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La semaine "Drogues, Dépendances et Société"

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 42 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 03/10/2022
    • de HEYVAERT Laurent
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Du 26 septembre au 30 septembre se tient la semaine « Drogues, Dépendances et Société » qui rassemble plusieurs évènements phares sur le sujet et est, entre autres, l'occasion de rassembler des acteurs d'horizons très divers, de mettre en avant les pratiques les plus pertinentes et les recherches les plus récentes, et de faire évoluer de manière collective le regard que nous posons sur ces questions.

    Elle est organisée par un ensemble de services spécialisés, de fédérations et d'acteurs reconnus du secteur des drogues et des assuétudes en Belgique et à l'étranger, dont l'AViQ.

    Le discours et les approches des dépendances ont considérablement évolué depuis les années 2000. La figure caricaturale du « toxicomane injecteur » et la vision très manichéenne de la question des drogues sont obsolètes, car inopérantes, voire contre-productives.

    Il est aujourd'hui communément admis que les facteurs qui influencent nos consommations sont extrêmement nombreux et complexes, qu'ils soient d'ordre individuel ou collectif, sociaux, économiques et environnementaux.

    Madame la Ministre a-t-elle reçu un bilan de l'AViQ sur cette semaine organisée ? Quelle suite donne-t-elle à ces recommandations ?

    Comment l'AViQ a soutenu l'événement ?

    Comment a-t-elle soutenu cet événement ? Et comment l’a-t-elle préparé ?
  • Réponse du 14/11/2022
    • de MORREALE Christie
    Je confirme que l’AViQ a participé à la semaine « Drogues dépendances et société ». En effet, les deux personnes en charge des assuétudes au sein de l’AViQ ont assisté à l’événement. Nous avons reçu un rapport détaillé de leur participation, notamment à la journée des fédérations francophones belges, canadienne, française, luxembourgeoise et suisse du secteur assuétudes.

    D’après leur rapport, cette journée était riche en enseignements grâce à quatre sessions rassemblant des intervenants de différents pays et mêlant systématiquement le monde judiciaire, de la santé et du social. Toute la complexité de la thématique était prise en compte.

    Les interventions d’une grande qualité ont fait état des avancées et des blocages, qui diffèrent selon les réponses apportées d’un pays à l’autre. On a ainsi appris qu’en Suisse, les programmes de distribution de matériel d’injection fonctionnaient très bien dans les prisons. En effet, il existe en Suisse, une ordonnance de la Confédération de 2016 qui impose aux cantons de fournir des soins de santé identiques aux détenus qu’à l’extérieur de la prison. En France, en revanche, ces programmes sont bloqués pour une série de raisons alors que dans ce pays, la compétence de la santé des détenus est bien une compétence du Ministre de la Santé depuis 1994. En Belgique, les discussions sur ce transfert de compétences de la justice vers la santé sont toujours, elles, en cours.

    Le colloque a aussi fait la part belle aux pratiques innovantes comme l’utilisation des psychédéliques dans la prise en charge des addictions, le rôle des réseaux sociaux dans la consommation d’alcool des jeunes et une stratégie drogues pour les festivals : une approche innovante et bottom-up visant à pousser les acteurs locaux à collaborer en matière d’usage de substances.

    Le colloque annonçait un débat politique pour clôturer la semaine. Faute de représentants (semaine de conclave budgétaire), ce débat n’a pas pu avoir lieu. Mais les questions de la prise en charge des drogues se posent de façon de plus en plus aigüe à la suite de l’actualité. La cellule générale de politique drogues doit se réunir prochainement pour statuer notamment sur le plan d’action politique en matière de jeux de hasard et d’argent, sur la réforme du point focal Reitox et sur la stratégie interfédérale en matière d’usage nocif d’alcool. Un point sera consacré à la situation internationale.