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Le développement du fret ferroviaire

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 143 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/10/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Vice-Premier Ministre fédéral et Ministre de la Mobilité qui a mis le rail parmi ses priorités, Georges Gilkinet a l'ambition de doubler le fret ferroviaire dans notre pays d'ici 2030. 2030, c'est déjà demain or bon nombre de voies ferrées industrielles ont été démantelées ces dernières décennies et rares sont les parcs d'activités économiques proposant cette alternative à la route.

    Certes, l'infrastructure ferroviaire est une compétence fédérale, mais les équipements mis à la disposition des entreprises wallonnes sont du ressort de la Région.

    Dès lors, a-t-on des projets de cet ordre dans les cartons ?

    Font-ils aujourd'hui l'objet d'une concertation entre les niveaux de pouvoir et Infrabel ?

    Ne faudrait-il pas provoquer cette concertation ?

    De nouvelles plateformes multimodales pourraient-elles sortir de terre d'ici 2030 pour coller aux ambitions du Gouvernement fédéral ?

    Pourrait-on prévoir la création de structures similaires aux ports autonomes pour le fret ferroviaire ?

    Monsieur le Ministre peut-il imposer la réflexion de cette piste de fret dans le processus de création de nouveaux zonings et dans l'implantation des entreprises ?
  • Réponse du 05/12/2022
    • de HENRY Philippe
    La Région wallonne soutient directement depuis 2008 les entreprises wallonnes qui, sur leurs propres terrains, souhaitent investir dans le fret ferroviaire en subsidiant à une hauteur pouvant atteindre 30 %, les achats d’équipements neufs nécessaires au transbordement de marchandises et les aménagements d’infrastructure. Mentionnons également que la Région écoute, conseille, accompagne tant les entreprises que les organismes publics dans différents projets relatifs au fret ferroviaire : sensibilisation, partage d’information, information sur les financements européens, et cetera.

    La Région défend également son réseau. La Région remet des avis par le biais des mécanismes de concertation lors de l’adoption des différents plans et stratégies relatifs à ces matières. Cette défense se fait également au niveau européen. Nous avons défendu récemment l’adaptation du statut du terminal d’Athus dans les corridors transeuropéens de transport.

    En complément de ces contacts formels, le SPW MI développe depuis peu des contacts directs avec Infrabel afin de fluidifier les échanges d’information et de renforcer la collaboration. Des personnes de contact permanentes ont été identifiées et des groupes de travail initiés. Le SPW MI se concerte avec les gestionnaires de terminaux wallons pour faire remonter les besoins et descendre les informations utiles.

    Concernant la création de nouvelles plateformes, à ce jour il n’y a pas de démonstration d’un besoin réel. Le développement de trop nombreuses plateformes pourrait nous exposer à une dispersion des moyens, des clients et donc des services proposés.

    L’accent est plutôt mis sur l’optimisation des plateformes déjà existantes via l’amélioration de leur fonctionnement ou l’agrandissement de leurs capacités opérationnelles. Cependant, dans le cadre du plan d’action de la stratégie régionale de mobilité des marchandises, une analyse du territoire en vue d’identifier et de faciliter la gestion des terrains à potentiel multimodal est en cours. La volonté étant de préserver ce potentiel et permettre le développement, le cas échéant, de projets multimodaux.

    Je ne suis pas favorable de premier abord à créer des structures comparables aux ports autonomes dédiées au ferroviaire. Il y a déjà assez d’instances sur notre territoire dans des matières fondamentalement interdépendantes. Comme indiqué ci-dessus, je pense que la clef réside dans l’identification des terrains à potentiel multimodal et à leur gestion. Nous disposons ensuite des acteurs et des outils pour aider à la mise en place. La SRM indique la nécessité de faire converger l’aménagement du territoire avec cette réflexion multimodale. La révision du SDT en cours pourrait renforcer cette idée, mais elle ne relève pas de mon autorité.