/

Les abandons d'animaux en conséquence de la précarisation des ménages et l'appel à l'aide des refuges

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 70 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 18/10/2022
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les refuges pour animaux sont, eux aussi, impactés par la crise du pouvoir d'achat qui frappe nos concitoyens.

    Plusieurs refuges ont en effet fait savoir que de plus en plus de personnes, en proie à de grosses difficultés financières, se présentent à eux pour subvenir aux besoins alimentaires de leurs animaux de compagnie, tandis que d'autres, résignés ou faisant face à des difficultés autrement importantes, sont contraints d'abandonner leur animal de compagnie, ne pouvant désormais plus faire face aux dépenses en nourriture ou aux frais médicaux.

    Alors qu'ils sont, pour beaucoup, déjà saturés, nombre de refuges craignent une explosion des abandons et, concomitamment, une baisse des adoptions. Ces structures faisant elles-mêmes face à la hausse de leurs frais, notamment énergétiques, c'est un véritable appel à l'aide qui est lancé.

    Je sais Madame la Ministre sensible à cette situation.

    Aussi, quelles mesures compte-t-elle prendre pour faire face à cette situation ? Des moyens complémentaires ont-ils pu être dégagés pour ce faire ?

    En travaillant avec les CPAS, par exemple, y aurait-il des dispositifs d'accompagnement et d'information des détenteurs d'animaux en proie à la précarité à mettre en œuvre ?

    Comment soulager les refuges et agir plus en amont pour prévenir les abandons pour des raisons financières ?

    Par ailleurs, la précarité dans laquelle sombrent certains ménages pourrait générer des abandons irréfléchis, avec le risque que ceux-ci alimentent les circuits de trafic d'animaux et la reproduction illégale. Des mesures sont-elles prises (ou en voie de l'être) pour prévenir ces dérives ? Le cas échéant, pourquoi ne pas prendre de telles mesures ?
  • Réponse du 18/11/2022
    • de TELLIER Céline
    En effet, une famille peut être touchée de plein fouet par des difficultés comme la crise énergétique, mais aussi une hospitalisation ou une perte de revenus. Les animaux ne devraient jamais être les victimes collatérales de telles crises, et on ne devrait jamais devoir se séparer de son animal pour des raisons économiques.

    C’est la raison pour laquelle j’ai financé 33 projets visant à faciliter l’accessibilité aux soins vétérinaires pour les publics précarisés. Je soutiens ainsi des permanences vétérinaires ou l’installation d’infrastructures pour les chiens dans les abris de nuit, par exemple. Ces initiatives s’ajoutent à des projets existants, comme les dispensaires Prince Laurent. Mon objectif, en concertation avec le Réseau wallon de Lutte contre la Pauvreté, est de visibiliser un maximum ces actions. Toutes les personnes qui ont besoin d’aide pour subvenir aux besoins de leur animal devraient être informées des projets existants. Mes Services sont en train de travailler sur la communication de ces mesures aux acteurs et publics concernés, et les CPAS feront partie bien entendu des précieux relais pour la diffusion de ces informations.

    Enfin, pour aider les refuges à réduire l’impact de la crise énergétique sur leurs dépenses, j’ai également mis en place une subvention de 2 000 € par refuge. Elle permettra de financer les dépenses énergétiques, les soins vétérinaires ou l’alimentation. Cette subvention s’ajoute au montant de 4 500 € par refuge, dégagé dans le cadre de la crise sanitaire. Je rappelle également que j’ai lancé un appel à projets pour soutenir les refuges de manière plus significative, avec une enveloppe totale de 350 000 euros. L’objectif de cet appel était notamment de soutenir les refuges dans l’accroissement de leur capacité d’accueil ou l’aménagement d’infrastructures favorisant le bien-être des animaux.

    Je ne doute pas que ces soutiens, combinés à des mesures plus structurelles concernant les causes d’abandons, comme la sensibilisation et la mise en application du permis de détention, faciliteront à terme le travail difficile, et pourtant nécessaire, des refuges.