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L'état du pont Capitte à La Louvière

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 133 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 18/10/2022
    • de DI MATTIA Michel
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Depuis plusieurs années, le pont Capitte à La Louvière fait l'objet d'études compte tenu de sa dégradation. Des éléments d'aménagement de la voirie sous la forme de portiques seront prochainement installés pour filtrer les véhicules en fonction de leur hauteur, en attendant la mise en place d'un pont provisoire sur le canal au premier trimestre 2023.

    Précédemment, le SPW a ordonné la fermeture du pont, alors que les tergiversations entre ses départements infrastructures et voies navigables ont pris de longs mois pour aboutir à une esquisse de la durée de réalisation d'un nouvel ouvrage, soit 3 ou 4 ans.

    Un premier compromis a été trouvé dans la hauteur maximale des portiques à 2m40, bien qu'un problème persiste : l'absence de gabarits en amont du pont. En effet, il est inenvisageable qu'un véhicule puisse effectuer un demi-tour dans cet espace, s'il l'a emprunté par erreur.

    Pour rappel, depuis 2019, les véhicules de plus de 7,5 tonnes, à l'exception des bus des TEC, ne peuvent plus emprunter l'édifice.

    Quelles mesures concrètes Monsieur le Ministre étudie-t-il pour faire aboutir rapidement un projet de réhabilitation ?

    Les parties se sont-elles accordées sur les contours du nouveau projet ? Pourquoi prendre autant de temps dans ce dossier ?

    Peut-il s'engager à faire de ce dossier une priorité étant donné l'urgence signalée par le SPW?

    Quelles mesures sont-elles envisagées pour garantir la préservation du pont?

    Peut-il assurer que l'édifice provisoire sera techniquement capable d'accueillir le flux de trafic actuellement enregistré par le pont Capitte ?

    Dans le cas où le monitoring de l'état du pont identifierait une nécessité de fermeture immédiate, quelles solutions alternatives de mobilité proposerait-il ?
  • Réponse du 16/11/2022
    • de HENRY Philippe
    Comme l’honorable membre le mentionne, des dégradations structurelles liées à l’âge affectent le pont Capitte et nécessitent d’importants travaux. Des mesures de limitation du trafic lourd ont dû être prises et l’ouvrage fait l’objet d’un monitoring régulier par les services d’expertises du SPW MI pour garantir la sécurité des usagers.

    Depuis que ces constats ont été posés, les différents services du SPW MI collaborent étroitement tant avec la ville de La Louvière qu’avec l’AWaP pour étudier les différentes solutions possibles. Le délai nécessaire à ce travail s’explique par la nécessité de concilier différents enjeux contradictoires et particulièrement délicats à cet endroit.

    En effet, en vue de favoriser la mobilité partagée, la Ville de La Louvière exprime très fortement le souhait de permettre à la bande de bus en site propre déjà présente sur la chaussée Houtart (N535) d’être prolongée sur le pont, ce qui imposerait un ouvrage plus large. Elle souhaite aussi supprimer les rampes d’accès qui dévalorisent fortement le voisinage, ce qui conduirait à abaisser l’ouvrage et donc à le rendre mobile.

    L’AWaP et les services de l’urbanisme exigent pour leur part de se montrer très attentifs à la valeur architecturale de tout nouvel ouvrage. Il s’agit là d’une condition essentielle pour accepter le principe même d’un abandon du pont d’origine.

    En effet, si ce pont n’est pas classé en tant que tel, il est situé dans la zone de protection d’un site classé au Patrimoine mondial.

    De leur côté, les Voies d’Eau du Hainaut souhaitent que la navigation touristique puisse être maintenue et que le potentiel de développement de celle-ci ne soit pas affecté par l’éventuel conflit d’usage entre route et voie d’eau qui découlerait de la présence d’un ouvrage mobile. Enfin, toutes les parties s’accordent à dire que la solution retenue devra permettre de réduire le plus possible l’impact du chantier sur la circulation routière, la chaussée Houtart étant un des axes de pénétration majeurs pour la Ville de La Louvière.

    Il aura compris que trouver le compromis idéal entre ces différents intérêts n’est pas chose aisée. Cela nécessite à la fois une large concertation et des études techniques précises pour cadrer les différentes solutions et en mesurer les impacts.

    Un bureau d’étude a été désigné l’année passée ; il vérifie les différentes contraintes de dimensionnement ainsi que les différents choix technologiques possibles. Un autre bureau étudie pour sa part l’impact d’un pont mobile et du réaménagement du site sur la mobilité routière. Les premiers fruits de ce travail ont été présentés fin du premier trimestre par le SPW MI et les bureaux d’étude à la ville de la Louvière, au fonctionnaire délégué et à l’AWaP lors d’une réunion commune. Ceci a permis de confronter les points de vue et de donner des orientations claires aux équipes en charge du projet.

    La finalisation de l’étude est proche et le permis d’urbanisme sera déposée cette fin d’année.

    Sauf imprévu, les travaux de construction d’un nouveau pont devraient dès lors pouvoir être réalisés entre 2023 et 2025. D’ici là, la sécurité de l’ouvrage existant continuera bien sûr d’être attentivement surveillée.

    Des mesures de précaution supplémentaires ont été mises en place par le SPW MI ou sont en cours de déploiement actuellement : placement d’un portique dissuasif de chaque côté du pont sur la N535 (chaussée Houtart) pour renforcer le respect de la signalisation en place (limitation de tonnage), mise en place d’une structure de soutien complémentaire sous le pont, mise en place anticipative d’un pont provisoire parallèle pour la reprise du trafic ; celui-ci devrait être opérationnel fin du premier trimestre 2023.