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L’abattage en prairie et ses avancées

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 83 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/10/2022
    • de MAUEL Christine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Pour procurer une mort dénuée de stress à leurs animaux et produire une viande de très haute qualité nutritionnelle et gustative, des éleveurs choisissent d'abattre leurs animaux dans leur environnement familier, en prairie et au milieu de leurs congénères.

    Mais jusqu'à présent en Europe, cette pratique relève avant tout de démarches individuelles, sur base de dérogations obtenues auprès des services vétérinaires.

    Néanmoins, différentes initiatives voient le jour dans nos pays voisins pour rendre cette pratique légale et plus accessible.

    En Wallonie, cette question de l'abattage en prairie a d'ailleurs vu apparaître, plusieurs enquêtes notamment au début 2018. Un groupe de multiacteurs a été formé en vue de concrétiser le projet et convaincre les autorités politiques et constitutionnelles de modifier les réglementations et d'apporter leur soutien au développement de cette pratique. Selon l'une de ces associations, le développement des filières biologiques et des circuits courts, la raréfaction des lieux d'abattage et l'attention accrue de la société pour le bien-être animal soulignent la nécessité de mettre en place une méthode alternative d'abattage à la ferme. À titre personnel, je partage également cet avis.

    Monsieur le Ministre peut-il nous dire si de telles demandes de dérogations sont-elles possibles en Wallonie et si oui, rencontrent-elles du succès ?

    Quel est son avis sur cette pratique ? Peut-on espérer qu'elle voit le jour en Wallonie ?

    Il faut certes continuer à soutenir les abattoirs de proximité. Toutefois, malgré des aides, ils semblent de moins en moins nombreux.

    Pense-t-il que l'abattage en praire pourrait être une des solutions pour pallier à ce problème ?
  • Réponse du 18/11/2022
    • de BORSUS Willy
    Ce dossier est important. J’ai mis en place avec ma collègue Céline Tellier Ministre du bien-être animal, une étude sur les possibilités de développement de l'abattage à la ferme. Cette étude a été réalisée durant l’année 2021 par l’Université de Liège. Le rapport final est disponible sur le portail du bien-être animal.

    De manière globale, il en ressort que c’est l’abattage à la ferme d’ongulés domestiques via une unité mobile d’abattage couplée à un transport de la carcasse vers un abattoir fixe qui rencontre la meilleure faisabilité.

    Cette étude a également mis en avant la nécessité de procéder à des recherches complémentaires. Notamment, avant toute mise en place concrète d’un projet pilote d’abattoir mobile suivi du transport de la carcasse vers un abattoir fixe, il est nécessaire de lever le principal frein sanitaire et de fixer un délai réaliste entre la saignée et l’éviscération. Ce délai, fixé par l’AFSCA, est actuellement de maximum 45 minutes.

    C’est pourquoi, de nouveau en collaboration avec ma collègue Céline Tellier, j’ai proposé d’établir une convention de recherche avec l’Université de Liège pour qu’elle poursuive la recherche dans ce sens. L’objectif étant de faire valider auprès du Comité scientifique de l’AFSCA, la possibilité d’un allongement du délai entre la saignée et l’éviscération. Cette étape essentielle au développement de l’abattage à la ferme devrait avoir lieu durant le 1er semestre 2023.

    La mise en place d’un projet pilote pourrait, en fonction des résultats de cette étude complémentaire, ensuite être proposée.

    En parallèle, mon administration travaille actuellement sur la mise en œuvre d’un nouveau cadre juridique (dans le respect des règles européennes relatives aux aides d’état) permettant d’octroyer une aide aux abattoirs publics.

    Pour les abattoirs privés, il est possible d’obtenir une aide auprès du SPW EER via des aides à l’investissement pour les PME, ou auprès de la SOGEPA, sous forme de prêts.