La participation de Sambrinvest et Noshaq dans la levée de fonds de BioDiscovery 6 avec Andera Partners
- Session : 2022-2023
- Année : 2022
- N° : 87 (2022-2023) 1
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Question écrite du 20/10/2022
- de CRUCKE Jean-Luc
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Sambrinvest et Noshaq investissent chacun à la hauteur de 2 millions d'euros tandis que SFPI investit à hauteur de 10 millions d'euros.
La compagnie de gestion d'actifs française Andera Partners est à la manœuvre avec une dotation d'un montant total de 456 millions d'euros pour BioDiscovery 6. Ainsi, Andera Partners a dépassé son objectif, sans pour autant atteindre le hard cap de 500 millions d'euros.
Selon le même article, BioDiscovery 6 va consacrer deux tiers de l'enveloppe à des biotechs européennes, avec l'inclusion de quelques entreprises belges dans son portefeuille. La règle prévoit que le fonds investisse au moins l'équivalent du montant levé dans des entreprises présentes dans les régions des contributeurs.
Au stade actuel des choses, Monsieur le Ministre est-il au courant de cette levée de fonds ?
Sait-il quelles entreprises belges pourraient être incluses dans le portefeuille d'Andera Partners et quel sera le financement de celles-ci ?
Réfléchit-on à une levée de fonds ultérieure pour atteindre le hard cap de 500 millions d'euros ? Si oui, quand cette levée serait-elle prévue ?
Qu'en est-il des perspectives vis-à-vis de la participation de Sambrinvest et Noshaq dans cette levée de fonds ?
La Région pense-t-elle à investir de manière plus conséquente dans le long terme ?
Réponse du 17/11/2022
- de BORSUS Willy
La famille de fonds Biodiscovery étant développée depuis plus de 20 ans, six fonds sont existants et l’évolution de ces derniers ne fait que croître allant d’un premier fonds capitalisé à hauteur de 26 millions d’euros pour atteindre 344 millions pour le cinquième fonds en dépassant par ailleurs son objectif initial de 250 millions d’euros.
La gestion des fonds Biodiscovery est opérée par Andera Partners, une société de gestion de portefeuille agréée et suivie par l’Autorité des Marchés Financiers. Le travail de l’équipe des fonds Biodiscovery concerne plus de 1,1 milliard d’euros levés avec un investissement dans plus de 80 entreprises européennes et américaines spécialisées dans la biotechnologie et les technologies médicales comprenant notamment plus de 40 sorties réussies.
La stratégie de ces fonds est évolutive, passant d’une stratégie d’investisseur suiveur à celle d’un leader. Les fonds Biodiscovery 3, 4 et 5 se présentent comme un investisseur de référence comprenant un capital adapté permettant de soutenir la croissance des sociétés comprises au sein du portefeuille. Le fonds Biodiscovery 4 était par ailleurs considéré comme un investisseur confirmé présent à plus de 80 % en Europe.
Biodiscovery 5, véhicule financier d’Edmond de Rothschild Investment Partners, est connu comme étant l’un des cinq plus gros fonds en Europe avec une expansion de la stratégie d’investissement à des sociétés plus précoces, mais également plus matures. Le fonds est notamment intervenu dans la société belge Agomab Therapeutics pratiquant des recherches sur les anticorps antagonistes pour le traitement de maladies fibrotiques.
Pour ce qui concerne plus particulièrement Biodiscovery 6, ce dernier se positionne en tant qu’investisseur de référence notamment dans des sociétés innovantes du secteur des sciences de la vie répondant à des besoins médicaux majeurs non satisfaits. La sixième génération du fonds Biodiscovery consolide sa position en finalisant une levée à 456 millions d’euros. La volonté d’organiser une levée de fonds ultérieure pour atteindre le hard cap de 500 millions d'euros n’a pour l’instant pas été exprimée.
L’objectif de ce fonds s’oriente vers la prise de participations en capital dans des projets ayant des stades de développement différents. Le fonds envisage cette prise de participations dans 20 à 23 entreprises via des tickets d’investissement initiaux de 5 à 15 millions d’euros en capital-risque avec un maximum de 45 millions d’euros par entreprise représentant une participation minoritaire significative allant de 15 à 35 %. Les secteurs visés sont pour deux tiers des produits thérapeutiques ainsi que pour un tiers des technologies médicales avec une zone géographique couvrant les deux tiers de l’Europe.
La stratégie d’investissement de Biodiscovery 6 est de constituer un portefeuille d’entreprises équilibré assurant une diversification en termes de risque, de rendement et de liquidité. Le fond confirme que l’écosystème belge en sciences de la vie présente de nombreuses opportunités d’investissement, tant au nord qu’au sud du pays.
Le nouveau fonds a, par ailleurs, des objectifs ambitieux en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et souhaite contribuer à l’objectif de développement durable de l’ONU en lien avec la « Santé et le Bien-être ».
L’intervention de Noshaq et de Sambrinvest est, pour chaque Invest, une participation en capital, effectuée sur leurs moyens propres, à hauteur de 2 millions d’euros au sein du fonds Biodiscovery 6. Noshaq était déjà actionnaire de Biodiscovery 5 avec lequel il a bâti une relation constructive au cours des 5 dernières années. L’équipe restant stable, les interlocuteurs des Invests sont les mêmes depuis cette première intervention, permettant ainsi de construire une relation de confiance pérenne. Cette relation s’est concrétisée par une implication des gestionnaires du fonds Biodiscovery dans l’analyse de plusieurs opportunités en Région wallonne et l’investissement dans la société Nyxoah basée à Louvain-La-Neuve et à Liège (10 millions d'euros au total).
Outre le return financier, les Invests y voient une possibilité de rencontrer un objectif de développement de partenariats solides avec d’autres acteurs financiers, qu’ils soient privés ou publics, dans un de leur domaine stratégique, à savoir les sciences du vivant. Les équipes de ces fonds bénéficient en effet d’expertises pointues et apportent souvent une valeur ajoutée dans le cadre de leurs évaluations de projets (même en cas de décision de ne pas investir).
De plus, l’intervention au sein de ce fonds pourrait également permettre d’accroitre les sources de financement alternatives et complémentaires disponibles pour Noshaq et Sambrinvest. A titre d’illustration, l’Invest Noshaq assure un suivi permanent des retombées financières générées par les fonds dans lequel il investit.
La SFPI et les invests, pour pallier le risque lié à leur influence limitée sur la gestion du fonds, ont souhaité solliciter un engagement via side letter permettant d’imposer à Biodiscovery 6 un réinvestissement en Wallonie et en Belgique pour un montant au moins équivalent à celui investi par ces acteurs institutionnels ainsi qu’un accès privilégié au dealflow de projets avec une identification des sociétés mobiles capables de localiser leurs activités en Région wallonne. Des réunions de suivi sont organisées de manière trimestrielle pour assurer un partage efficace des informations.
La participation en capital des invests est vue comme une opportunité de renforcer la collaboration avec un fonds d’envergure internationale et par conséquent de bénéficier d’un effet de mutualisation des ressources. En effet, le développement de partenariats avec des fonds d’investissement de cette envergure permet à la fois un partage d’expérience et d’expertise dans une thématique stratégique et structurelle pour les invests et la Région, l’accès à un deal flow, la mise en place de co-investissements, mais aussi de mettre en exergue auprès d’un réseau d’investisseurs européens les entreprises wallonnes soutenues par ces invests et qui pourraient bénéficier d’un soutien financier significatif dans le cadre de leur croissance. Ainsi, à titre exemplatif, les gestionnaires du fonds Biodiscovery 6 ont notamment été consultés par Sambrinvest concernant l’évolution de l’activité de la société Bone Therapeutics.
Le fonds Biodiscovery 6 analyse actuellement plusieurs projets en Wallonie. En cas d’intervention, cela permettrait aux sociétés participantes de bénéficier de ticket d’investissement de minimum 15 à 20 millions d'euros, soit un montant plus conséquent que l’apport conjoint des investisseurs publics concernés.