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Les troubles du sommeil et leurs conséquences sur la santé cardiovasculaire

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 40 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 03/10/2022
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Chaque année, la dernière semaine de septembre, la Semaine du cœur, est consacrée à un facteur de risque et a pour but d'envoyer un message précis à la population belge via la presse et les réseaux sociaux. La Semaine du cœur 2022, qui s'est déroulée du 19 au 23 septembre, mettait en lumière les troubles du sommeil et leurs liens avec la santé cardiovasculaire.

    En Belgique, les maladies cardiovasculaires restent le fléau numéro un et sont responsables annuellement de plus du tiers des décès, selon la Ligue cardiologique belge. Dans 10 % des cas, ces décès frappent des sujets de moins de 65 ans. Nos comportements associés à certaines petites anomalies de notre état de santé augmentent la probabilité d'être victime d'un problème cardiovasculaire.

    Le sommeil figure aujourd'hui dans le top 10 des facteurs de risque cardiovasculaire modifiables. Et moins on dort, plus on est à risque. Moins de six heures de sommeil constituent une limite à ne pas franchir pour ne pas accroître les risques de manière exponentielle. Selon la Ligue cardiologique belge, on estime que 80 % des personnes souffrant d'apnée du sommeil, une pathologie très liée à la santé cardiovasculaire, ne sont ni diagnostiquées ni traitées. De bonnes nuits de sommeil (idéalement entre sept et neuf heures) permettent d'être en meilleure santé, rappelle encore la Ligue.

    Sur base de ce constat, il est primordial de mieux informer les Wallons sur les facteurs de risque cardiovasculaire et plus particulièrement sur l'importance d'avoir un bon sommeil afin de limiter les risques d'accidents cardiovasculaires.

    Quels sont donc justement les outils d'information actuellement utilisés par l'AViQ en vue de sensibiliser les publics à risque ?

    Un renforcement de la prévention en la matière est-il en travaux afin de sensibiliser au mieux nos concitoyens aux problèmes cardiovasculaires ?
  • Réponse du 19/10/2022
    • de MORREALE Christie
    Tout d’abord, il est important de signaler que nous ne sommes pas tous égaux face aux besoins en sommeil et que le sommeil qui convient à un individu est celui qui lui permet de « réparer » sa fatigue et de se sentir bien tout au long de la journée. Toutefois, la Ligue cardiologique belge, comme mentionné dans la question, recommande que la durée d’une bonne nuit de sommeil se situe idéalement entre 7 et 9h.

    Concernant ces troubles du sommeil, certaines personnes sont parfois victimes d’insomnie (qui correspond à un sommeil non satisfaisant, mais pas toujours à une diminution de la durée de sommeil) ou d’un autre trouble du sommeil, risquant d’impacter dangereusement la santé. Un mauvais sommeil augmente l’appétit avec un risque de prise de poids, augmente le risque d’hypertension artérielle, favorise la survenue d’un diabète de type II, favorise la survenue d’arythmies et insuffisances cardiaques, complexifie la gestion du stress durant la journée, diminue les ressources en énergie pour pouvoir avoir une activité physique régulière. Par conséquent, nous pouvons constater qu’un sommeil de mauvaise qualité affecte notre rythme circadien et impacte dangereusement notre santé.

    Selon Véronique Viot-Blanc (2010) - Viot-Blanc, V. (2010). Le manque de sommeil favorise-t-il l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires ?. , 7(1), 15–22. doi:10.1016/j.msom.2010.01.006 -, psychiatre et responsable de l’unité du sommeil à l’hôpital Lariboisière à Paris qui, dans son article, fait référence à différentes études menées dans plusieurs pays, il existerait effectivement un lien significatif entre le manque de sommeil et l’apparition de calcifications au niveau des artères coronaires, mais également entre le sommeil et l’hypertension artérielle, entre le sommeil et l’obésité ainsi qu’entre le diabète et l’inflammation.

    Au-delà du manque de sommeil, d’autres facteurs de risque cardiovasculaire peuvent être identifiés. La fréquence alarmante des maladies cardiovasculaires est également liée à l’évolution des modes de vie dans les pays industrialisés.

    En conséquence, des facteurs favorisant l’augmentation de la pression artérielle peuvent être cités tels que le surplus de sel dans l’alimentation, une consommation trop faible de fruits et de légumes, un poids excessif, une consommation élevée d’alcool et un manque d’activité physique. Nous pouvons agir sur ces facteurs pour en diminuer les conséquences pour la santé.

    C’est pourquoi, en complément aux campagnes de sensibilisation déjà menées par différents acteurs de terrain, la Région wallonne agit en activant ses leviers pour prévenir ces maladies.

    Parmi les actions et moyens déployés, il est important de mentionner l’existence du Plan wallon de promotion et de prévention de la santé (WAPPS) balisant les actions des acteurs en termes de promotion et prévention de la santé sur le territoire wallon. Ce Plan, au travers de certains de ses axes correspondants aux priorités de santé, aborde la problématique en question.

    Dans l’axe 1 :
    - la première partie traite des bonnes pratiques en matière d’alimentation et d’exercice physique ;
    - la seconde partie, avec le Plan wallon sans tabac, propose notamment des outils, des consultations avec des professionnels de santé, la diffusion d’informations à la population wallonne pour éviter de commencer ou pour arrêter de fumer.

    En outre, l’axe 2 traite de la promotion d’une bonne santé mentale et du bien-être global. Dans ce cadre, il est essentiel de mentionner qu’il existe une douzaine d’associations qui travaillent à la diminution de la consommation excessive d’alcool et de drogues. Plusieurs acteurs ont été subventionnés également pour la promotion d’une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.

    Dans l’axe 3, la thématique des maladies chroniques y est abordée et permet aux opérateurs de mener des actions en lien avec le sujet. Par ailleurs, quelques acteurs de terrain y travaillent de manière assidue.

    D’autre part, une information complète de « comment prévenir » à « comment soigner » les différentes maladies cardiovasculaires est disponible sur le site de référence wallon en matière de santé infosanté.be. Dans le cadre du développement de cet outil, des groupes de travail ont été mis en place dès 2022 pour entamer la collecte d'informations et le monitoring sur les spécificités des femmes face à ces maladies.

    Enfin, la programmation promotion de la santé y compris la prévention, étant la mise en œuvre du Plan WAPPS et prévue par le Plan de relance wallon a été approuvée par le Gouvernement wallon ce 1er septembre. De plus, elle est maintenant publiée sur le portail de l’AViQ. Il appartient dès à présent aux opérateurs d’étendre dès 2023 la portée et l’ambition de ces actions.