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Le développement du projet "Forêt résiliente" en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 58 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 03/10/2022
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La Foire de Libramont s'est prolongée de deux jours avec Demo Forest. Cet événement a permis de réunir le secteur forestier autour d'une grande promenade de 5 kilomètres dans une zone de 120 hectares de verdure. Un des principaux sujets abordés était la forêt résiliente. En d'autres termes, il est nécessaire que la forêt wallonne puisse résister aux chocs du changement climatique tout en étant une forêt plus productive en bois et multifonctionnelle. Comme le note le Cercle Forêt Bois: « C'est un défi immense, extrêmement compliqué, mais bien nécessaire ».

    Nous avons déjà abordé le sujet, et Madame la Ministre avait déclaré que son projet pilote « Forêt résiliente » était positif, mais encore en phase d'analyse. Aujourd'hui, quelle est son analyse détaillée de ce projet pilote ? Quelle est la suite de sa stratégie et ses différentes modalités dès lors qu’elle m'avait expliqué que « l'analyse débouchera sur une poursuite du processus engagé tout en y apportant des améliorations issues des expériences » ? Ainsi, quelles sont ces améliorations ?

    Du reste, Madame la Ministre avait annoncé que l'enveloppe de 3 millions d'euros pour 2021 passerait à 5 millions d'euros pour les trois prochaines années dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie. Confirme-t-elle les montants ? Compte-t-elle les revoir à la hausse au vu de la sécheresse de cet été et l'urgence climatique qui se renforce ?
  • Réponse du 16/11/2022
    • de TELLIER Céline
    La phase pilote du projet « Forêt résiliente », en 2021, s’est effectivement montrée très positive : plus de 330 propriétaires (privés et publics) ont adhéré à ce projet qui représente une surface de 1 350 hectares de forêt en régénération. L'objectif est, je le rappelle, de soutenir l’action des propriétaires publics et privés vers une forêt plus résiliente, à travers des projets de régénération d’essences diversifiées et plus résistantes au contexte du changement climatique. Sans entrer dans les détails, le changement est bel et bien en route, notamment au niveau d’une plus grande diversification des essences régénérées.

    Les améliorations du processus concernent principalement des aspects techniques, visant essentiellement à contribuer à la résilience des projets déposés, que je vous invite à découvrir sur le site dédié au projet. Néanmoins, parmi les évolutions notables, 3 points sont importants à relever dans le nouvel appel à projets :
    - le soutien n’est plus limité aux régénérations après une coupe sanitaire ou une coupe à blanc. Cette évolution est essentielle, car elle permet de diversifier des peuplements monospécifiques tout en les préservant. La diversité en âges et en essences constitue en effet un facteur clé de la résilience ;
    - seule une essence défavorisée par rapport au changement climatique est autorisée en plantation, pour autant qu’elle soit à l’optimum sur la station et sur maximum 30 % du peuplement objectif ;
    - le gyrobroyage des parcelles est davantage limité et mieux encadré, pour préserver les sols et assurer la protection de la régénération en place.

    Il s’agit d’une démarche d’amélioration continue et nous tiendrons donc compte de l’évaluation de cette deuxième année pour améliorer les procédures l’année prochaine.

    Les montants ont effectivement été revus à la hausse. Nous sommes par ailleurs en pleines discussions budgétaires au sujet du plan de relance et je ne peux préjuger du résultat de celles-ci. Néanmoins, mon intention reste bien d’accorder la priorité à ce projet « Forêt résiliente » au regard de la crise climatique que subissent nos forêts.