L'encadrement des apprenants à l'IFAPME
- Session : 2022-2023
- Année : 2022
- N° : 67 (2022-2023) 1
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Question écrite du 18/10/2022
- de DI MATTIA Michel
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
En effet, il y a quelques mois, le FOREm publiait une nouvelle liste de fonctions critiques et de métiers en pénurie qui a conduit à une intensification de la recherche de talents dans les secteurs de la construction, de l'industrie et de la santé.
Le Plan de relance de la Wallonie prévoit de développer de nouveaux outils et d'élargir l'offre de formations au tutorat, notamment en procédant à un découpage par secteur d'activités et à la numérisation généralisée des outils de supports utilisés par les tuteurs.
Des incitants ont été proposés aux apprenants pour qu'ils s'engagent vers des formations dans des filières en pénurie. Les entreprises ont, quant à elles, aussi bénéficié de mesures incitatives.
Ces mesures ont-elles eu un effet sur le taux d'inscription ?
Quelles autres mesures structurelles Monsieur le Ministre va-t-il prendre pour renforcer le déploiement des filières de formation en alternance vers les métiers en pénurie, et attirer aussi de nouveaux formateurs issus de ces secteurs ?
La communication ciblée à destination des représentants des entreprises envisagée à l'époque d'une précédente question a-t-elle été concrétisée ?
Quelles actions a-t-il prévues à court et moyen termes pour fédérer les opérateurs de formation et les entreprises autour de cet objectif ?
La mutualisation des moyens, notamment les ressources numériques, sera-t-elle prochainement concrétisée ?
À cet égard, quels sont les premiers retours obtenus de l'utilisation de la plateforme de pédagogie numérique « It's Learning » déployée depuis quelques mois au sein des différents centres ?
Réponse du 08/11/2022
- de BORSUS Willy
J’ai eu l’occasion de rappeler la majorité d’entre elles lors de la Commission parlementaire du 18 octobre dernier en réponse à une question posée par Madame Marie-Martine Schyns.
Les effets de ces différentes mesures sur les inscriptions ne pourront être établis qu’en fin d’année. L’IFAPME comptabilise le nombre d’apprenants inscrits régulièrement à la fin novembre, conformément à sa réglementation. Les données sont annuellement agrégées en décembre.
Il n’empêche, des premiers échos qui me reviennent et malgré le contexte difficile de crise énergétique, il semble bien que les inscriptions soient maintenues.
À cet égard, le Gouvernement avait également pris la décision de rembourser le minerval pour les adultes inscrits dans une formation menant à un métier en pénurie et/ou une fonction critique.
Pour le secteur de la construction, de l’électrotechnique et du bois, et complémentairement à la prime pilote à la formation et au chèque permis de conduire, les équipes de l’IFAPME se mobilisent pour renforcer l’encadrement des apprenants, faire évoluer la formation au tutorat et soutenir ainsi les réponses à apporter aux métiers en pénurie de qualification.
L’IFAPME participe également à la campagne de communication renforcée portée par le secteur de la construction.
Renforcer l’encadrement des apprenants tout au long de leur parcours de formation et veiller à l’accueil et au bon déroulement de la partie de la formation qui se déroule en entreprise est aussi essentiel.
Le Plan de relance de la Wallonie inclut un projet visant à réformer le tutorat.
Dans ce cadre, l’IFAPME a prévu de sectorialiser des modules de formation au tutorat afin de mieux outiller encore les tuteurs des entreprises formatrices. Une première formation pilote a été développée avec EDUCAM, le centre de connaissance et de formation du secteur automobile et des secteurs connexes (la carrosserie, le commerce du métal et la récupération des métaux). Elle est testée durant cette année 2022.
En outre, le Centre IFAPME de formation Namur-Brabant-Wallon a organisé des formations de base au tutorat pour les ouvriers de l’entreprise Thomas & Piron. 23 collaborateurs ont déjà été formés en 2022. Sur cette base, une généralisation de cette formation pilote sera envisagée lors d’une prochaine réunion sectorielle « Construction ».
Une promotion des formations au tutorat sectoriel est réalisée avant chaque nouvelle session de formation via le site Internet et les réseaux sociaux et les entreprises partenaires des secteurs concernés sont directement informées.
La question de la formation au tutorat fera encore l’objet d’autres initiatives, notamment en concertation avec les autres opérateurs concernés et les secteurs professionnels.
Concernant les ressources numériques, l’IFAPME s’est engagée dans le déploiement d’une stratégie de pédagogie numérique. Celle-ci a débuté par l’acquisition en 2021 d’une plateforme pédagogique numérique interactive Its Learning. De nouveaux supports pédagogiques sont ainsi développés et mis à disposition de l’ensemble des apprenants et des formateurs.
Cet investissement est très important et s’inscrit bien dans un objectif de partage des ressources à l’échelle du Réseau.
En 2022, l’Institut a constaté que 34 % des apprenants du Réseau et 22 % des formateurs du Réseau se sont connectés.
C’est un début prometteur qui ira en s’amplifiant. La plateforme est utilisée comme outil de communication entre les apprenants et les formateurs, outil de transmission des supports de cours et des ressources aux apprenants et, de manière plus avancée, comme outil de mise en activité des apprenants au travers de devoirs, tâches ou d’exercices.
La plateforme est également déployée dans un objectif de soutien aux formateurs. L’objectif est de mettre en relation les formateurs et de créer des communautés de pratiques. L’IFAPME a défini un encadrement juridique pour le partage des ressources didactiques produites par les formateurs. Dans les secteurs et les métiers où il manque de ressources pédagogiques, l’IFAPME vient de lancer un premier appel à collaborations qui vise à outiller les cours et les formateurs (professionnels en exercice) de supports de qualité, validés par les Conseillers pédagogiques de l’Institut.
Cette initiative contribuera assurément à attirer de nouveaux formateurs, qui, pour rappel, sont des professionnels en activité. À ce titre, s’ils sont motivés à partager leurs connaissances et savoir-faire, ils ne disposent pas toujours du temps nécessaire pour concevoir des supports de cours, qui plus est, numériques.
Avec mes collègues du Gouvernement et en concertation avec les partenaires sociaux, les efforts se poursuivent pour lutter contre les pénuries de qualification, impliquer les entreprises et attirer de nouveaux talents vers ces métiers porteurs.