/

Le renforcement des moyens d'action des maisons médicales

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 80 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 20/10/2022
    • de LEGASSE Dimitri
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Madame la Ministre a annoncé récemment sa volonté de renforcer le rôle social des maisons médicales wallonnes, en visant notamment un public plus précarisé.

    Les maisons médicales pourront engager un assistant social à mi-temps qui aura pour mission d'accompagner les personnes qui risquent de basculer dans la précarité.

    Je salue cette initiative vu la conjoncture actuelle avec un nombre croissant de personnes qui éprouvent des difficultés financières et reportent des soins. Je pense que les maisons médicales sont extrêmement importantes pour notre société et que leurs services méritent à être plus largement connus.

    Madame la Ministre compte-t-elle en plus de cette mesure d'accompagnement renforcé par un assistant social renforcer la visibilité des maisons médicales et initier une campagne de communication pour promouvoir le rôle des celle-ci ?

    Via quels moyens et auprès de quel public cible ?

    Quelle est la proportion de personnes déjà inscrites auprès d'une maison médicale et quel est l'objectif qu'elle compte atteindre ?
  • Réponse du 18/11/2022
    • de MORREALE Christie
    En effet, mon communiqué de presse est récemment paru, annonçant une mesure phare du Plan wallon de sortie de la pauvreté. Celle-ci consiste à renforcer le rôle social des maisons médicales afin de garantir une accessibilité financière et géographique aux soins de santé pour tous. Je remercie l’honorable membre pour l’intérêt qu’il manifeste à ce sujet.

    Avant de répondre, je tiens à préciser que par maison médicale, il faut entendre ces structures ambulatoires agréées par l’AViQ sur le territoire wallon en qualité « d’association de santé intégrée », parce qu’elles offrent des soins globaux de première ligne accessible à tous, de manière coordonnée.

    Dans le cadre du Plan de sortie de la pauvreté, une subvention est octroyée de manière facultative, pour une période de 12 mois, afin d’engager un assistant social supplémentaire pour la charge de 1/2 ETP. Cette subvention est renouvelable une fois. C’est un budget de 1 600 000 euros par an qui a été dégagé pour la mise en œuvre de cette mesure. Celle-ci renforcera au sein de 45 maisons médicales, les services d’un assistant social. Celui-ci pourra aider les patients dans leur quotidien à différents niveaux notamment dans des démarches sociales, administratives, juridiques ou médicales par exemple. Ainsi, il pourra notamment accompagner les patients dans l’obtention des tarifs ou droits médicaux préférentiels selon leur statut. Grâce à sa connaissance du réseau, il pourra également aider certains patients à retrouver leurs droits, à les orienter vers d’autres services en cas de besoins spécifiques.

    Concernant sa question sur une campagne de communication pour renforcer leur visibilité et promouvoir leur rôle, il m’a semblé préférable de laisser les associations de santé intégrée s’adresser directement à leurs patients et leur réseau local. En effet, celles-ci ont introduit une demande pour cette subvention facultative sur la base des besoins observés sur le terrain et savent mieux comment s’adresser directement aux personnes dans le besoin. Par ailleurs, elles sont en relation fréquente avec d’autres services sociaux du réseau local qui sont les plus susceptibles de rencontrer les personnes en besoin d’aide sociale.

    La proportion de personnes inscrites auprès d’une maison médicale se calcule de manière différente selon la tarification en usage dans la maison médicale. Le nombre de patients inscrits au sein des maisons médicales au forfait est facilement quantifiable puisque l’inscription est obligatoire et que les patients ne fréquentent que les médecins de ce service. Tandis que les patients fréquentant les maisons médicales à l’acte ne sont pas obligés de s’y inscrire et peuvent consulter d’autres médecins généralistes en dehors de cette structure. Dans ce cas, seule une estimation peut être faite sur la base des nombres de consultations auprès d’un médecin généraliste au sein de la maison médicale. Actuellement, environ 140 000 personnes sont inscrites dans une maison médicale au tarif forfaitaire et on estime que 135 000 personnes fréquentent une maison médicale tarifiant à l’acte. Soit un total de 275 000 personnes.

    Il y a bien un objectif à la mesure. Cependant, l’objectif premier n’est pas de soigner davantage de gens par une maison médicale. Il s’agit plutôt d’apporter une aide plus spécifique dans la gestion des difficultés sociales aux personnes afin d’éviter le basculement dans la précarité à cause d’une pathologie ou de la détérioration d’une situation sociale. Dans le cadre de la subvention facultative, il a été demandé à l’assistant social de fournir des données complémentaires à son activité, permettant d’estimer son impact sur la population en besoin d’aide sociale. Ce rapport devra être fourni dans les 3 mois qui suivent la fin de la première période, de juillet à octobre 2023. Je pourrai le tenir informé du résultat global de cette mesure, au plus tôt dans le courant du dernier trimestre 2023.