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L'augmentation des cas de myopie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 59 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 18/10/2022
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Ces six dernières années, les cas de myopie ont bondi d'environ 25 % chez les jeunes belges en raison de l'augmentation du temps passé devant un écran, a indiqué le 27 septembre l'Association professionnelle des opticiens et des ophtalmologues de Belgique  (APOOB). À l'occasion de la 18e Semaine de la Vision, qui s'est tenue du 8 au 15 octobre, elle invitait chacun à faire un examen de sa vue.

    En effet, selon de récentes études de l'Observatoire des enjeux de la vision aux États-Unis, la myopie devrait toucher près de la moitié de la population mondiale d'ici 2050. Les conséquences de la myopie sont tout aussi inquiétantes, car lorsqu'elle n'est pas corrigée, celle-ci peut entrainer de graves problèmes de vue pouvant aller jusqu'à la cécité.

    Pour rappel, la myopie est un défaut de réfraction qui permet de voir les objets proches distinctement, mais qui rend la vision de loin floue.

    La cause de cette augmentation significative des cas de myopie est principalement liée à l'exposition accrue et prolongée des écrans via les smartphones, les tablettes, les ordinateurs ou encore la télévision. Malheureusement, cette exposition s'est encore accentuée au cours des dernières périodes de confinement liées à la crise sanitaire. L'expansion de la myopie est un véritable fléau qui aura un impact sur la santé publique et la productivité mondiale dans les décennies à venir, selon les experts.

    Madame la Ministre est-elle bien au fait de ce problème latent de santé publique ?

    Face à ce constat, une politique de dépistage et de sensibilisation est-elle à l'ordre du jour afin de ralentir la progression de la myopie, comme le suggère l'APOOB ?

    Une collaboration quant à la mise en place d'une éventuelle politique de prévention avec vos homologues en charge de la santé et de l'enfance à la FWB est-elle envisageable selon elle ?
  • Réponse du 08/11/2022
    • de MORREALE Christie
    L'augmentation de la myopie est associée à une augmentation moyenne de son degré de gravité. Cette évolution conduit à une plus grande prise en charge de personnes myopes caractérisées par une atteinte plus sévère. Elle constitue ainsi un enjeu majeur de santé publique dont j’ai tout à fait conscience.

    La cause de cette augmentation (SFO | Rapport 2019 - LES MYOPIES (em-consulte.com)) de la myopie dans nos sociétés industrielles est multifactorielle venant à la fois de la génétique et à la fois de l’environnement dans lequel nous vivons. Ce dernier facteur joue un rôle prépondérant, en grande partie dû à un changement des activités au cours des dernières décennies : une réduction des activités physiques en extérieur induisant une réduction de l’exposition à la lumière, une augmentation du travail sur les écrans et du nombre d’années d’étude, de l’urbanisation, et cetera.

    Le 1er septembre dernier la programmation fixant les priorités en promotion de la santé et prévention, a été adoptée par le Gouvernement wallon. Cet outil, étant la mise en œuvre du Plan WAPPS, reprend en son axe 3, la prévention des maladies et le dépistage. La sensibilisation et prévention de la myopie y a donc toute sa place, et ce, en tenant compte des spécificités de genre et aussi des inégalités sociales de santé.

    En outre, le Plan de relance de la Wallonie alloue des moyens en faveur du projet W.all.in.Health, lequel vise à créer un outil digital de gestion intégrée. Il bénéficiera à la fois aux professionnels, mais aussi aux citoyens en permettant le partage de données et améliorant la littératie en santé. Cet outil sera composé de 4 interfaces :
    1) Référentiel des ressources à destination des citoyens et des professionnels ;
    (2) Le front office permettant notamment les demandes d’agrément et les suivis de dossiers ;
    (3) Le back-office permettant à l’AVIQ de suivre les dossiers de ses opérateurs ;
    (4) La collecte des données épidémiologiques.

    C’est ensemble, avec les acteurs en promotion de la santé et l’appui des outils mis à disposition que nous pourrons mieux informer la population et prévenir la myopie, dépister et prendre en charge les personnes atteintes.

    Le comité de pilotage du plan prévoit la présence de représentants de la Fédération Wallonie-Bruxelles afin de tout mettre en œuvre pour assurer le continuum de santé tout au long de la vie de nos concitoyens, sachant que l’AViQ et l’ONE disposent déjà d’un protocole d’accord visant à harmoniser leurs travaux et à échanger leurs informations ou données.