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L'utilisation du radar-jumelles en Région wallonne

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 49 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 18/10/2022
    • de ANTOINE André
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Le mercredi 5 octobre, plus de 100 zones de la police locale et plusieurs unités de la police fédérale ont participé au second « speed marathon » de l'année.

    L'institut Vias a profité de cette occasion pour plaider en faveur de l'adoption du radar-jumelles : « Le radar-jumelles s'utilise comme une paire de jumelles. Il envoie un faisceau laser vers le véhicule dont on veut contrôler la vitesse. L'appareil mesure la vitesse de retour du faisceau. Les forces de l'ordre peuvent ainsi obtenir avec précision la vitesse. Il n'y a pas de flash. Le « speedgun » fonctionne selon le même principe, mais a la forme d'un pistolet au lieu de jumelles », détaille Benoît Godart, porte-parole de Vias.

    « En France, en cas de grand excès de vitesse pouvant mettre en péril les autres, le contrevenant est immédiatement interpellé. Mais en règle générale, les interpellations ne sont pas systématiques. Le conducteur peut très bien recevoir un procès-verbal par courrier même s'il n'y a pas eu d'interception », précise Vias.

    Par ailleurs, le cabinet de la Ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden, se dit ouvert aux « nouvelles technologies capables d'améliorer la sécurité routière dans notre pays ».

    Cependant, en Belgique, il n'existe pas encore d'appareils homologués de ce type.

    Madame la Ministre est-elle également ouverte à ce type de dispositif ?

    Compte-t-elle interpeller ses homologues bruxellois et flamand afin d'étudier la question ?

    D'autres nouveaux dispositifs technologiques ou non sont-ils à l'étude afin de réduire les incidents routiers ?

    Enfin, quels sont les résultats liés au « speed marathon» qui a eu lieu récemment sur notre territoire ?

    Est-elle favorable au développement et à l'usage de ces technologies nouvelles pour contrôler la vitesse ?

    Compte-t-elle subsidier l'achat de tels appareils pour les zones de police ?
  • Réponse du 10/11/2022
    • de DE BUE Valérie
    Présentes en France depuis 1997, les radars-jumelles existent depuis de longues années, mais elles n'ont jamais été homologuées en Belgique. Leur principal défaut, qui explique probablement leur non-présence en Belgique, est l'obligation de la présence d'un policier derrière la jumelle. De plus, les jumelles ne prennent pas de photo lorsqu’un excès de vitesse est constaté. D'autres outils permettent de contrôler la vitesse des véhicules de manière discrète en l'absence d'un agent en prenant une photo et un enregistrement de l'infraction.

    Si toutefois une demande d'homologation se manifestait pour ces radars-jumelles, le dossier serait évidemment examiné de manière attentive.

    Je reste bien évidemment ouverte au développement de technologies nouvelles. D’autres dispositifs sont à l’étude. Je ne citerai que les radars tronçons déplaçables dont j’ai déjà pu faire écho à plusieurs reprises en Commission.

    Pour ce qui est des contacts avec les autres Régions, nous nous réunissons, avec la Justice et l’Intérieur, tous les mois pour évoquer la situation.

    Les contrôles de vitesse représentent un élément important pour améliorer la sécurité routière. Près d’un accident mortel sur trois est en effet dû à une vitesse excessive ou inadaptée, et elle intervient de manière générale dans environ un accident de la route sur six.

    Ces dernières années, les contrôles de la vitesse ont été renforcés en Wallonie. Le nombre de radars sur les routes wallonnes a, en effet doublé, depuis 2019. Leur présence plus importante permet d’augmenter la probabilité de se faire contrôler pour les conducteurs, et ce risque amplifié de voir sa vitesse contrôlée, permet de les convaincre de mieux respecter les limitations de vitesse.

    Selon une enquête de l’AWSR, 1 automobiliste wallon sur 3 estime que cette probabilité est élevée en Wallonie. L’enquête révèle également que pour 66 % des Wallons, l’augmentation du nombre de radars pousse à être plus vigilant au respect des limitations de vitesse sur l’ensemble du réseau routier. Plus d’un conducteur wallon sur deux (52 %) s’accorde d’ailleurs à dire que croiser un radar l’incite à continuer à respecter les limitations de vitesse pendant le reste de son trajet. Nous constatons une évolution des mentalités en la matière et nous continuons à y travailler.

    Ce faisant, les autorités avancent sur la suppression des marges de tolérance. Comme annoncé au printemps, la Wallonie s’inscrit dans la suppression progressive de la marge de tolérance des radars ainsi que de l’augmentation de leurs plages horaires de fonctionnement. Ceci se fait en concertation, entre autres, avec la Justice afin d’assurer la capacité de traitement effectif des PV.

    Concernant le speed marathon, la Police n’a pas encore communiqué les résultats spécifiques des contrôles menés en Wallonie, mais les résultats au niveau national sont disponibles.

    792.546 véhicules ont été contrôlés par la police intégrée lors de la 17e édition du marathon de la vitesse. La proportion de contrevenants a augmenté par rapport à l'édition précédente en passant de 3,82 % à 4,23 % de conducteurs contrôlés en excès de vitesse. La police fédérale a également constaté une hausse du nombre d'infractions graves avec 318 retraits de permis pour vitesse excessive contre 75 lors du précédent marathon. Selon la police, cette augmentation s’explique principalement par le nombre de radars utilisés et la tolérance zéro appliquée à ces derniers.