinage régénératif.
  
  Pour être complet, il importe également de préciser que le caractère ultra silencieux de ces véhicules et donc peu perceptible par les piétons ou cyclistes a été un facteur d’insécurité routière pour ceux-ci favorisant la collision. Ceci a été corrigé depuis par les fabricants de véhicules en insérant un bruit de moteur à basse vitesse.
  
  En ce qui concerne la sensibilisation des utilisateurs, vu l’avènement d’une plus large mobilité électrique, l’AWSR envisage de sensibiliser les utilisateurs de véhicules électriques en 2023, notamment via les formations qu’elle propose aux entreprises ainsi qu’au travers de son site internet et ses réseaux sociaux ou encore dans les émissions Contacts.