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Le compteur du programme "Yes We Plant"

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 55 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 03/10/2022
    • de JANSSEN Nicolas
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le programme Yes We Plant, dont l'objectif est la plantation de 4 000 kilomètres de haies et 1 million d'arbres en Wallonie, a rencontré un succès appréciable ces dernières années. À l'heure actuelle plus de 1 400 kilomètres de haies et 1 360 000 arbres ont été plantés (compteur yesweplant.wallonie.be).

    Quelles sont les conséquences de la sécheresse de cet été 2022 sur les plantations récentes issues de ce programme ? Combien de kilomètres de haies et combien d'arbres ont péri à cause de cet épisode climatique extrême ? Madame la Ministre dispose-t-elle de ces informations ?

    Le compteur actuel du nombre de kilomètres de haies et d'arbres plantés intègre-t-il le nombre d'arbres ou kilomètres de haies ayant péri du fait de la sécheresse ? Si tel n'est pas le cas, le compteur n'est-il pas tronqué ? Un compteur en ligne, sur le modèle du compteur de déclaration de plantations Yes We Plant, permettant d'encoder les kilomètres de haies ou les arbres morts, est-il prévu ? En effet, un tel outil pourrait être un bon indicateur des dégâts survenus.

    Quelles sont les implications et adaptations éventuelles de la sécheresse sur le programme Yes We Plant et les variétés proposées ?

    Les subsides proposés par la Région sont octroyés sur base forfaitaire. Un second forfait sera-t-il néanmoins disponible pour ceux dont les plantations récentes ont péri ?
  • Réponse du 02/11/2022
    • de TELLIER Céline
    La sécheresse de cet été 2022 peut effectivement affecter les jeunes plantations puisque les plantations de moins de deux ans sont les plus sensibles à ce phénomène. Ces mortalités sont difficiles à quantifier et mon administration ne dispose pas de données fiables à ce sujet.

    Il n’apparait pas opportun de mettre en ligne un compteur des mortalités liées à la sécheresse au regard, d’une part, de l’appréciation technique à développer pour produire une information utile et, d’autre part, des replantations souvent programmées ou envisagées par les planteurs.

    La plupart de ces plantations affectées par la sécheresse sont susceptibles d’être regarnies dès cet automne :
    - certains planteurs, comme le SPW-MI qui s’est engagé à planter 250 000 arbres, ont intégré cette problématique dès le lancement de leur projet et mettent en œuvre un suivi de 2 à 5 ans par les entrepreneurs responsables de la plantation. À la fin de cette période, le taux de reprise exigé est de 100 % pour les arbres et de 80 % pour les plants forestiers ;
    - il est également possible de remplacer les plants morts en bénéficiant de la distribution de plants gratuits provenant des pépinières wallonnes, pour des projets de haies à partir de 500 plants. Cette distribution, qui comptait cette année 200 000 plants, sera réalisée annuellement pour une distribution totale de 1 200 000 plants jusque 2026. Des contacts ont notamment été pris avec Natagriwal, qui soutient les agriculteurs dans leurs projets de plantation, afin qu’ils puissent proposer cette solution à ceux dont les plantations n’ont pas survécu ;
    - une autre possibilité est de bénéficier de dons de plants via les communes lors de la semaine de l’arbre. En effet, la distribution de plants à destination de tous les citoyens est financée à travers l’appel à projets BiodiverCité, que j’ai mis en place dès 2021, et dont plus de 80 % des communes bénéficient actuellement.

    Au vu des densités et des mélanges d’essences préconisés pour les plantations, et exigés dans le cadre de la subvention, il est fort probable que les haies pourront garder leurs fonctions, même avec un certain taux de mortalité, puisque les plants survivants vont s’étendre. De manière complémentaire, les préconisations de pose de paillage au pied des plantations combinées à une date de plantation précoce (avant février) pour favoriser le développement racinaire avant la reprise au printemps devraient permettre de limiter, voire d’éviter, la mortalité des plants.

    Nous mettons tout en œuvre pour assurer la précision des données reprises dans le compteur et aussi la continuité de cette dynamique de restauration des arbres et des haies au-delà de la présente législature. À ce stade, il n’y a donc pas de raisons de croire que les résultats du compteur seraient surestimés. Bien au contraire, on sait que de nombreuses plantations de haies, de vergers et d’arbres d’alignement ne sont pas rapportées par leurs planteurs sur le compteur. Cet état de fait sous-estime sans doute assez considérablement les résultats rapportés jusqu’ici.

    Par rapport au contexte du dérèglement climatique, la très large palette des essences arbustives de Wallonie offre la possibilité d’adapter les plantations au contexte local tout en conservant une grande diversité. Il s’agit d’une des meilleures garanties en termes de résilience des plantations, mais également des bénéfices qu’elles sont susceptibles de nous apporter, comme de meilleures interactions avec notre faune indigène.

    J’espère donc que les plantations actuellement implantées dans le cadre du programme « Yes We Plant » permettront, dans quelques décennies, de protéger d’autres jeunes plantations de la sécheresse notamment grâce à leur impact sur la rétention d’eau.