La production de pellets
- Session : 2022-2023
- Année : 2022
- N° : 77 (2022-2023) 1
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Question écrite du 19/10/2022
- de NEMES Samuel
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Une aide a été annoncée le 11 octobre 2022 par le niveau fédéral sous forme d'une prime. C'est effectivement positif, mais cela ne résout pas le problème de la production de pellets.
Cette production est souvent le produit de déchets de scieries, mais alors qu'une grande partie de bois locale part à l'étranger pour être sciée, on ne bénéficie pas des déchets suffisants pour assurer cette fabrication des pellets. A ceci s'ajoutent des problèmes d'approvisionnement en bois de manière générale, liés à la logistique, le climat, entre autres. Les scieries ont également diminué leur activité par l'emploi d'autres matériels pour la fabrication de pellets. L'offre est donc fortement affectée.
Il est évident que ceci engendre une pénurie forte, qui risque d'impacter davantage les prix en question et les ménages qui se chauffent par ce moyen.
Pourquoi Monsieur le Ministre n’a-t-il pas pris des mesures jusqu'à présent afin d'assurer cette production et le chauffage par pellets accessible pour tous les Wallons ?
Réponse du 14/11/2022
- de BORSUS Willy
Les pellets sont fabriqués à partir de produits connexes du bois : résidus, copeaux et sciures de bois issus principalement des scieries, menuiserie, parqueterie, fabrique de palettes, etc. On privilégie en général une fabrication à partir de 100 % de bois résineux, car ce bois permet d’obtenir un meilleur pouvoir calorifique et une meilleure cohésion du pellet.
L’exportation de bois wallon se concentre essentiellement sur les bois feuillus et n’impacte donc pas la fabrication des pellets wallons. Les pellets produits en Wallonie sont en large majorité issus de la valorisation de la sciure générée par les grosses scieries de résineux présentes sur notre territoire.
À la suite d’une enquête menée par l’Office auprès des cinq plus gros producteurs wallons, on peut retirer les enseignements suivants :
- les scieries de résineux connaissent un ralentissement de leur activité et donc de leur production de sciures. La cause essentielle est la diminution des activités du secteur de la construction. Suite à l’augmentation des prix des matériaux, nombre de projets de construction ou de rénovation sont hélas reportés ou abandonnés. Le secteur du bâtiment parle littéralement de la récession économique attendue pour l’an prochain ;
- la capacité de production de pellets en Wallonie est supérieure à 810 000t/an. Les usines de production de pellets tournent cependant à plein régime et les stocks des cinq principaux producteurs sont vides. Ces derniers travaillent donc à flux tendu. La demande de pellets est en forte augmentation pour une offre qui est malheureusement limitée aussi bien en Wallonie, qu’en Belgique ou en Europe (la situation est semblable dans tous les pays). L'Ukraine, la Russie et la Biélorussie constituaient 26 % des importations de pellets de l'Union européenne en 2021. Cette différence d’un quart de l’approvisionnement ne peut être comblée pour l’instant ;
- l’offre de pellets n’est pas totalement élastique. Elle dépend grandement de la quantité de bois résineux sciés. Si celle-ci est déficiente, on ne peut réaffecter délibérément des ressources de bois résineux (transformer une grume en sciure) vers le pellet. Celui-ci est un produit connexe et doit le rester dans une perspective d’affectation consensuelle de la ressource. Il ne faut pas déshabiller Pierre pour habiller Paul…