/

La sensibilisation à la migraine en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 48 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 04/10/2022
    • de SOBRY Rachel
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Du 12 au 17 septembre avait lieu la « semaine de la migraine », soit une campagne de sensibilisation destinée au grand public. S'agissant de la dixième édition, la campagne de cette année visait particulièrement à insister sur l'importance d'une personnalisation de la gestion et du traitement de la maladie, à ouvrir le dialogue sur le sujet et ainsi apporter des solutions.

    S'il n'existe pas toujours de cause définie à la migraine, il importe d'être utilement informé quant à cette pathologie, aux aménagements possibles et à l'attitude à adopter. Seuls 20 % des patients consultent un professionnel pour la migraine alors même que la prise en charge, notamment par la relaxation, peut permettre une forte diminution des symptômes dans bien des cas.

    En me rendant sur le site "migraine-info.be", qui organise la « semaine de la migraine », je ne trouve que les coordonnées de la société anonyme GSK Consumer Healthcare basée à Wavre. Je m'étonne quelque peu qu'aucun logo d'organisme public ne soit présent sur le site si bien que cette « semaine de la migraine » serait en fait à l'initiative seule d'une société privée. S'agissant d'un mal connu et fréquent, j'imagine cependant que la Région wallonne sensibilise la population à ce sujet et que certaines actions sont menées.

    La Wallonie état-elle associée d'une manière ou d'une autre à la « semaine de la migraine » ?

    Quelles initiatives Madame la Ministre prend-elle en la matière ?

    Comment rendre la migraine moins tabou ?

    Comment inciter les Wallons à consulter des professionnels pour ces maux souvent minimisés ?

    Des campagnes de sensibilisation sont-elles organisées ?
  • Réponse du 31/10/2022
    • de MORREALE Christie
    Les informations transmises semblent cohérentes, mais il est tout de même important de mentionner que l’étude sur laquelle se base le site « migraine-info.be » est une initiative de la société pharmaceutique internationale GlaxoSmithKline (GSK). Cette multinationale fait partie des 10 plus grandes industries pharmaceutiques au monde. Par ailleurs, le portail de « migraine-info.be » présuppose un diagnostic de migraine après 2 questions très générales susceptibles de concerner une multitude d’autres pathologies.

    Une éventuelle collaboration de l’AViQ avec le secteur commercial a fait l’objet d’une réflexion en son sein. Elle est arrivée à une conclusion claire : il ne peut y avoir de confusion entre les intérêts en sachant que l’AViQ poursuit l’intérêt général en toute indépendance des autres existants. La Région se base sur des faits validés et préfère agir en amont en favorisant des modes de vie sains, en recommandant la pratique régulière d’activité physique, une consommation modérée d’alcool, et cetera.

    Ces différentes thématiques font partie de la Programmation du Plan de promotion de la santé, en ce compris la prévention, adoptée le 1er septembre dans le cadre duquel l’axe 1.1 aborde la thématique d’une alimentation saine et la promotion de milieux de vie sains et l’axe 1.2 développe le Plan sans tabac. En outre, l’axe 2.1 sensibilise à la prévention des usages addictifs (alcool, médicaments psychotropes, cannabis, cocaïne, etc.), à la promotion d’une bonne santé mentale. Enfin, l’axe 3 se concentre sur la prévention des maladies chroniques parmi lesquelles figure la migraine.

    Différentes actions sont menées par les opérateurs financés par la Région. Dans ce cadre, je peux citer les campagnes « Tournée Minérale » mettant en place le défi du mois sans alcool et sensibilisant à la consommation d’alcool, « Ensemble vers un Nouveau Souffle » qui est une campagne de prévention du tabagisme. Ces initiatives encouragent les citoyens à modifier leurs comportements par la promotion d’habitudes de vie saines.

    Certes, il s’agit de mesures de promotion de la santé et de prévention là où la migraine est un état qui entraîne de nombreux inconvénients pour les individus qui en sont atteints et nécessitant des soins curatifs. Cependant, ces derniers entrent dans le champ de compétences de l’Autorité fédérale.

    Le comité de pilotage du Plan de prévention et de promotion de la santé (WAPPS) aura comme mission de balayer l’ensemble du périmètre des maladies chroniques afin de superviser, d’évaluer et d’ajuster les actions menées. Il lui appartiendra de se pencher sur la situation des personnes migraineuses et de se fonder sur le dispositif systémique de la promotion de la santé. Cela permettra d’envisager une campagne visant à inciter les personnes, qui souffrent de migraine, à consulter et également à sensibiliser en particulier les services de médecine du travail œuvrant auprès des employeurs et des travailleurs. En effet, c’est bien dans le milieu du travail que le tabou est le plus important étant donné que les collègues ou les employeurs n’ont pas toujours conscience de l’inconfort, mais surtout des douleurs que provoque la migraine.

    De plus, le Gouvernement wallon, dans le cadre du Plan de relance a pu dégager des moyens permettant un renfort des structures des politiques wallonnes de promotion de la santé et de prévention prévoyant notamment la mise en place du projet 281, W.all.in.Health. Il s’agit du développement d’un outil digital de gestion intégrée composée de plusieurs interfaces dont certaines à destination des professionnels de la santé et aux citoyens reprenant des données fiables relatives à la santé. Ce projet représente le moyen de rencontrer certains objectifs transversaux comme l’amélioration du niveau de littératie en santé et pourra contribuer à sensibiliser à la fois les professionnels et la population à cette problématique de la migraine.

    La crise Covid-19 nous a légué de nombreux apprentissages et des pratiques qui ont fait leurs preuves. En effet, la collaboration avec les médecins du travail, alors que cela n’existait pas auparavant, est maintenant bien implémentée dans le fonctionnement de l’AViQ et fait partie du dispositif de la promotion de la santé, notamment au bénéfice des personnes migraineuses. C’est une nouvelle opportunité qui sera saisie.